Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Agat Films et Cie, Entre Chien et Loups, Rhône-Alpes Cinéma, RTBF
Distribution : Diaphana
Réalisation : Lucas Belvaux
Scénario : Lucas Belvaux
Montage : Valérie Loiseleux, Ludo Troch, Danielle Anezin
Photo : Pierre Milon
Décors : Frédérique Belvaux
Son : Christian Monheim
Musique : Riccardo Del Fra
Costumes : Cécile Cotten
Durée : 327 mn
 

Ornella Muti : Cécile Costes
François Morel : Alain Costes
Lucas Belvaux : Bruno Le Roux, Pierre
Catherine Frot : Jeanne Rivet
Dominique Blanc : Agnès Manise
Gilbert Melki : Pascal Manise
Patrick Descamps : Jacquillat
Valérie Mairesse : Claire
Bernard Mazzinghi : Goerges Colinet
 

site officiel
 
 
Un couple épatant - Cavale - Après la vie (Cavale - Un couple épatant - Après la vie)


France / 2003

01.01.2003
 

JEUX DE REGARDS




"Je voulais savoir si le regard qu'on portait sur des situations et des personnages suffisait à changer la perception du spectateur au point de modifier génétiquement une séquence. En gros, est-ce qu'on pouvait créer du rire et du suspense avec la même scène ?", explique Lucas Belvaux. Trois films, trois genres, trois films de genre, trois couples, trois histoires, trois atmosphères, trois univers à la fois éloignés et totalement imbriqués, autonomes et dépendants les uns des autres. Le tout se déroulant sur les mêmes 24 heures, et ponctué de séquences communes, montrées et perçues de manières totalement différentes. Lucas Belvaux nous offre ici un jeu de construction titanesque. Un projet d'envergure dont le point de départ réside dans le seul désir d'expérimentation narrative.
L'idée de Belvaux ne date pas d'hier. Tout a commencé en 1992, alors qu'il tournait Parfois trop d'amour : une séquence ordinaire ; Belvaux y met en scène un cycliste, en personnage secondaire. Et là, vient le déclic. Questions : Qui est ce cycliste ? Quelle est sa vie ? Que devient-il une fois sorti du champ ? "En partant de là, j'ai commencé à élaborer une théorie sur les personnages secondaires, selon laquelle chaque personnage secondaire est le personnage principal d'un film à faire. Que devient un personnage quand il quitte un film et qu'il entre dans un autre ?", ajoute Lucas Belvaux. Autant de questions qui, pendant des années, chatouillent le réalisateur. "L'idée est revenue de façon récurrente. J'ai terminé le scénario de 'Pour Rire !', et comme je me doutais qu'on mettrait du temps à trouver l'argent, j'ai immédiatement, du jour au lendemain, attaqué le scénario des trois films. Très vite, je suis passé de l'idée de trois films à l'idée de trois genres".

L'ECRITURE : L'UNITE VIA LA DIFFERENCE
Une comédie, un thriller et un mélodrame : trois genres bien distincts, donc, qui se sont imposés très naturellement, découlant des simples et uniques envies du réalisateur. En 1996, Belvaux venait d'achever Pour Rire !, une comédie d'adultère. De là est spontanément née l'idée de réaliser une nouvelle comédie, axée sur un adultère imaginé, "une comédie du fantasme " ? indique Belvaux : ce sera Un couple épatant. Quant à Cavale, le film trouve ses origines dans une image, l'idée d'une séquence clé, d'une atmosphère, d'un feeling particulier. Un peu flou, au début : "Cavale venait d'une envie antérieure, pas d'un film policier, mais d'un film qui se passerait sous une porte cochère, où un personnage ne pourrait jamais s'arrêter sous peine de mourir", nous raconte le réalisateur. La graine est ainsi plantée, les racines prennent forment : Belvaux se penche sur notre monde et s'interroge sur la légitimité de la violence - violence politique, en l'occurrence - , puisqu'elle fourmille dans chaque société actuelle. "Tout part d'une erreur d'éducation, d'une escroquerie même", explique-t-il. "Notre génération a été élevée dans une espèce de mythe de la violence et de la résistance". Le scénario de Cavale était ainsi lancé. Enfin, pour Après la vie, Lucas Belvaux aspirait à écrire une histoire cristallisée sur deux personnages. Parallèlement, il voulait développer la question de la souffrance physique. Belvaux résume sa démarche : "Un film noir, comme certains films de Chabrol, ou ces films américains des années cinquante ou soixante " un " coté fermé, sans issue".
Trois films formellement différents, donc, mais qui trouve une unité certaine. Nous l'avons dit plus haut, en raison déjà de la récurrence de chaque personnage (légitimée, notamment, par le trio des trois femmes qui sont amies), des chassés-croisés entre films, opérés dans les scènes communes, mais aussi en raison d'un même groupe thématique développé au centre des trois œuvres : le couple, la responsabilité individuelle et, enfin, l'inquiétude. Lucas Belvaux a écrit les trois scénarios en simultané. "Quand ça s'essoufflait sur le premier, je passais au deuxième et ainsi de suite… La grosse difficulté sur la construction tenait dans la chronologie : si j'inversais deux séquences dans un film, il fallait le récupérer aussitôt sur les deux autres". Un véritable jeu d'esprit, donc, qui n'aurait pu aboutir sans l'élaboration de bases solides : dans cet apparent méli-mélo scénaristique, Lucas Belvaux a véritablement trouvé sa route. Son principe était de se poser sur un des trois scénarios, d'y construire intégralement les personnages, et, à partir de là, déplier les situations propres à l'histoire développée. Ces bases venaient ensuite nourrir les deux autres scénarios, et vice et versa.
Pour chacun des trois films, Lucas Belvaux possédait, évidemment, un point de départ précis, suivi d'un fil conducteur. En revanche, définir le dénouement de chaque histoire n'a pas toujours été chose facile, étant donné le principe d'interaction, entre les trois films. Cavale est, à ce titre, l'exemple le plus représentatif, puisque Belvaux avait ici imaginé un tout autre dénouement : le couple épatant du premier film, tué par Le Roux à la fin de Cavale. Lucas Belvaux a écrit, tourné et monté cette séquence finale. Mais, la présence du couple et son assassinat, se révélaient beaucoup trop injustifiés. L'idée a ainsi été abandonnée et, avec elle, la participation de François Morel dans Cavale. Il est d'ores et déjà prévue que cette séquence initiale sera éditée dans le futur DVD du film, à titre de " contre-exemple ".

LE TOURNAGE
22 semaines de tournage, à Grenoble, et en région parisienne, de juin à novembre 2001. Les trois films ont été tournés en simultané, mais pas toujours au même rythme, la majorité du plan de travail ayant été organisé en fonction des décors. Ici, l'équipe restait quatre ou cinq jours sur un même film ; là, elle passait plusieurs jours, parfois plusieurs semaines, dans un même décor, tournant les trois œuvres en même temps. Lucas Belvaux craignait, au début, de se mélanger les pinceaux. Mais les équipes techniques et artistiques ont rapidement trouvé leurs marques. Fort heureusement, d'ailleurs ; car les six mois de tournage ont mis les nerfs de l'équipe à rude épreuve. Les déboires ont commencé en juillet 2001, à la septième semaine du tournage : 3 jours de rushs, soit 7 décors à Grenoble, sont volés chez le transporteur. Très vite, Belvaux comprend qu'il faudra retourner les scènes perdues. Le plan de travail est plus que serré, l'équipe a déjà quitté Grenoble pour tourner en banlieue parisienne. Parallèlement, certains comédiens ont d'autres obligations. Il faut ainsi recaser un tournage en Isère, et surtout pouvoir récupérer les même décors, retrouver la même atmosphère, le même résultat, ce qui, à deux mois d'intervalle et dans l'urgence n'est pas chose facile. Mais, ce n'est pas tout : imprévus et mauvaises surprise en tout genre n'ont cessé de se produire. En matière de galères, une véritable loi des séries s'est installé. Ici, l'équipe se fait virer par les habitants d'un quartier chaud : les lieux se révélaient pourtant tranquilles, au moment des repérages. Impossible d'installer le plateau et de tourner. Pour ces séquences, Belvaux doit repartir à zéro. Là, c'est l'inverse : les riverains d'un site paisible, agacés par trop de tournages, empêchent l'équipe de travailler. Il y a aussi eu la les caprices incessants de la météo qui ont occasionné de gros retards, à rattraper impérativement dans les temps. Le tout sans oublier des problèmes techniques récurrents ! Stress, fatigue, appréhensions des scènes difficiles à tournées, imprévus, … Dans son journal de bord audio, diffusé sur le site officiel de la trilogie, Lucas Belvaux nous raconte combien le tournage a été éprouvant, "un côté 'marche ou crève'", dit-il. "Si on avait su à quel point c'était dur, on se serait sans doute pas lancé ", nous confie le réalisateur, fin août 2001, à la moitié du tournage. Toutefois, il ne manque d'ajouter : "c'est bien, parce qu'on l'a fait, et peut-être que c'est comme ça qu'on fait de belles choses". Malgré les difficultés, l'optimisme a toujours repris le dessus, tenant parfois à peu de choses : la pluie qui s'arrête un court instant, le temps de tourner la séquence voulue, de bonnes surprises en filmant certaines scènes, appréhendées difficiles, ou encore les résultats encourageants au visionnage des rushs. Lucas Belvaux insiste sur le professionnalisme des comédiens, sur la relation de confiance instaurée entre l'équipe artistique et l'équipe technique. "Un travail d'équipe vachement beau", dit-il, qui, dans les jours difficiles a suffit pour optimiser le moral des troupes.

TROIS FEMMES
Ornella Muti, Catherine Frot, Dominique Blanc : les trois femmes, pressenties à l'écriture des scénarios. Lucas Belvaux ne s'est trompé : elles ont immédiatement accepté les rôles. "Le projet m'a beaucoup étonné, il était très beau, important et difficile. J'ai tout de suite accepté ", raconte Ornella Muti. L'actrice connaît bien Belvaux, puisqu'en 1996, elle jouait déjà sous sa direction dans Pour Rire !. " J'adore ce qu'il fait. Je sais qu'il écrit des choses très bien", ajoute-t-elle. Même enthousiasme pour Catherine Frot : "C'était grand, fou, ludique original et ambitieux. J'ai aimé lire les trois scénarios. J'ai aimé le tournage. J'aime le résultat. C'est du cinéma. C'est un (trois) grand(s) film(s). Une très belle aventure", dit-elle. "Sonnée", "en état de choc" : c'est en ces termes que Dominique Blanc exprime sa réaction à la lecture des scénarios. La comédienne met l'accent sur "la fierté d'avoir participé à une véritable aventure de cinéma, unique en tout point" ; "a piece of art !!!", souligne-t-elle.

TROIS HOMMES
Quant aux trois acteurs, six semaines avant le début du tournage, Lucas Belvaux ne les avait toujours pas trouvés. Enfin, plutôt… Les comédiens pressentis à l'écriture et initialement choisis se sont désistés au dernier moment. Le casting masculin s'est ainsi fait au gré du hasard et des rencontres : Lucas Belvaux a vu François Morel, à la télé, en promo pour son spectacle. Il a contacté le comédien. L'acteur a d'abord pensé que le projet n'était pas pour lui : "je me suis demandé si Lucas Belvaux, en me proposant le rôle d'Alain, ne m'avait pas confondu avec quelqu'un d'autre… Un homme aisé, intellectuel, chercheur et surtout mari d'Ornella Muti ! Ca ne ressemblai pas du tout à ce que j'avais pu jouer jusque-là", raconte François Morel. Au final, après réflexion, le comédien et le réalisateur ont la certitude que quelque chose est à exploiter. Et ils n'ont pas fait fausse route, puisque aujourd'hui François Morel voit personnellement en cette aventure "une sorte de réconciliation avec le cinéma". Quant au choix de Gilbert Melki, Lucas Belvaux n'était, au début, pas vraiment partant. Le réalisateur nous explique "Le rôle de Pascal était difficile à distribuer : c'est un personnage paradoxal - pas net. Il fallait trouver un acteur explosif. Je ne connaissais pas Gilbert Melki, j'avais juste vu La Vérité si je mens. Son agent a insisté pour qu'on se voie et j'ai accepté sans réelle conviction". Lucas Belvaux se souvient : " Quand je l'ai vu arriver, quand il a passé la porte, déjà c'était troublant. Au bout d'une demi-heure de discussion, c'était évident". Gilbert Melki, lui, a immédiatement embrassé le projet : "dès la première lecture, j'ai tout de suite été enthousiasmé par l'envergue d'un tel projet qui aborde trois genres : le polar, la comédie, le mélo. Pour un acteur, quoi de plus excitant et ludique comme aventure".
Pour des raisons de coproduction, la trilogie avait obligation de mettre en scène un comédien principal de nationalité belge. Le choix était porté sur le rôle de Bruno Le Roux (Pierre, dans Un couple épatant). Après désistement de l'acteur choisi, et faute de trouver un comédien correspond véritablement au rôle, mais aussi et surtout, percevant le personnage tel que Belvaux l'avait cerné, le réalisateur décide d'interpréter Le Roux. "Etant moi-même belge, et acteur, je me suis dit que j'allais faire le rôle… au moins, je n'aurais pas à l'expliquer". Rappelons-le : Lucas Belvaux est comédien depuis plus de vingt ans. Une interprétation de plus, donc ? Loin de là, puis qu'il a vécu cette expérience de manière bien à part. " Je n'avais pas l'impression d'être acteur. J'avais plutôt le sentiment de continuer à écrire cette histoire, de finir le processus", nous confie-t-il. "Le sentiment d'être un metteur en scène qui entrait dans le champ presque par effraction", ajoute-t-il. Sentiment quelque peu partagé par la production : lorsque Belvaux émet sont idée d'interpréter le rôle, Patrick Sobelman et Robert Guédiguian, restent très perplexes. "Ils pensaient que le rôle n'était pas pour moi, que je ne serais pas assez effrayant.(…) Comme ils sont très respectueux du travail des autres, des choix de mise en scène, ils m'ont laissé libre d'y aller", nous explique l'acteur réalisateur.

DU FINANCEMENT…
"Libre d'y aller", nous dit Belvaux. En matière de confiance et liberté, le réalisateur sait de quoi il parle, tant les obstacles se sont multipliés pour monter le projet.
Au début de l'aventure, Lucas Belvaux est totalement seul. Personne d'autre ne croit au projet, où y croit suffisamment longtemps pour assurer sa faisabilité. Daniel Toscan du Plantier finance l'écriture et peine à trouver des coproducteurs, le nom de Belvaux n'offrant pas suffisamment de garanties. Il déclare forfait, fin 1998. Agat Films et Cie, récupère alors le projet. Diaphana s'engage dans sa distribution. Les mêmes galères les attendent : chaînes hertziennes et prods ciné boudent la trilogie, invoquant des problèmes liés à la violence de Cavale, ou encore à la programmation des trois films. Seuls le CNC, Canal + et Rhône-Alpes Cinéma acceptent de participer à l'aventure. Mais le budget est encore loin d'être bouclé.
Evénement inespéré : la société belge Entre Chiens et Loups se lance dans la coproduction du projet. RTBF entre, à son tour, dans l'aventure. D'autres sociétés et organismes, tels qu'Eurimages ou encore le centre du cinéma et de l'audiovisuel de la Communauté française de Belgique suivront.
Malgré la dimension européenne du financement et la multiplication des partenaires, Lucas Belvaux et son équipe devront, tout de même, serrer la ceinture, et faire avec les 7 millions d'euros, accordés au projet ; soit 5 millions d'euros en moins, sur le budget initialement convoité.

… A L'ECRAN
Trois oeuvres, trois genres simultanément sur les écrans, avec une petite longueur d'avance pour Un couple épatant. L'ordre de sortie des films a longtemps été sujet de réflexion. Etant donné le concept de la trilogie, dès le départ, d'idée de trois sorties en salle simultanées état évidente. Lucas Belvaux voulait, toutefois, induire un ordre, même si, globalement, il est possible de voir n'importe quel film après l'autre. Tout ici est affaire de sens de lecture. "Ce qui est drôle, et on l'a vérifié jusqu'ici dans les festivals, c'est que chaque spectateur pense que l'ordre dans lequel il a vu les films est le seul possible", nous explique le réalisateur.
Au départ, Cavale devait sortir en premier. Un couple épatant devait suivre ; la présence d'une comédie, entre deux films sombres, favorisant un temps de respiration. Quant à Après la vie, le film résout nombre de questions, sous-jacentes dans l'intégralité de la trilogie. Induire ce film en final de la trilogie, était évident. Les trois films ont initialement été classés dans cet ordre : mais un léger problème se posait. Non pas un dysfonctionnement ; mais une gêne, une baisse d'efficacité, occasionnée par l'enchaînement de l'intrigue et du dénouement de Cavale avec l'histoire d'Un couple épatant. A l'écriture, Belvaux avait numéroté les trois scénarios dans l'ordre qui nous est aujourd'hui proposé : Un couple épatant - Cavale - Après la vie. Cet ordre, jugé idéal lors de l'écriture, a donc guidé la construction des personnages et des intrigues. Voir la trilogie en suivant cet agencement, permet ainsi de tendre vers le mécanisme original. Mais pas forcément davantage, car chacun des films possède sa propre unité et l'idée va bien au-delà : plus qu'une trilogie, ou d'un triptyque traditionnel, l'aura du projet tient dans une construction triangulaire, visant tout autre chose.

UN, DEUX, TROIS… QUATRE FILMS
"C'est le principe : 1 + 1 + 1 = 4. Les trois films additionnés forment un film rêvé", nous explique le réalisateur. "C'est la perception du spectateur qui fait le quatrième". Une quatrième histoire, rêvée, imaginée, construite par le public. Toujours la même histoire, d'ailleurs, d'un spectateur à l'autre. Mais selon l'ordre dans lequel on aura vu les films, chacun établira des priorités différentes.
Rappelons-le : en octobre et novembre dernier, l'œuvre a déjà été présenté à Toronto et Paris. Lucas Belvaux s'est longuement penché les différents ressentis du public. "Ca dépasse ce que j'avais imaginé", nous confie-t-il. On en vient donc toujours au même point : la trilogie de Lucas Belvaux c'est, avant tout, une affaire de regards et perceptions. Le réalisateur lui-même n'échappe pas à la règle…
 
sabrina
 
 
 
 

haut