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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Shochiku Films Ltd. Distribution : Carlotta films Réalisation : Yasujiro Ozu Scénario : Yasujiro Ozu, Tadao Ikeda Montage : Yoshi Sugihara Photo : Yuuharu Atsuta Musique : Ichirô Saitô Directeur artistique : Tatsuo Hamada Durée : 72 mn
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Choko Iida : Tané
Hohi Aoki : Kohei
Chishu Ryu : Tashiro
Eitaro Ozawa : le père
Mitsuko Yoshikawa : Kikuko
Reichiki Kawamura : Tamekichi
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Nagaya shinshiroku (Récit d'un propriétaire)
Japon / 1947
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Réalisé en 1947 par l'un des plus grands cinéastes japonais, Ozu, Récit d'un propriétaire est un film relativement court, appartenant à un genre (les chroniques de voisinages) qu'affectionnait particulièrement son studio - Kihachi - dans les années 30. Il s'agit surtout de son premier film réalisé à l'issue de la guerre. Yasujiro Ozu a déjà 39 films à son actif, dont certains muets datant des années 20.
Né en 1903, le 12 décembre, l'homme décédera 60 ans plus tard, le jour de son anniversaire. S'il filme souvent les gamins comme de sales garnements, c'est que le gosse Ozu fut lui-même une canaille : indiscipliné, buvant de l'alcool, aimant se battre, et fétichiste de l'actrice Pearl White (star américaine blonde du muet) au point de garder sa photo par-devers lui. Précocement fasciné par le cinéma, et aidé par son oncle, il se lança dès les années 20 dans ce qui n'était pas, au Japon, considéré comme un métier. En 1927 il réalise son premier film, perdu, comme une vingtaine d'autres.
Récit d'un propriétaire aborde l'un des thèmes cher au cinéaste : les relations entre enfants et adultes, et notamment la transmission, l'éducation (à l'instar de l'inédit Il était un père). On y croise des visages familiers à son cinéma : Choko Iida (Un fils unique, Une auberge à Tokyo, Herbes flottantes...) dans ce rôle de femme qui prend sous sa coupe un orphelin; Takeshi Sakamoto, personnage typique, moustachu et honnête, qui, ici, trouve et amène le gamin égaré ; le scénariste est celui qui avait écrit Il était un père, récemment ressorti et restauré pour Cannes Classics.
Les films d'Ozu ont en effet été découverts sur le tard en Occident. "Trop japonais" disait-on. Cela explique pourquoi, contrairement à Kurosawa, il a reçu si peu de prix internationaux. Son cinéma, pourtant admiré par les cinéphiles du monde entier désormais, touché aussi bien les paysans que les élites de son pays. Depuis quelques années, à l'occasion de son centenaire pour commencer, les films d'Ozu bénéficient de grandes rétrospectives dans les festivals (Berlin, Karlovy Vary, Sao Paulo, New York...) et circulent, malgré des copies déficientes, dans les salles art et essai et cinémathèques des grandes métropoles. En 2005, de Seattle à la Nouvelle Zélande, de Paris à Toronto, en DVD ou en salles, les oeuvres d'Ozu vivent une nouvelle vie. Le maître est souvent comparé à Bresson ou Dreyer, Bergman ou Antonioni. Kiarostami, John Cage ou encore Hou Hsiao-Hsien lui ont rendu des hommages directs (Café lumière par exemple) ou indirects (dédicace d'un de leurs films).
vincy
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