|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
DreamWorks SKG, Paramount
|
|
Production : DreamWorks SKG, Paramount Pictures, Parkes / MacDonald, Edge City Distribution : UIP Réalisation : Michael Mann Scénario : Stuart Beattie Montage : Jim Miller, Paul Rubell Photo : Dion Beebe, Paul Cameron Décors : David Wasco Musique : James Newton Howard Directeur artistique : Daniel T. Dorrance Durée : 120 mn
|
|
Tom Cruise : Vincent
Jamie Foxx : Max
Jada Pinkett Smith : Annie
Mark Ruffalo : Fanning
Peter Berg : Richard Weidner
Bruce McGill : Pedrosa
Irma P. Hall : Ida
Javier Bardem : Felix
|
|
|
|
|
|
Collateral
USA / 2004
29.09.04
|
|
|
|
|
|
A une époque, Hollywood avait vendu un film avec Greta Garbo sur le seul fait qu'elle y rit, chose semble-t-il incroyable. Ici, Collateral est servi avec la mention : Attention Tom Cruise méchant!
Le rôle du tueur aurait pu être accepté par Russell Crowe, Edward Norton ou Colin Farrell, l'argument n'aurait pas porté. Mais l'héroïque Cruise (qui n'a joué qu'un seul "salaud" dans sa carrière, et encore en voie de rédemption, dans Magnolia) en fait un slogan qui vante le produit (la star) avec des jantes alliage d'un nouveau genre, argentées (comme ses cheveux) et agressives. Il le fait très bien : "J'ai joué des héros et des antihéros, et j'ai pensé que Vincent était un personnage formidable, extrêmement dynamique. J'ai eu d'autant plus envie de l'explorer, de le comprendre, qu'il fait preuve d'un comportement pour le moins antisocial! Je commence généralement par tenter de cerner l'éthique du personnage, car chacun de nous obéit à un certain code. Vincent a été embauché pour un certain travail que son code lui impose de mener à bien. Cet homme est un professionnel accompli ; voilà l'angle sous lequel je l'ai abordé." Pour le look, tout est du ressort du cinéaste Michael Mann, de la chevelure au costume.
Mann est arrivé bien après la première mouture du scénario de Stuart Beattie. On parla d'abord de Spike Lee et de Martin Scorsese, parce qu'initialement le script se déroulait à New York. Quand Mann fut aux manettes, il emmena le film à Los Angeles, qu'il connaît comme sa poche. Les internautes, vigiles de la vérité, auront tôt fait de dénoncer les nombreuses incohérences géographiques de ce parcours sans GPS intégré. Reste que pour filmer la nuit (la véritable contrainte du film), le réalisateur préféra tourner en numérique (ce qui lui vaudra le Prix du Future Film Festival à Venise cette année). 80% des scènes ont été tourné avec ce procédé, et non pas dans un classique 35 mm. Du haute définition pour permettre une vision singulière de la métropole.
Mais la ville, les décors et les paysages, ne font pas le film. Adam Sandler (pour Max) et Val Kilmer (pour Fanning le détective) furent pressentis. Finalement, les agendas de Jamie Foxx et Mark Ruffalo furent plus disponibles. Le scénariste avait imaginé (rêvé) d'un De Niro en taxi driver. Les producteurs voulaient un jeune. Mais cette utopie a trouvé un écho avec une référence à la Palme d'Or de Scorsese au détour d'un dialogue. Jamie Foxx a été remarqué dans On any given Sunday (en joueur de foot) et dans Ali (de Mann). Il sera aussi Ray Charles dans un film qui fait déjà parlé de lui, Ray. Il partageait déjà l'affiche d'Ali avec Jada Pinkett Smith (la femme de Will), récemment vue dans les Matrix. Ruffalo est un des seconds rôles les plus éclectiques du moment, en travaillant pour John Woo, Michel Gondry, Ang Lee. Cet été il était le coeur à prendre de 30 ans sinon rien. Il passe ainsi de navets en beaux projets, sans, pour l'instant, s'imposer.
N'oublions pas Tom Cruise, l'idole de Nicolas Sarkozy, qui est parvenu à cartonner avec le désastreux Dernier Samuraï (il a la baraka quand même) après avoir un très bon Minority Report. Il devait tourner Mission Impossible III cet automne. Pour différents conflits (artistiques, agendas) le tournage est repoussé à juillet prochain. Du coup, il a demandé à son pote Spielberg de retarder son film sur les Jeux Olympiques de Munich et d'avancer la production du remake de la Guerre des Mondes, prévu en salles en juin 2005.
Michael Mann se refait une santé grâce à la présence de la super star. Collateral est son plus gros hit (100 millions de $ au compteur pour un budget à peu près équivalent si on compte les dépenses de marketing), loin devant Le dernier des Mohicans, Heat, et Ali, ses trois principaux succès, qui aveint rapporté entre 60 et 75 millions de $ chacun, "seulement".
On lui doit aussi l'excellent Révélations (avec Pacino et Crowe), les séries TV "Vega$" et "Miami Vice". Il fut même l'auteur des premiers épisodes de "Starsky et Hutch".
Pour Collateral, il a décidé d'inverser le parcours de Heat, qui débutait en métro et s'achevait dans un no man's land de l'aéroport de L.A. Entre les deux, vous aurez le droit à un duel. A Pacino et De Niro, il a préféré opposer Javier Bardem et Jamie Foxx. Preuve que la méga star du film n'est peut-être pas celle qu'on croit. Juste qu'elle attirera les spectateurs dans la salle. Mann aurait-il été malin sur ce coup là? vincy
|
|
|