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Steven Spielberg
Il s'agit du réalisateur le plus puissant de cette fin de siècle. En 25 ans, Steven Spielberg a coup sur coup inventé un genre (le blockbuster), ému la planète entière (E.T.), et accoucher d'un des chef d'oeuvres du cinéma (La Liste de Schindler).
Il est aujourd'hui dans le panthéon des maîtres du 7ème art, aux côtés des Hitchcock, Lean, Renoir...émergé des Seventies avec Lucas, Coppola et Scorcese.
A la fois réalisateur fidèle à une narration très académique et apprenti sorcier avec les effets spéciaux, Steven Spielberg laisse déjà une oeuvre plus riche et plus variée qu'on ne le croit.
Adulé (et même culte pour certains), il est aussi en première ligne. Agaçant par son côté golden boy, il est aussi critiqué pour une certaine lourdeur dialectique. On lui reproche souvent son manque de subtilité dans certains de ses films.
Ce serait oublié les failles de ses héros et les doutes de ses morales. Spielberg est une sorte de dinosaure de la mémoire cinématographique. Un auteur bien plus qu'un faiseur. Il fabrique juste ses rêves...
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Longs métrages
71 * Duel
Premier essai avec un scénario hallucinant: psychologique, purement visuel, le duel en question est un jeu de nerfs entre un camion et une voiture. passera, passera pas?
Le film est remarqué dans les Festivals. Auparavant Spielberg avait réalisé des courts, des épisodes (de Columbo) pour la télé.
74 * The Sugarland Express
Comme ce sera souvent le cas, Spielberg engagera des débutants qui deviendront des stars. Ici Goldie Hawn. Un de ses rares films avec une femme en vedette.
Ce film qui traite de la famille est un drame dans la veine de Bonnie and Clyde. Spielberg y décrit la force des sentiments, supérieurs aux lois.
75 * Jaws (Les dents de la mer)
En 3 films, Steven Spielberg trouve ses marques. Une signature aussi. Jaws est le premier blockbuster-pop corn de l'histoire (un thriller proche de l'horreur). Un hit estival à l'époque où l'été était une morte saison.
Jaws est aussi la révélation de Richard Dreyffus, avec qui Spielberg tournera 3 autres films. Outre la musique de John Williams, des nominations aux Oscars et aux Golden Globes, Jaws prouve à quel point Spielberg sait divertir, et entretenir le suspens. Un as du montage.
Enfin, il "invente" son classique: la scène d'ouverture, toujours angoissante, parfois meurtrière. Celle qui laisse deviner la menace sans jamais l'exposer...Le meilleur film-catastrophe de la décennie.
77 * Rencontre du Troisième Type
En pleine Star Wars mania, Spielberg lance un film sur les Extra-Terrestres. Une sorte de reality-show intello humaniste. Et sans doute l'une de ses oeuvres majeures.
Nominés aux Oscars comme aux Golden Globe, RD3T raconte une histoire brillante et intelligente où l'homme entre en contact avec les extra-terrestres. Totalement philosophique, il épouse les théories d'un certain Carl Sagan. Avec 4 notes de musique en +.
Outre la présence de François Truffaut, un hommage à la Nouvelle Vague, le film est surtout une manière de poser les bases d'un autre film: E.T.
79 * 1941
Le film culte de Spielberg. Comédie parodique ou farce satyrique, il s'agit d'un de ses plus grands flops. Largement immérité.
Il n'a rien à envier à Mel Brooks dans cette histoire paranoïaque d'Américains déjantés croyant à l'invasion imminente des "Japs". Une belle réflexion sur la vie Californienne.
En plus d'un casting qui va des Blues Brothers à Patty Lu Pone, John Candy et Samuel Fuller (!), le film est écrit en partie par Robert Zemeckis. Ce qui explique les sous-entendus scabreux...
81 * Raiders of the lost Ark (Les aventuriers de l'Arche perdu)
Avec George Lucas et Harrison Ford, le cinéaste lance ce qui va devenir le héros du cinéma américain le plus populaire de la décennie: Indiana Jones.
Un héros qui prend toujours la voie opposée à celle de la logique. Un héros faillible plus proche du cartoon et des séries B des années 50.
Un aventurier au sourire en coin, l'une des trilogies les plus vues du cinéma grâce à un vrai sens de l'action et du divertissement.
82 * E.T. L'extra-terrestre
L'un des films les plus populaires du siècle a commencé sa carrière en clôture du festival de Cannes. Avec les larmes de Steven et une standing ovation historique.
Le petit extra-terrestre deviendra une vraie icône, symbole de magie, d'enfance, d'humanisme et de rêve. Une compassion totale envers un étranger; la tolérance absolue. Et là encore la société (adulte, armée, état) comme mal relatif.
Spielberg maîtrise son art à son plus haut niveau. Nominé partout, il est injustement peu récompensé (et pourtant bien plus fort que ses concurrents démodés). Sauf par le public. Avec une histoire simple mais universel, il touche tout le monde.
84 * Indiana Jones et le Temple Maudit
Le plus sombre des Spielberg. Il y croise une certaine Kate Capshaw (sa future femme). Mais n'arrive pas à masquer sa période de doute post-ET.
Dans le même temps, ses productions cartonnent et font éclore Gremlins, Goonies et autres Zemeckis. Indiana sera quand même un des hits de l'année.
85 * La Couleur pourpre
Produit par Quincy Jones, révélant Whoopi Goldberg, mélangeant gospels envoutant et images somptueuses, cette chronique black, ce destin de deux soeurs unies à la vie, fera larmoyer certains, et se fera tancer par les critiques.
Le film, s'il ne réussit pas à confirmer les scores d'Indiana ou de ET, sera malgré tout un très beau succès. On sent bien chez Spielberg cette volonté de divertir aussi par l'émotion. Son côté David Lean.
Magnifique oeuvre (même si inégale), La Couleur pourpre lui offrira son premier prix (ses pairs: le prix de la Director's guild). Quant aux Oscars, ce sera pur snobisme. 11 nominations, pas une seule pour Spielberg. Et pas un seul à l'arrivée. Chouchou du public, mais son pouvoir ne le fait pas aimer des professionnels.
87 * L'Empire du Soleil
Spielberg continue de vouloir raconter des histoires. Loin de ses blockbusters, il semble être séduit par le Grand Spectacle.
9 ans après 1941, il va dramatiser la guerre par les yeux d'un enfant. Spielberg refuse volontairement le monde adulte. Et continue d'être fasciné par l'Asie (1941, Indiana 2...).
Le film est un échec relatif. Une lourdeur qu'il n'évite pas malgré ses talents de monteur. Mais on garde en mémoire des images somptueuses...
89 * Always
La schizophrénie spielbergienne commence ici. Un film "sérieux". Un film pour ados. Always est une véritable réflexion personnelle: sur la mort, sur l'amour, sur des préoccupations d'adulte. Une première dans l'oeuvre de Steven qui jusqu'ici avait prétexté la naïveté des enfants.
Outre une apparition d'Audrey Hepburn, c'est aussi le second grand rôle de Holly Hunter. Le film allie les scènes spectaculaires (de feu) et celles plus intimistes (et fantastiques) entre les personnages.
C'est le plus "petit" film de Spielberg et un de ses plus cuisants échecs. Un tournant.
89 * Indiana Jones et la Dernière croisade
Et voilà le retour de Spielberg dans le domaine du Blockbuster. Grand vainqueur de l'année, ce troisième épisode renoue avec l'humour et la légèreté. Et un scénario aux petits oignons.
L'occasion aussi de régénérer la série avec Jones senior, Sean Connery. A défaut de réaliser un James Bond, Spielberg aura au moins eu l'original.
Ce film met encore en scène des nazis de pacotille (4 ans avant ceux de Schindler) et permet au héros de devenir éternel. Bourré de clins d'oeil (jusqu'à l'explication du nom Indiana), Spielberg boucle la boucle. Y compris avec son divorce, puisqu'ici la femme est fatale et en second plan seulement.
91 * Hook
L'idée était intéressante. L'ambition un peu démesurée. Le résultat un peu lourd. Même si toujours divertissant, ce film très hollywoodien, sans aucune magie, mais avec des stars au firmament, ne remplira pas les attentes créées.
Spielberg se rate sur Peter Pan. Un film de trop dans le genre ou un film qui n'a pas su se définir? Ni sérieux ni entraînant, il n'a pas pu réunir en un seul film sa volonté de divertir et de faire réfléchir. L'adulte Peter Pan ne peut plus jouer les éternels enfants. Ça s'applique à Spielberg aussi.
93 * Jurassic Park
Le visionnaire qu'il était a semble-t'il manqué le virage numérique avec ses histoires grand spectacle. Loin derrière Lucas, Zemeckis et Cameron, Spielberg semble dépassé.
Pour survivre, il a fait appel aux talents d'ILM de son copain Lucas. Ressucitant de nouveau la série B manière film de monstres (King Kong, Godzilla and co), il bluffe tout le monde avec Jurassic Park. Mais il a perdu un peu la patte (en terme d'agilité et d'action).
Hit mondial, effets spéciaux impressionnants, et un don dans le timing. Spielberg revient sur le devant de la scène en maniant comme personne virtuel et suspens. Une fois de plus la famille est au coeur de l'intrigue.
93 * La Liste de Schindler
Alternant les genres, et tandis qu'il monte Jurassic Park en Pologne, via satellite, Steven Spielberg réalise un film sur l'holocauste, en noir et blanc, sans aucune star. Le risque ultime. Simplement filmer, sans artifice.
N'en déplaise à Gérard Lefort (Libération), on ne peut que s'incliner devant la démonstration de tous les talents d'un cinéaste. Une photo superbe, un scénario nuançant les gris des caractères, et un message hélas toujours d'actualité.
3 heures où Spielberg montre ce qu'il a dans le sang: un véritable amour du cinéma, et une envie de témoigner sans "prendre la tête". Un vulgarisateur qui rend l'histoire accessible à tous, simplement par la force des images.
Au delà de la cause, il y a la consécration d'un maître: Oscars, Golden Globes, et autres prix dans le monde...enfin. Une oeuvre magistrale: c'est désormais par rapport à elle qu'il sera jugé. C'est aussi la naissance de DreamWorks.
97 * Jurassic Park 2: Le Monde perdu
Suite du méga hit comme pour crédibiliser son statut. Comme pour prouver qu'il est toujours le maître à Hollywood, le faiseur de hits. Recette.
Lourdingue, le deuxième opus n'arrive pas à convaincre. Maladresse dans le message, réalisation sans surprise, scénario incohérent et une déception réelle à l'arrivée. Sauf au B.O. Le vide du film montre à quel point le cinéma issu de Spielberg peut être dangereux et impérialiste.
Les effets restent impressionnants, les clins d'oeils amusants. Et la scène de la falaise nous prend aux tripes. La fin laisse sur la faim. Spielberg ne fait que véhiculer ses valeurs. Paresse?
97 * Amistad
L'esclavagisme (l'abolitionnisme) traité de manière cinématographique. Voulant réitérer l'effet Schindler, Spielberg recherche l'authenticité, la crédibilité. Mais la vérité et la dramaturgie sont deux notions contradictoires.
Et Steven va devoir équilibrer l'action et la parole, les procès à la Grisham et la sensibilité de la Couleur Pourpre. Une fois de plus il se penche sur l'essence de la société américaine, et mélange les genres.
98 * Saving Private Ryan
Instruire. Divertir. Revenir. Oncle Steven souhaite harmoniser plusieurs objectifs, tel un père qui aimerait être pédagogue et amuseur. Au lieu de fragmenter ses objectifs, comme il l'a fait en 93, il essaie de les fusionner en un seul film.
Ryan est un film de guerre, où son ami Tom Hanks tient la vedette. Un croisement entre L'Empire du Soleil et 1941. Un film pour DreamWorks. Où le faiseur et l'auteur ne ferait plus qu'un. Enfin?!
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