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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Snd
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Production : Hugo films, M6 films, TF1 Films, Poisson rouge pictures, Vertigo films, Rai Cinema Distribution : SND Réalisation : Jean-Paul Salomé Scénario : Jean-Paul Salomé, Laurent Vachaud, d'après l'oeuvre de Maurice Leblanc Montage : Marie-Pierre Renaud Photo : Pascal Ridao Décors : Françoise Dupertuis Son : Vincent Guillon, Dean Humphreys Musique : Debbie Wiseman, M Costumes : Pierre-Jean Larroque Maquillage : Kathy Ducker, Frédérique Ney Durée : 130 mn
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Arsène Lupin
France / 2004
13.10.04
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Il y a 99 ans, en 1905 par conséquent, L'arrestation d'Arsène Lupin fut publiée dans la revue Je sais tout, et le succès de ses aventures fut immédiat. L'auteur, Maurice Leblanc, a presque 40 ans, venait du roman psychologique, plus proche des romantiques que du romanesque. La littérature feuilletonesque, un genre en soi à l'époque, allait lui rapporter l'argent qui lui manquait, et accessoirement, une notoriété involontaire. Son ami et par ailleurs éditeur, Pierre Lafitte, voulait un équivalent français au héros du moment : Sherlock Holmes. Vous avez dit entente cordiale?
D'ailleurs Leblanc créera la rencontre entre le plus célèbre des détectives et le plus connu des cambrioleurs dans un de ses romans, Arsène Lupin contre Herlock Sholmès. Arsène Lupin devint si célèbre - 8 millions d'exemplaires dont un million pour L'aiguille creuse - que Leblanc en fut son prisonnier, condamné à lui inventer de nouvelles péripéties à chaque roman. "Il me suit partout. Il n'est pas mon ombre, je suis son ombre. C'est lui qui s'assied à cette table quand j'écris. Je lui obéis." Journaliste et passionné d'histoire de France, il en profite pour détailler toutes les strates de la société française de l'époque, avant et après la Grande guerre, tout en s'inscrivant dans un style hérité du XIXième siècle en tous points. Son héros n'a rien de contemporain. Et pourtant le triomphe fut international jusqu'à inspiré des mangas au Japon... Des dizaines de feuilletons, publiés entre 1905 et la mort de son auteur en 1941, n'ont pas empêché, à raison d'au moins un livre ou une pièce de théâtre par an, Leblanc d'écrire d'autres histoires. Pour le film, c'est le livre "La Comtesse de Cagliostro" (1924) qui servit de base au scénario.
Arsène Lupin, ce n'est pas étonnant, a déjà inspiré des adaptations. A la télévision, la série culte de 1970 avait immortalisé la chanson de Dutronc, et donné la vedette à Georges Descrières. Il y eut deux saisons, de 13 épisodes chacune, pour "le plus grand des voleurs..." France 3 remis le couvert en 89 avec François Dunoyer dans le rôle titre. La série durera 5 ans avec 12 épisodes. En espagnol ou en japonais, le héros a eut le droit à diverses adaptations pour le petit écran. Le théâtre ne fut pas en reste. mais c'est surtout le cinéma qui lui fit porter le chapeau : le britannique Gerald Ames (dans une version muette de 1916 réalisée par George Tucker), David Powell, le slovaque Charles Korvin (dans lune version hollywoodienne en 1944), Earle Williams, le hongrois Gusztav Partos... Ne pas oubliez Jules Berry (1937), Robert Lamoureux (en 1957 et 1959, réalisés par Jacques Becker et Yves Robert tout de même), On notera cependant deux films : Arsene Lupin, incarné par le grand John Barrymore (le grand père de Drew), dans une version de 1932 réalisée par Jack Conway et surtout celle de 1962, mise en boîte par Edouard Molinaro. Arsène Lupin contre Arsène Lupin, soit Jean Claude Brialy contre Jean Pierre Cassel, et Françoise Dorléac entre les deux.
2004, un nouveau film. Dans la lignée de Vidocq, Rouletabille et autre Belphégor, le cinéma français ressuscite cette époque d'avant guerre. Grosse production, Arsène Lupin surfe sur un genre hybride où les costumes et les décors sont artisanaux et numériques (même s'il a fallu bloquer la Place de l'Opéra tout un 15 août en 2003), où les combats sont dignes de Bruce Lee (confère Le Pacte des Loups) et le marketing digne d'un Besson (l'affiche a des allures de Nikita et Yamakasi).
Le film va sortir sur 650 copies, un score énorme qui vise un box office éclair (ilm faut engranger les spectateurs avant la sortie du Jeunet). 23 millions d'euros (deux fois moins que le Jeunet), deux millions de spectateurs espérés, Arsène Lupin est un des cas films qui remplissent les multiplexes, mais pas les pages critiques de l'élite médiatique. Ca n'empêche pas Cartier (le joaillier), Le Livre de poche, et le chanteur M (qui s'égare artistiquement de plus en plus) d'adjoindre leur marque à ce produit culturo-populaire.
Le réalisateur Jean-Pierre Salomé (Belphégor, justement) a rassemblé un casting insolite : Romain duris (Exils, L'auberge espagnole4 mariages et un enterrement, Le Patient anglais, Gosford Park), Pascal Greggory (Ceux qui m'aiment prendront le train, Nid de guêpes) et Robin Renucci (Escalier C) qui incarnait déjà le père d'Eva Green dans The Dreamers / Innocents.
Salomé fera-t-il mieux que Molinaro? Réponse au dessus des 1 700 000 spectateurs... vincy
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