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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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TFM Distribution
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Production : Forward Pass/ Appian Way/ IMF Distribution : TFM Distribution Réalisation : Martin Scorsese Scénario : John Logan Montage : Thelma Schoonmaker Photo : Robert Richardson Décors : Dante Ferretti Son : Petur Hliddal Musique : Howard Shore Effets spéciaux : Sony Pict. Imageworks, INC. Costumes : Sandy Powell Maquillage : Sian Grigg, Vasilios Tanis, Tina Harrelson Durée : 165 mn
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Leonardo DiCaprio : Howard Hughes
Cate Blanchett : Katharine Hepburn
Kate Beckinsale : Ava Gardner
Alec Baldwin : Juan Trippe
John C. Reilly : Noah Dietrich
Jude Law : Errol Flynn
Iam Holm : Professeur Fitz
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The Aviator
USA / 2004
26.01.05
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Howard Hugues, émerge du Texas en 1905, meurt en 1976, selon les versions d’une surdose de drogue ou d’une longue maladie. Si son père n’a pas inventé le fil à couper le beurre, il aura au moins eu la riche idée de mettre au point la drille qui fait jaillir l’or noir. De quoi se mettre durablement à l’abri de tout besoin. Hugues profitera des fruits du brevet très jeune en héritant très tôt. Il mènera de multiples carrières en parallèle.
Au cinéma cela donnera une trentaine de films en tant que producteur, répartis sur une trentaine d’année (en 1926 et 1957), dont deux pour lesquels il sera crédité également pour la réalisation (Hell’s Angels et The Outlaw).
Côté aviation Hugues ne limite pas ses efforts en visant les records. La vitesse tout d’abord, il franchira la barre des 355 miles/heure aux commandes de son H-1, mais aussi la distance (tour du monde en un peu moins de 4 jours. Il rachète la TWA et devient un des principaux transporteurs civils américains. Son projet le plus casse-gueule : le HK-1, construit en bois et pesant son poids que beaucoup assimileront à une gigantesque oie farcie qui parviendra difficilement à quitter le sol mais aura au moins le mérite de prouver la possibilité de la chose.
Pour résumer l’image qu’aura laissée Howard Hugues dans l’inconscient populaire américain il faudrait additionner la réputation de Bill Gates (pour la fortune colossale) et Michael Jackson (pour les frasques largement relayées par la presse). De toute évidence le client idéal pour une biopic cinématographique ambitieuse. Ils auront été ainsi nombreux ceux qui auront caressé le rêve de tourner la vie du nabab. Steven Spielberg, Warren Beauty… autant de grands noms qui auront renoncé faute de savoir par où attaquer le mythe. Leonardo DiCaprio repris l’affaire à son compte, fasciné par le destin extraordinaire de cette grande figure et plus particulièrement par sa jeunesse. Il s’attacha les services de Michael Mann qui finira par décliner pour se contenter du poste de producteur, ne se sentant pas suffisamment motivé par une nouvelle adaptation de la vie d’une personnalité après Ali et The Insider. DiCaprio s’était engagé aux côtés de Scorsese sur une version grand écran d’Alexandre Le Grand qui ne verra pas le jour au grand bénéfice de Oliver Stone qui n’en profitera finalement que très mollement. La paire de Gangs Of New York ne jette pas l’éponge mais rempile pour travailler ensemble sur The Aviator, avec toujours la bénédiction de Miramax.
Avec un budget avoisinant les 100 M de dollars, Scorsese s’assura une belle amplitude pour reconstituer les innombrables lieux prestigieux traversés par Hugues (l’entrée du Grauman’s Chinese Theatre fut reconstruite selon son look d’origine…) , mais aussi les accessoires, les costumes… solidement encadré de ses collaborateurs habituels dont l’incontournable Dante Ferreti, précédemment architecte du New York balbutiant de GONY. L’élaboration du design du se concilier avec les impératifs très spéciaux du travail photographique. Ce dernier reposant sur l’étalonnage reproduit la facture des images cinématographiques des diverses périodes traitées obtenue par l’utilisation de filtres numériques. Un nombre important d’avions d’époques aujourd’hui disparus furent recréés en maquette à échelles diverses, puis rendus crédibles à l’écran dans leurs évolutions par la grâce de la technologie digitale.
Comment s’approprier, quand on est acteur et qu’on a franchi la barrière du casting, la personnalité d’une star légendaire qui a déjà marqué la mémoire des spectateurs? Stylistes, coiffeurs et maquilleurs ne font pas tout le travail. Selon la recette Scorsese il faut visionner une quantité conséquente de films d’époque, scruter des piles de photos accumulées par les documentalistes, mais aussi travailler avec un coach pour choper l’accent comme ce fut le cas de Cate Blanchett pour se transformer définitivement en Katharine Hepburn.
La bonne année? Martin Scorsese, inexplicablement ignoré de l’académie des Oscars depuis ses débuts, n’avait pas plus raflé la mise lors de sa dernière mise en concours pour son pourtant très représenté Gangs Of New York. Les indicateurs sembleraient être au vert, puisque La PGA (The Producers Guilde Of America), souvent prise en compte dans ses choix, a élu The Aviator film de l’année 2004. Avis partagé par les votants des Golden Globes. Il faudra pourtant compter avec Clint Eastwood (Million Dollar Baby) ainsi qu’un autre géant du spectacle américain en la personne de Ray Charles…
Sortie progressive, une durée conséquente qui limite les séances, difficile de parler d’envolée au box office américain pour The Aviator. Le cinéma de Scorsese trouve en général son audience à l’international, ce fut déjà le cas pour son précédent film fort coûteux. Miramax table une fois de plus sur le support des trophées. L’opération semble devoir fonctionner, reste à savoir si la magie Oscars sera au rendez-vous…
Inséparables, Le tandem DiCaprio/Scorsese se reformera une troisième fois, le temps d’un remake d’un célèbre polar hong kongais, Infernal Affairs, rebaptisé The Departed.
PETSSSsss-
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