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LE CINEMA ESPAGNOL PLIE MAIS NE ROMPT PAS
Cette 17e édition de Cinespana s’ouvre sur une note particulièrement amère : la crise économique qui touche de plein fouet l’Europe, et plus particulièrement la Grèce et l’Espagne, n’épargne pas la culture. Comme le relèvent Françoise Palmerio-Vielmas (Présidente de Cinespaña) et Patrick Bernabé (Vice-président et programmateur de Cinespaña) dans le dossier de presse du Festival, seulement 25 tournages ont débuté en Espagne au premier semestre 2012, contre 74 en 2011. Un triste record qui, selon les organisateurs de Cinespana, s’explique notamment par les restrictions budgétaires ayant touché le cinéma : suppression ou diminution des subventions d’aide aux festivals, augmentation de 13 % de la TVA sur les entrées des cinémas, diminution des soutiens à la création cinématographique…
Tout un pan du cinéma espagnol se retrouve ainsi fragilisé, voire menacé, et Cinespana lui-même est rattrapé par ces mesures qui le privent des subventions du ministère de la Culture espagnole. Heureusement, le plus grand festival de cinéma espagnol d’Europe a réussi à trouver d’autres partenaires qui lui permettent de proposer une édition aussi riche et variée que les années passées. C’est donc un programme captivant qui attend une fois de plus les festivaliers toulousains.
Comme chaque année, la compétition officielle se compose en effet d’une sélection de longs métrages inédits, de premiers films, de documentaires et de courts métrages. La section Panorama et les nombreuses avant-premières viennent compléter cet aperçu du cinéma espagnol contemporain. En parallèle, plusieurs personnalités sont mises à l’honneur : le cinéaste Isaki Lacuesta (La noche que no acaba, Los condenados…) à qui est consacré une rétrospective en sa présence ; Luis Tosar (Les lundis au soleil, Ne dis rien…) qui sera présent à Toulouse pour évoquer son travail de comédien et le critique et programmateur du Festival international de Gijón José Luis Cienfuegos, à qui est offerte une carte blanche.
Enfin, trois cyclés thématiques permettent de porter un autre regard sur le cinéma ibérique : "La dernière séance", consacrée au cinéma fantastique (on y verra notamment Rec 3, mais aussi Insensibles de Juan Carlos Medina en avant-première), "Mémoire" qui met en lumière des documentaires traitant de la période douloureuse de la guerre civile et "Parejas de baile", des films évoquant l’histoire des croisements fertiles du cinéma et de la musique en Espagne.
Une fois de plus, découvertes, surprises et coups de cœur seront donc forcément au rendez-vous ! De quoi prouver que la crise n’a pas encore atteint le milieu artistique. Peut-être même ne peut-elle rien face à la volonté de créer qui anime cinéastes et producteurs espagnols. Pour autant, on souhaite des lendemains plus riants à ce cinéma incontournable et à ceux qui le défendent.
MpM
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