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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Metropolitan
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Production : Fine Line Features/Lou Yi Inc./Academy Prod. Distribution : Metropolitan / New Line Réalisation : Jonathan Glazer Scénario : Jean-Claude Carrière, Milo Addica et Jonathan Glazer Montage : Sam Sneade et Claus Wehlisch Photo : Harris Savides, A.S.C Décors : Kevin Thompson, Ford Wheeler Son : Steve Boeddeker Musique : Alexandre Desplat et Richard Wagner Costumes : John A. Dunn Directeur artistique : Jonathan Arkin Durée : 100 mn
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Nicole Kidman : Anna
Cameron Bright : Le jeune Sean
Danny Huston : Joseph
Lauren Bacall : Eleanor
Anne Heche : Clara
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Birth (Birth)
USA / 2004
03 novembre 2003
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A l’instar d’un David Fincher, d’un Ridley Scott ou d’un Jean-Jacques Beinex, le britannique Jonathan Glazer se fait remarquer en signant des clips pour Radiohead, Massive Attack et Jamiroquaï pour lesquels il multiplie les nominations aux MTV Awards avant de réaliser quelques-unes des publicités les plus marquantes des années 90 pour la BBC, notamment pour Nike, Levi’s ou, en bon anglais qui se respecte, la bière Guiness. Fasciné par le monde des gangsters britanniques, il en fait le sujet de son premier film, Sexy Beast, avec Ray Winstone et Ben Kingsley, mais caresse depuis bien avant cela le sujet de ce qui allait devenir « Birth ». A projet risqué, producteur risqué, et à Jonathan Glazer de partir à sa recherche pour tomber sur le très iconoclaste Jean-Louis Piel, audacieux financeur du Ken Park de Larry Clark. A l’écoute du sujet et de son réalisateur enthousiaste, Piel pense aussitôt à Jean-Claude Carrière pour sa transposition scénaristique. A l’aise dans les descriptions de rapports humains et amoureux hors-normes, pour avoir été entre autres le scénariste de Luis Bunuel, Nagisa Oshima, Milos Forman ou Andrej Wajda, Carrière semble être l’homme idéal pour parfaire l’intrigue de « Birth », tout en restant en équilibre sur la dangereuse ligne jaune tracée par son thème : l’amour entre un adulte et un enfant. La solution consiste dès lors à l’imaginer comme une fable, où le vaillant chevalier est confronté à son amour pour une inaccessible princesse, avec New York et son Central Park en guise de forêt de Brocéliande. Sur place, Carrière et Glazer s’allient les conseils de Milo Addica, écrivain et scénariste new-yorkais ( notamment pour A l’ombre de la Haine) qui connaît chaque recoins de la ville et qui décrochera par ailleurs à l’écran le rôle de Jimmy, le portier.
Beaucoup de réalisateurs vous le diront : faire un film avec un enfant ( d’autres ajoutent à la liste l’océan et les animaux) n’est pas s’offrir une facilité de départ. Alors « caster » un môme de dix ans qui soit crédible avec une âme de 35 et qui, de surcroît, prend son bain à poil avec Nicole Kidman… on imagine ceux de 35 qui ont dù prétendre le contraire! Après avoir parcouru les Etats-Unis et le Canada à la recherche de la perle rare, le choix se tourne au finish sur un jeune comédien déjà professionnel, Cameron Bright, pour avoir donné la réplique à De Niro dans L’Expérience Interdite de Nick Hamm et à Eric Stoltz dans L’Effet Papillon de Eric Bress et J.Mackye Gruber. Aujourd’hui agé de 11 ans, on le verra bientôt à l’affiche d’ Ultraviolet de Kurt Wimmer avec Milla Jovovich (où aux dernières nouvelles, non, il ne jouera pas un mort-vivant pré-ado !) et de Running Scared de Wayne Kramer.
Le hasard du casting nous propose un raccourci cinéphile plutôt cocasse, puisque Lauren Bacall y joue la future belle-mère de Danny Huston, fils de John, qui la mis autrefois en scène avec Humphrey Bogart dans « Key Largo ». Quant à l’impressionnante et toujours impeccable Nicole Kidman, prochainement sorcière de ménage dans l’adaptation ciné de « Ma sorcière bien-aimée », elle peaufine actuellement son palmarès d’auteurs internationaux sous la direction de Wong Kar-Waï.
Arnaud
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