Berlin 2016
18 films en compétition pour le jury de Meryl Streep. Le grand chelem des festivals est lancé pour la saison 2016, avec, au programme Denis Côté, Jeff Nichols, André Téchiné et Mia Hansen-Love.


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 (c) Ecran Noir 96 - 24






En quelques chiffres
Budget : 16,1 millions d’euros en 2005
Surface du batiment : 14 400 m2
Collections : 40 000 films
120 courts et longs métrages sauvegardés et restaurés en 2004
800 films déposés ou donnés en 2004
4000 appareils
1500 objets
1000 costumes
Membres : 650 membres déposants
Effectifs : 100 salariés (avant fusion avec Bifi)

Bilan 1ère saison
* 400 000 visiteurs dont 200 000 spectateurs, 110 000 visiteurs Expo Renoir, 50 000 visiteurs Expo Almodovar, 31 000 visiteurs Expo permanente.
* 5 000 abonnés aLibre Pass (soit 135 000 entrées, 1/5 du Chiffre d'affaires).
* Livre : nouvelle librairie dès le 23 octobre. Partenariats éditoriaux : La Martinière, Panama, Actes Sud, Gallimard.
* Programme 2006/2007 : Expo Expressionnisme allemand, Catherine Deneuve, Sacha Guitry et les artistes
Intégrales et cycles : Cukor, Doillon, Murnau, Vidor, Jacquot, Kim Ki-Young, Sokourov, Fisher, Andrade.

Expo Renoir/Renoir
Deux regards croisés sur l'oeuvre du peintre Pierre-Auguste Renoir et celle de son fils, le cinéaste Jean Renoir, auteur de La grande illusion et de La règle du jeu.
Echos Renoir
Les couleurs de Pierre Auguste, la lumière de Jean. Père et fils en parallèle ? Bien plus : en communion de pensées. De l'impressionnisme et de la poésie. Toile et extraits projetés nous révèle la famille Renoir sous cet angle des plus précieux : l'art par la filiation. L'exposition "Renoir / Renoir" s'avère d'une étonnante richesse. Un labyrinthe d'autoportraits, pellicules noir et blancs et couleurs en plein feu sur cloisons blanches, portraits familiaux, photographies, céramiques, écrits et correspondances d'époque sous verre. Hommage au théâtre, à la fête, aux liens du sang, à la Nature, bien sur. Eternels mouvements. Les sons se font échos. Les lieux se réchauffent, ouvrent de nouvelles perspectives avec la mise en place de cloisons virtuelles, médianes et autres centres de gravité. "J'aime les tableaux qui me donnent envie de me balader dedans", confessait le père. "Seule la recherche est de la création, expliquait le fils. On regrette que la lumière soit par endroits insuffisante. Mais la beauté est là, instiguée par Claude Berri, au cinquième étage de la Cinémathèque. Une initiative à laquelle s'est associé le Musée d'Orsay, la BiFi et nombre de collectionneurs privés qui se poursuivra entre autres à l'édition (catalogue Renoir/ Renoir), au DVD (coffret 12 dvd "Jean Renoir, L'essentielle"), à l'écran (Rétrospective Pierre et Claude Renoir) et au dialogue avec le cycle "Parlons Cinéma" (rencontres, tables rondes, lectures, stage…). Belles illusions à découvrir dans les galeries de cette nouvelle Cinémathèque Française du 28 septembre 2005 au 06 janvier 2006.



GEHRY DE LA VOIR SI BELLE EN CE MIROIR





Tant attendue, depuis si longtemps, la Cinémathèque change d'époque, d'écrin, de quartier. Enfin? Dans le bâtiment de l'architecte, toujours vivant, Frank Gehry, ironiquement dévolu à un éphémère American Center, l'exception française qu'est notre Cinémathèque prend place. Exception car contre toute présomption, elle est de droit privé. Dans ce pays qui adore les institutions publiques, l'un de ses monuments vénérés dans le monde entier, dépend certes des subventions de l'Etat, mais elle est née et s'est construite sur une résistance à la puissance publique. Houleuse histoire qui croise les tentatives de nationalisation, les prémices de Mai 68, le serpent de mer que fut son déménagement et bien sûr le rôle essentiel dans la conservation du cinéma mondial. Car la Cinémathèque est avant tout un trésor "public", qui a transformé le cinéma en art, bousculant les frontières vers la pédagogie, le musée, la restauration du patrimoine... Cocteau l'assimilait à un "dragon qui veille sur les trésors du cinéma."

Bercy m'était conté
Lundi 26 les officiels, mardi 27 la presse, mercredi 28 le public. Sans librairie ni resto toujours en travaux. La cinémathèque quitte donc définitivement Chaillot et les Grands Boulevards. Terminés les quartiers historiques, chics ou populaires. La nouvelle cinémathèque renaît de ses celluloïds, entre le Ministère des Finances et la Très Grande Bibliothèque, à deux pas de trois multiplexes, mais toujours sur la Rive Droite. Que de symboles en un seul lieu. En squattant un No Man's land parisien, avec vue sur des jardins, elle se distancie du coeur de la capitale mais s'offre un lieu à part entière. Désormais aller à la Cinémathèque sera comme aller au Louvre ou à La Villette. Ce sera un choix, et c'est là tout le risque du projet. Car, même sans être obsédés par les finances, il sera primordial que le lieu vive, se remplisse, s'agite, et ne se transforme pas en désert. Un lieu d'animation et de débat, de contemplation et de spectacle. La programmation, prometteuse, ne suffira pas à créer l'événement dans une ville qui offre une profusion d'activités culturelles.
Le Ministre ne s'y est pas trompé en axant son discours sur cette action spécifique : "Ce nouveau lieu sera un lieu d'histoire et de mémoire, mais aussi, nous le souhaitons tous, un lieu vivant, ouvert aux artistes, aux techniciens, aux réalisateurs, aux auteurs, aux producteurs, aux citoyens, à tous les passionnés de cinéma qui viendront ici se rencontrer, échanger, débattre, présenter et partager leurs travaux, leurs coups de coeur, leurs visions, leurs regards."

Le cinéma comme religion
Temple du cinéma de presque 70 ans (créée par Henri Langlois en 1936), la Cinémathèque abrite la Bibliothèque du Film (la BiFi abandonne ses locaux de Bastille pour fusionner ejuridiquement en 2007), une médiathèque, un musée, des expos :
- permanente avec Passion cinéma (collection hybride d'objets fétichistes et iconoclastes, séduisante mais hélas, à l'étroit, confuse),
- temporaire avec pour le lancement la magnifique Renoir/Renoir (32 tableaux, 38 films dont Le Fleuve, restauré par la fondation de Scorsese), en collaboration avec le Musée d'Orsay. Une règle du jeu intelligente pour faire le lien avec les autres arts, pour établir des passerelles avec d'autres publics, pour mieux mettre en perspective l'évolution du langage cinématographique.
Car la cinémathèque a une vocation qu'il va falloir qu'elle retrouve après deux décennies d'errances, de crises et d'hésitations. Endroit "où les films seront non pas consommés comme des produits, mais conservés, regardés, étudiés, comparés, aimés comme des oeuvres". Mission d'intérêt général en 2005 où le cinéma défie les genres, les formats, les supports. "Je souhaite que ce soit un lieu où d'ultimes combats puissent se mener, comme celui de la diversité culturelle" affirme le Ministre dans un discours politique et volontariste.

Tout Paris réunit 51 rue de Berri.
Derrière les mots et le glamour - l'inauguration a rassemblé Jean-Jacques Aillaigon, Etienne Chatiliez, Jean-Pierre Jeunet, Nicole Garcia, Jean-Paul Rappeneau, Philippe Garrell, Gilles Jacob, Véronique Cayla, et le gratin du cinéma, incluant Martin Scorsese et Wong Kar-wai - la réalité va vote reprendre le dessus.Déjà quelques critiques se font entendre sur la disposition du musée et la trop grande place dédiée à l'art contemporain, dada du Président de la Cinémathèque, Claude Berri. Nous sommes loin du 7ème Art. Et proche des problèmes typiquement français : un organisme privé, un financement essentiellement étatique, une relation incestueuse entre des producteurs privés et un pouvoir qui se veut tutelle... Il faudra tout le succès de la programmation imaginée par les équipes de Serge Toubiana pour que le dernier mot revienne aux spectateurs.
Outre Renoir, la maison du cinéma débutera son opération séduction avec un cycle hommage au comédien britannique Michael Caine avant les intégrale David Cronenberg, Douglas Sirk, le coup de chapeau à Walter Hill et la thématique documentaire dédiée à Louis Malle. Tous les autres rendez-vous habituels reprennent leurs habitudes dans les 4 nouvelles salles (dont celle nommée Henri Langlois avec 400 sièges et la possibilité de diffuser n'importe quel format).
Si les prix ne sont pas vraiment abordables - 6 euros léa séance, 10 euros les expos en intégrale -, la richesse de l'ensemble devrait vite trouver son public. On oubliera les controverses de professionnels, les mesquineries polémistes pour se concentrer sur l'objet en lui-même. Il sera toujours temps de râler. Sans être médisants, maintenant que nous avons le contenant, il serait temps de s'occuper du contenu... Car la Cinémathèque, le jour de ses 100 ans, vers 2036, aura du mal à trouver de bons films français reflétant l'époque de sa résurrection. C'est ce qu'il y a de plus inquiétant. Les murs sont sauvés, mais quel cinéma survivra aux prochaines décennies de jeux interactifs sensationnels et de séries télé très bien écrites?
L'inauguration de la cinémathèque ce n'est pas la mise sous cloche dans un musée du 7ème Art. Cela doit être l'espace singulier d'un spectacle en vie, à travers les années, depuis sa création, en France, aux temps de Renoir. Père.





vincy, sabrina