Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Bull's Eye Ent., Paul Haggis, Stratus Film, DEJ, ApolloProScreen, Blackfriars Bridge, Bob Yari, Harris company, Mambo
Distribution : Metropolitan Filmexport
Réalisation : Paul Haggis
Scénario : Paul Haggis, Robert Moresco
Montage : Hughes Winborne
Photo : James Muro, Dana Gonzales
Décors : Linda Sutton-Doll
Musique : Mark Isham, Kathleen York
Effets spéciaux : Luma Pictures
Directeur artistique : Brandee Deel'Aringa
Durée : 113 mn
 

Sandra Bullock : Jean Cabot
Don Cheadle : Det. Graham Waters
Matt Dillon : Sgt. Ryan
Jennifer Esposito : Ria
Brendan Fraser : Procureur Richard Cabot
William Fichtner : Jake Flanagan
Thandie Newton : Christine
Ryan Philippe : Off. Hanson
Loretta Devine : Shaniqa Johnson
Ludacris : Anthony
 

site officiel
million dollar baby
 
 
Crash (Collision)


USA / 2004

14.09.05
 

Lorsque le film débarque en France en septembre 2005, la rumeur gronde, flatteuse. Crash/Collision serait un de ces films indépendants haut de gamme et immanquables. Plusieurs raisons. Le caractère incorrect et le sujet explosif du film (le racisme). Le scénariste, nommé à l'Oscar du meilleur scénario pour Million Dollar Baby, film ayant remporté l'Oscar du meilleur film plus tôt dans l'année. Le casting composite allant d'une star catégorie A (Sandra Bullock qui a payé jusqu'à son billet d'avion pour rejoindre le tournage) à un acteur qui a le vent en poupe chez les cinéphiles (Don Cheadle). Le score au box office américain durant un été catastrophique en terme de recettes. Le film a coûté à peine 7 millions de $ (sorte d'exploit où chacun a rangé ses prétentions salariales pour que le projet existe) pour en rapporté 9 millions dès son premier week end et 53 millions de $ 4 mois plus tard. Rentable grâce au bouche à oreilles.




Tourné durant l'hiver 2003/2004 en 35 jours, présenté il y a un an au Festival de Toronto, le premier film de Paul Haggis a su profiter de sa réputation pour se faire une place au sein des sorties estivales, malgré son aspect dramatique et son texte politiquement incorrect. Haggis, qu'on va croire profondément dépressif à force d'écrire ce genre d'histoires s'il n'avait produit des séries TV comme Nos meilleurs années ou The Tracey Ullman Show, s'est inspiré de son propre vol de voiture (sous la menace d'une arme à feu), de ses peurs personnelles, de ses observations. Il était surtout plus difficile de convaincre les studios de financer un tel film. C'est l'implication de Don Cheadle qui permit d'accélérer le processus. "Nous avons pu faire lire à des acteurs et actrices de tous niveaux un scénario sans aucune offre, juste pour voir s'ils étaient intéressés. Ça n'arrive jamais à Hollywood et ça n'aurait jamais pu se produire sans Don" explique le producteur et co-scénariste Bobby Moresco.
"Le film ne porte pas vraiment que la question de la race ou la classe sociale, il porte sur la peur de ceux que l'on ne connaît pas. Il parle de l'intolérance et de la compassion, de la manière dont nous détestons tous être jugés sans jamais refuser de juger les autres" analyse le cinéaste. Discours qu'on ne peut s'empêcher de mettre en parallèle avec les événements récents de Louisiane et du cyclone Katrina. Par conséquent, on frôle le contre emploi à chaque rôle : Bullock en épouse solitaire et raciste, Dillon en flic pourri, Philippe en flic prêt à la bavure (personnage qui devait échoué à Heath Ledger), Fraser en opportuniste égoïste... Rien de très hollywoodien ou sympathique.
Et si Bullock, Fraser, Philippe, Newton et Cheadle rejoindront les chemins des studios, sans heurts pour leur image, tout en ayant enrichi leur filmo d'un film singulier, il est important de présenter les autres. Entre cinoche indépendant et productions insipides, Matt Dillon sera cette année, avant tout, Bukowski dans l'excellent Factotum présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, et pour le grand public un faire valoir dans La coccinelle revient. Jennifer Esposito a été révélée par la sitcom Spin City avant de tourner dans pas mal de séries B. Terrence Howard a été vu récemment dans Ray, et commence à sortir des seconds rôles anonymes. Chris "Ludacris" Bridges est surtout un rappeur avant d'avoir été enrôlé pour 2 Fast 2 Furious. Quant à Larenz Tate, il appartient à cette génération montante de jeunes acteurs blacks, même si ses films restent encore peu connus (comme Love Jones, prix du public à Sundance).
Toujours est-il que le scénario est en bonne place pour les futurs Oscars qui aiment ce genre de puzzles dans cette catégorie. Haggis a écrit, depuis, The Last Kiss, mais aussi son prochain film, Honeymoon with Harry, et le nouvel Eastwood, produit par Spielberg, Flags of our Fathers.
 
vincy
 
 
 
 

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