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LE GRAND SAUT

"Des gens meurent dans ce tournois !"

L'opus jusqu'ici le plus abouti de toute la saga. Exit coups de baguettes magiques, rivalités enfantines et abominable faune géante. Place à l'action forte, au suspense, aux scènes noires ; le tout parsemé de cet humour divinement british. En cette quatrième année Poudlard est irradié d'énergies pubères. On repousse les limites, on cible haut, on s'envole pour mettre l'innommable "Qui vous savez" au défi. Lord Voldemort, bien sur… L'heure de la vengeance est proche, la patte de Mike Newell, tant lyrique que sarcastique, déferle de façon inattendue. Episode concrètement transitoire La coupe de feu est un thriller noir à grand spectacle saupoudré de légèretés adolescentes. Et oui : notre Harry apprend à devenir un homme et ce ne sont pas les stimulis qui vont lui manquer en ce cycle Erasmus propice à la sorcellerie batifolante. Le parfait exutoire pour affronter son destin, enrôlé malgré lui dans ce légendaire Tournoi des Trois Sorciers qui le mènera droit au… cinquième opus. A suivre, donc ; d'ici là, notre Harry conquérant fait ses premiers pas en territoires précédemment non conquis. Effets visuels vertigineux, dynamique des décors, costumes et maquillages (outre Maugrey quelque peu cartoonisé), suspense aiguisé, parfaits calibrages psychologiques, humour sous tension : même notre sage Dumblemore en perdra la boussole. De cette coupe de monde de Quidditch, au labyrinthite de la mort - concept omniprésent dans ce quatrième volet - , en passant par un duel contre dragone en altitude, par ces eaux troubles à sirènes assassines, le tout naturellement envahit de Mangemorts, le film dépassera nos attentes, tant sur le plan esthétique que narratif et rythmique. Au final, seules les vingt dernières minutes se feront ressentir, définitivement axées sur un dénouement ouvert... Quelque peu vain et tronqué. Pause pour notre courageux Harry, héroïsé à l'image d'un Frodon, modernisé en jean baskets, tant virtuose en magie que maladroit en amour. La saga se déleste définitivement de ses mondes fabuleux pour se surclasser aux pays des ténèbres contemporains et fantastiques. Une fable noire, fraîche de ses variations sur l'âge tendre, assurément revigorante, après un troisième volet qui déjà prenait de la hauteur. La vraie surprise viendra de Mike Norwell qui poussera le vice jusqu'à chatouiller l'héroïsme du trio phare et cette sacro-sainte institution Poudlard, excellant en pics de dérision et faisant éclater les failles de chacun. Candeur à la séduction, magique inexpérience amoureuse, chocs culturels, lâchers de bonne conscience avec ce délicieux bal de Noël qui finira underground… Maturation, clashs, pression/décompression de nos personnages, direction d'acteurs millimétrée, toujours en mouvements : Mike Newell installe progressivement le monde adulte. Nos ados font leur crise au pays des Lochs et Highlands, cette année illuminée de touches hindoues, frenchies et charmes slaves. On ne coure plus seulement après le vif d'or. On travaille son sex-appeal, quand bien même acéré par des médias en mal de sensations fortes (exquise Miranda Richardson). Les aînés, quant à eux, se dépoussièreront, remués par la nouvelle recrue Maugrey (Brendan Gleeson), fervent défenseur/apologiste des forces du mal, sinon pas moins stimulés que nos juniors en matière d'ouvertures internationales (hilarante Frances de la Tour). Un opus haut en variations, riches en coups de projecteur, particulièrement sur les personnages d'Hermione et Ron tous deux enfin dessinés pour servir concrètement le récit. Au final, que d'étonnants caps franchis avec cet Harry Potter lifté et résolument frénétique… Prometteuse arrivée du mal absolu : on attend Ralph Fiennes de pied ferme au prochain épisode. Il y a fort à parier que cette Coupe de feu devienne un des opus clé de la saga. A confirmer avec L'ordre du Phénix

Sabrina