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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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ARP
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Production : Vertigo Productions, Skyline Ltd, France 2 Cinéma, France 3 Cinéma, Boréales Distribution : ARP Sélection Réalisation : Régis Wargnier Scénario : William Boyd, Michel Fessler, Frédéric Fougea, Régis Wargnier Montage : Yann Malcor Photo : Laurent Dailland Décors : Maria Djurkovic Son : Guillaume Sciama, Patrice Grisolet, François Groult, Hervé Buirette Musique : Patrick Doyle Durée : 122 mn
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Joseph Fiennes : Jamie Dodd
Kristin Scott Thomas : Elena Van Den Ende
Lomama Boseki : Toko
Cécile Bayiha : Likola
Iain Glen : Alexander Auchinleck
Hugh Bonneville : Fraser McBride
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Man to man
France / 2004
13.06.05
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Après son choral et très distingué Est-Ouest, romance sur fond d'enfer des goulags, Régis Wargnier s'attèle à l'anthropologie sociale britannique du 19è siècle ; secteur précurseur en la matière, distinct des écoles françaises et américaines, elles-même respectivement d'ordre sociologique et culturel. Pivot de son histoire : l'anthropométrie, cet instrument passé de classification promptement conçu par les théoriciens du racisme, disparu des sphères scientifiques avec l'arrivée de la génétique dont les premiers résultats prouvèrent l'égalité absolu, tant biologique et psychologique entre ethnies humaines.
A l'origine de ce septième long métrage sélectionné en ouverture et compétition officielle de Berlin 2005, un texte de Michel Fessler (co-auteur de "L'odyssée de l'espèce", La marche de l'empereur) intitulé "Toko et Likola", très différents de ce que deviendra Man to Man puisque narré du point de vue de deux pygmées accueillis par un lord écossais. En raison de ses lacunes avouées quant à la vie et culture de ce peuple et pour faciliter l'identification aux personnages, Régis Wargnier a préféré inverser les points de vue. Entre autres secondé par le romancier, scénariste et cinéaste écossais né au Ghana William Boyd ("Brazzaville Plage", A Good Man In Africa, réalisateur de La tranché), mais aussi séduit par l'exotisme de l'Ecosse et l'histoire même de l'Université d'Edimbourg en matière d'anthropologie, Régis Wargnier s'est naturellement tourné vers ce pays. Un film en langue anglaise s'imposait donc. Ainsi, très tôt, le cinéaste s'est penché sur son casting, choisissant Kristin Scott-Thomas qui, avant même bouclage du scénario, lui donnait son accord. Clive Owen devait au départ camper le personnage de Jamie. Ses disponibilités non concordantes permettront à Joseph Fiennes de décrocher le rôle. Idem pour le Britannique Hugh Bonneville qui a fait ses armes au petit écran et vient ici remplacer Kevin McKidd, pressenti mais à l'époque déjà à l'œuvre pour le Kingdom of Heaven de Ridley Scott. Au final, seule la participation de Iain Glen, dont Wargnier est fan depuis Mountains of the Moon, fut chose 100 % assurée.
Un casting contrariant, donc. Pour Régis Wargnier, plus difficile restait à venir : trouver et convaincre deux pygmées, les faire venir en Ecosse et parvenir à les diriger devant la caméra. Le directeur de casting Nicolas Ronchi et le réalisateur ont pour ce faire sillonné maintes contrées d'Afrique, en Côte d'Ivoire, au Cameroun, au Gabon, Congo Brazzaville et en République démocratique du Congo (Congo Kinshasa). C'est ainsi qu'ils ont rencontré Lomama Boseki, véritable pygmée qui déjà possédait quelques expériences en télévision et Cécile Bayiha, jeune camerounaise de petite taille, non-pygmée mais correspondant aux visées de Wargnier.
Parmi les influences avouées du réalisateur : Elephant Man (Lynch, 1980), Howard's End (Ivory, 1992), Mountains of the Moon (Rafaelson, 1990) mais aussi L'enfant sauvage (Truffaut, 1970) et Rain Man (Levinson, 1988). D'émérites et populaires références pour une épopée romanesque. A l'arrivée, un drôle de mix. Sabrina
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