Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


20th Century Fox  

Production : Fox Searchlight, Michael London productions, Sideways productions
Distribution : 20th Century Fox
Réalisation : Alexander Payne
Scénario : Alexander Payne, Jim Taylor, d'après le roman de Rex Pickett
Montage : Kevin Tent
Photo : Phedon Papamichael
Décors : Jane Ann Stewart
Musique : Rolfe Kent
Costumes : Wendy Chuck
Maquillage : Jeanne Van Phue
Durée : 124 mn
 

Paul Giamatti : Miles
Thomas Haden Church : Jack
Virginia Madsen : Maya
Sandra Oh : Stéphanie
Marylouise Burke : la mère de Miles
Jessica Hecht : Victoria
Missy Doty : Cammi
Patrick Gallagher : le barman
 

site officiel
 
 
Sideways


USA / 2004

09.02.05
 

Contre toute attente, c'est un petit film de 12 millions de $ qui nargue depuis quelques semaines les Scorsese et Eastwood au palmarès des meilleurs films de l'année. Sideways, avant de recevoir 5 nominations aux Oscars (dont meilleur film, réalisateur et scénario), a obtenu 2 Golden Globes (meilleur comédie, meilleur scénario), la totale de la part des Critiques de Los Angeles (film, réalisateur, scénario, seconds rôles masculin et féminin), et de même de la part de ceux de New York (film, scénario, acteur, second rôle féminin). Et n'omettons pas le prix du meilleur casting par la Screen Actor Guild, coiffant au poteau ses rivaux pourtant plus costauds. Impressionnant parcours pour ce quatrième film d'Alexander Payne, quadra d'Omaha, Nebraska, sans aucun doute l'un des cinéastes américains les plus prometteurs. Citizen Ruth en 1996 avait été sélectionné à Sundance, Election lui avait valu sa première nomination à l'Oscar du meilleur scénario, en plus de trois Independant Spirit Awards (film, réalisateur, scénario). About Schmidt avait confirmé son envol : en compétition officielle au Festival de Cannes, ce coup de coeur Ecran Noir avait valu deux nominations aux Oscars, deux Golden Globes (dont scénario) sur 5 nominations, et le titre de Meilleur film par les critiques de Londres et Los Angeles. Ce n'est rien de dire que l'auteur est apprécié depuis maintenant 9 ans.

Le livre Bye Bye Bahia


Mais ici point de Laura Dern, Mathhew Broderick ou Jack Nicholson. Clooney voulait le rôle de Jack. Payne ne souhaitait pas de stars. "J'aime parler de gens simples qui cherchent. Parfois ils courent après des réponses ou des repères. Cette quête les révèle, les montre attachants, fragiles, maladroits, à la fois grands et minables, toujours humains." Rien de mieux que des bons acteurs, mais peu connus. Paul Giamatti a la tête idéal du dépressif. Encensé pour sa prestation dans American Splendor, on le verra bientôt dans The Cinderella Man, de Ron Howard. Son physique passe partout lui a permis de jouer de nombreux seconds rôles remarquables chez Forman, Weir, Spielberg, Burton, Foley et même Woo. Interprétant une ancienne star de télé, Thomas Gaden Church, le fameux Jack, est lui-même connu pour ses rôles dans les séries Wings et surtout Ned and Stacey. Au cinéma, il a plutôt jouer les faire valoir dans George de la Jungle, Tombstone, avant de le voir le mois prochain dans Spanglish. Il a aussi écrit et réalisé Rolling Kansas. Côté féminin, le duo est inusité. Virginia Madsen fut l'une des stars montantes des années 80, la blonde de service, éclipsée par les Sharon Stone et autres Michelle Pfeiffer. Electric Dreams, Dune, The Hot Spot, Highlander II, Candyman l'ont surtout installé dans un registre de séries B et autres films fantastiques. Il faut attendre L'idéaliste (The Rainmaker) de Coppola, pour la redécouvrir dans un registre plus dramatique. La soeur du culte Michael Madsen (Kill Bill) a surtout défrayé la chronique avec ses amants : Danny Huston (fils de John), le mannequin pour slips Antonio Sabato Jr, ... Quant à la canadienne Sandra Oh, elle a été repérée à partir de 1997 avec des films locaux réputés (Last Night, Le Violon rouge), des productions internationales (Bean, Guinevere, Waking the Dead). Vue dans The Princess Diaries, Under the Tuscan Sun et entre-aperçue dans Full Frontal, elle fait les yeux doux à Hollywood, depuis. Elle s'est mariée à Alexander Payne, en passant, il y a deux ans.
Sideways est à l'origine un roman de Rex Pickett, passionné par les vins. Inspirée d'une histoire vécue, le livre oppose Pinot et Cabernet en parallèle du contraste de personnalités entre Miles et Jack. Depuis 1999, Payne a donc l'idée d'adapter ce roman. Tourné dans la région située entre Santa Barbara et Lompoc, au nord ouest de Los Angeles, le film fait une halte dans l'insolite Solvang, cité danoise sous le soleil californien. cette région a rarement servi de décor (Le facteur sonne toujours deux fois), alors que de nombreuses personnalités y résident, de Michael Jackson aux Reagan. C'est surtout la première fois que Payne tourne hors de son Nebraska natal. L'un des rares cinéastes à avoir le final cut à Hollywood a pour cela voulu retrouvé une ambiance "vintage". L'aspect vieillot est visible. "Je souhaitais utiliser des couleurs pastel comme dans les films des années 60 et 80", explique le réalisateur. Le chef opérateur précise : "Nous nous sommes inspirés de Jal Ashby, Jean-Luc Godard et Bertrand Blier." La vieille Saab en est le symbole le plus signifiant. Par ailleurs, après des mois de documentation, le cinéaste a choisit les vins lui-même. Même si la plupart de ceux bus lors du tournage était du vin sans alcool, ce qui, avec les multiples prises, donne finalement la nausée (à défaut d'être ivre). L'ironie est qu'il fallait boire un vrai vin pour nettoyer le palais... Donc nul vin gâché, nul chêne blessé (c'est dans le générique). Juste une histoire qui finit bien. Et un Oscar pour mettre dans la cave?
 
vincy
 
 
 
 

haut