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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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(c) UIP
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Production : Brooklyn Films Distribution : UIP Réalisation : Kerry Conran Scénario : Kerry Conran Montage : Sabrina Plisco, A.C.E Photo : Eric Adkins Décors : Kevin Conran Son : Todd Toon Musique : Ed Shearmur Effets spéciaux : Steven F. Yamamato, Tim Alexander, Greg Anderson Costumes : Kevin Conran, Stella McCartney Directeur artistique : Kirsten Conran Durée : 106 mn
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Jude Law : Capitaine Sky
Gwyneth Paltrow : Polly Perkins
Giovanni Ribisi : Dex
Angelina Jolie : Franky
Michael Gambon : Le rédacteur Paley
Bai Ling : le femme mystérieuse
Sir Laurence Olivier : Dr Totenkopf
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Sky Captain and the world of tomorrow
USA / 2004
16.03.05
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On connaît le refrain : entre les années 40 et 60, quelques futurs grands cinéastes boutonneux de la banlieue de Burbank grandissaient en fixant les étoiles, devant des serials télévisés à trois sous ou le nez plongé dans des comics-book. Les mioches Conran, Kerry et Kevin, nés à Flint, dans le Michigan, ne font pas exception à la règle des Spielberg, Lucas, Joe Dante et autre Tim Burton, dont l’arène psychanalytique allait progressivement se remplir de Robby le Robot, de créatures énervantes, d’E.T à grosse tête, de lasers, de soucoupes volantes et d’aventuriers à chapeau mou. A cette différence que Kerry est né en 1967 et a substitué dès le début à la caméra des écrans d’ordinateur. Et que là où les futurs barbus usaient leur fond de culotte sur les bancs de l’U.C.L.A et autres écoles de cinéma dans l’espoir de concrétiser leurs rêves, Kerry Conran, lui, entre à la California Institutes of Arts, vivier d’où allait émerger une grande partie de la bande à Pixar, pendant que son frère rejoignait un institut d’arts graphiques plus traditionnel. Si Steven avait avalé tout gosse une pièce de radio, pour Kerry, ce fut sans doute un disque dur…
Dès lors, pour agrandir son parc informatique, il multiplie les petits boulots pour la pub, des films d’entreprises et autres babioles, en se faisant payer en nature : comprenez, malsains que vous êtes, des pièces d’ordinateur.
Après avoir transformé son appart d’étudiant en anti-chambre de Bill Gates, il y tend une couverture bleue et se met en tête d’y recréer en vrac toutes les images qui les obsédaient enfants, lui et son frère, et en particulier les New-York revisités du "Metropolis" de Fritz Lang ou du Superman dessiné des frères Fleisher. Avec, pour icône obsessionnelle, l’une des illustrations d’un bouquin intitulé "Le Livre des Merveilles" : l’Empire State Building et sa piste d’amarrage pour dirigeables sur le toit (auquel s’accroche un moment King Kong dans la version de 33), abandonnée après la catastrophe qui détruisit le Hindenburg en 1937 (pour en savoir plus, voir le film homonyme de Robert Wise daté de 1975). Au bout de quatre ans, le résultat est là. Le métrage de 6 minutes se nomme "Le Monde de Demain", mariage de Buck Rogers, du hawksien Seuls les anges ont des ailes, du Jour où la Terre s’arrêta ( tiens, de Robert Wise…) et d’ Indiana Jones. Et aucune image réelle. En 1994, Le Seigneur des anneaux n’était encore qu’un gros bouquin poussiéreux. Les copains sont sciés ; ça lui fait une belle jambe à Kerry… Jusqu’en novembre 1999 où son épouse invite à la maison une copine, Marsha Oglesby, qui, elle aussi, reste soufflée par les pixels. Ce qui lui fait une deuxième jambe mais cette fois pour marcher, puisque la bonne dame est l’associé de Joe Avnet, producteur et réalisateur, connu pour avoir signé le sympathique Beignets de Tomate Verte, le très passable Red Corner ou le pitoyable Inspecteur Gadget. Et lorsqu’on à de l’argent et de moins en moins de talent, autant le confier à un autre… La réaction d’Avnet ne se fait pas attendre en apprenant que Conran songe à une version longue, sans comédien connu et en noir et blanc. D’accord, mais ça serait super avec des stars et en couleurs jure Avnet. Encore faut-il trouver un couple de bankables qui acceptent de faire les singes devant un fond bleu et rien d’autre pendant un mois, sinon un cockpit pour seul repère. Qu’importe, le court-métrage fait toujours figure de carte dans la manche. Au point qu’en le voyant, Jude Law demande pour faire partie de la production. Gwyneth Paltrow suit. Aurelio de Laurentis, la Paramount, une centaine de techniciens nourris aux pizzas/chips et 400 ordinateurs aussi. Au finish, seulement 28 jours de tournage mais six ans de boulot si l’on compte préparation et post-production, certains composites atteignant les 100 couches… Sans avoir fait frémir le box-office, la performance est suffisamment saluée par la profession pour que le duo Conran/Avnet enchaînent aussitôt sur Princess of Mars, utilisant les mêmes particularités technico-esthétiques, mais qu’on nous promet plus dur, voire plus réaliste. Ah bon ! Cameron leur a promis des polaroïds de la Planète Rouge?… Arnaud
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