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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les Films du Losange
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Production : Elzévir Films, Oï Oï Oï Productions, Cattleya, K2 SA, Transfax Film Productions et France 3 Cinéma Distribution : Les Films du Losange Réalisation : Radu Mihaileanu Scénario : Radu Mihaileanu et Alain-Michel Blanc Montage : Ludo Troch Photo : Rémy Chevrin Décors : Eytan Levy Son : Eric De Vos Musique : Armand Amar Durée : 140 mn
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Mosche Abebe : Schlomo adolescent
Moshe Agazai : Schlomo enfant
Roschdy Zem : Yoram
Yaël Abecassis : Yaël
Sirak M. Sabahat : Schlomo adulte
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Va, vis et deviens
France / 2005
30.05.05
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Sept ans séparent Va, vis et deviens de l’inoubliable Train de vie (récompensé à Sundance, Venise, Miami, Sao Paulo…) qui a pour la première fois révélé Radu Mihaileanu au grand public. Se tournant vers le scénario pour la télévision, Mihaileanu fait, au détour d’un festival de cinéma à Los Angeles, la connaissance d’un jeune Juif éthiopien qui lui raconte l’épopée tragique des siens. Bouleversé par ce récit (il a lui-même choisi de fuir la Roumanie de Ceausescu à 22 ans), le cinéaste entreprend l’ébauche d’un scénario avec son ami Alain-Michel Blanc. Pour l’acteur incarnant Schlomo enfant, la production a voyagé de la France à Israël en passant par l’Ethiopie et Djibouti. Sirak M. Sabahat qui joue Schlomo adulte a été repéré après avoir participé et remporté un jeu de télé réalité. Arrivé lui aussi en 1991 après l’opération Salomon, il présente actuellement en Israël une émission pour enfants.
Sélectionné en 2003 aux concours Sopadin, Va, vis et deviens remporte le Prix du meilleur scénario (et une dotation d’environ 7 000 euros par le CNC). Appuyé par des financements français (Elzevir Films, France 3), italiens (Cattleya), brésiliens et israéliens (Transfax, producteur d’Avanim de Nadjari et Mariage tardif de Koshashvili) autour de 5 millions d’euros, le film a été tourné à Jérusalem, Tel Aviv, dans le désert du Néguev (pour les plans du camp) et enfin à Paris. Présenté au Festival de Berlin 2005, Va, vis et deviens s’est vu attribué le Prix Label Europa Cinémas, le prix Œcuménique et celui très jalousé du Public, sans oublier le Grand Prix et celui du Public au Festival de Valenciennes décerné le 20 mars dernier.
Petit historique:
Descendants directs du Roi Salomon (troisième roi des Hébreux, 972-932 av. J.-C.) et de la Reine de Saba, les Falashas (eux se désignent comme Beta Israel, "Maison d’Israël") vivent depuis des millénaires dans les contrées du nord de l’Ethiopie. Peuple oublié et disséminé (comme les Juifs de l’Inde, du Yémen ou de la Chine), sa judaïté est officiellement reconnue par Israël en 1975 lui ouvrant ainsi le bénéfice de la loi du retour, mais le gouvernement éthiopien lui refuse presque immédiatement ce droit. Chassés dès 1982 par la famine et la guerre civile (entre les éthiopiens chrétiens et les musulmans de la province rebelle de l’Erythrée), les Juifs d’Ethiopie se réfugient au Soudan, 4 000 meurent pendant le voyage et 6 000 autres rejoignent Israël par des voies détournées. Grâce à une opération d’envergure du Mossad et des Etats-Unis (Opération Moïse), 8 000 Falashas sont sauvés des camps soudanais. Lorsque le gouvernement procommuniste éthiopien tombe en mai 1991, prés de 6 000 Falashas partent directement en direction de l’Etat hébreu alors que 14 000 autres se dirigent vers la capitale Addis-Abeba. En 1991, l’opération Salomon permet le rapatriement des ces derniers Falashas.
L’intégration des Falashas dans la société israélienne (90 000 au total) n’est pas une mince affaire : racisme, nourriture (la base de la nourriture éthiopienne est une céréale introuvable en Israël), obligation de porter un nom et un prénom (se substituant à un système tribal de filiation) et conflits avec le rabbinat. Sans parler du fossé qui se creuse entre les plus vieux et la jeunesse qui parle l’hébreu, accomplit son service militaire et participe à la vie culturelle du jeune Etat d’Israël. jean-françois
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