|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
Production : Fidélité, Bim Distribuzione, France 2, Wild Bunch, Pan-Européenne, Plateau A, Les films Action Distribution : Pan-Européenne Réalisation : Bertrand Blier Scénario : Bertrand Blier Montage : Marion Monestier Photo : François Catonné Décors : François De Lamothe Son : Pierre Escoffier Costumes : Catherine Letherrier Durée : 95 mn
|
|
|
|
|
|
Combien tu m'aimes?
France / 2005
26.10.05
|
|
|
|
|
|
"C'est un film qui est fait sur une actrice, pour une actrice. Je ne l'aurais pas fait avec une autre. Ca n'aurait eu aucun sens". Zone rouge pour Monica Bellucci qui empoche ici un rôle de composition imaginé à partir de son jeu dans Irréversible. Une présence dont Bertrand Blier est ressorti définitivement fasciné. Pas moins. "Dans l'histoire du cinéma, je n'avais jamais vu ça, même Marilyn Monroe n'avait jamais joué ça", confie le cinéaste. "Je ne compare pas les talents d'actrice, ce n'est pas ça, mais l'audace, la liberté de mouvement, le corps, l'explosion - tout en restant habillée". A l'affiche de ce dernier Blier, une divinité magnétique face au "Français roublard, malin, courageux" : Bernard Campan et son visage de "looser gagnant", bien sur. Une pute qui, moyennant finances, se transforme en parfaite femme aimante. "Ca ne me paraît pas une aberration. Je pense que c'est un postulat raisonnable. Ce n'est pas plus absurde que de payer une prestation compensatoire à vie.(…) C'est très emmerdant. Les femmes se libèrent, réclament une égalité, elles ont raison de la réclamer. Pourquoi faudrait-il les payer à partir du moment où on les quitte. Quand elles nous quittent, on ne leur demande pas de pension… C'est le système américain".
Au réalisateur de ne pas mâcher ses mots. Chacun son truc. Passons, envolons-nous pour l'Italie qui tient ici une place prédominante. "Pas de doute, c'est vraiment un film franco-italien. Le metteur en scène est français mais l'actrice principale est italienne. Tout ce qui fait cette actrice, son corps, ses seins, sa croupe, c'est l'Italie, c'est l'opéra. On ne met pas d'accordéon là-dessus. (…) Il y a une histoire d'amour entre la France et l'Italie sur le plan culturel. Beaucoup de Français qui ont peu de chance dans la vie se disent : 'dans le pire des cas, si je ne peux plus vivre en France, j'irai vivre en Italie'. C'est le seul endroit où un Français pense que ce sera supportable". L'idée sera largement déclinée dans le film. Assurément trop, enchaînant gratuitement les airs d'opéras et clichés à foison. Décidément, après La passion du Christ et Les frères Grimm, Monica Bellucci s'enterre. Attendons-la chez Guillaume Nicloux (Une affaire privée, Cette femme là) aux côtés de Deneuve et Zylberstein. Bonne surprise, en revanche, avec Bernard Campan qui réaffirme ici son aisance à évoluer aux travers de registres graves. Après Se souvenir des belles choses, on le retrouvera de nouveau chez Zabou Breitman, amoureux d'un autre homme dans L'homme de sa vie (avec Charles Berling). Une vraie volonté de choix artistiques. De bonnes surprises, contre un Jean-Pierre Darroussin simplement pertinent, égal à lui-même (troisième collaboration avec Blier après Notre histoire et Mon homme) et un Gérard Depardieu qui décroche sans doute ici son plus mauvais rôle chez Blier (huitième tandem). L'acteur reste sur la pente raide. Qu'importe : un casting choral et 400 copies suffiront à porter ce dernier film. Il n'en faut pas davantage pour se simplifier la vie dans le cinéma français.
Sabrina
|
|
|