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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Ocean Films
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Production : Film en stock, Arte France Cinema, Canal +, Rhone Alpes Cinéma Distribution : Ocean films Réalisation : Antoine Santana Scénario : Véronique Puybaret, Florence Vignon, Antoine Santana Montage : Nadine Verdier Photo : Yorgos Arvanitis Décors : Sylvain Chauvelot Musique : Louis Sclavis consultante : Catherine Breillat Durée : 90 mn
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Isild le Besco : Angèle-Marie
Emilie Dequenne : Charlotte
Grégoire Colin : Julien
Anémone : Léonce
Frédéric Pierrot : Rodolphe
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La Ravisseuse
France / 2005
31.08.05
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En 1877, le nourrissage mercenaire, c'est à dire déléguer l'allaitement aux seins à une nourrice, en usage de puis plusieurs siècles en France, est encore bien installé dans les pratiques usuelles. Démographes, médecins, politiques s'inquiètent de la forte surmortalité infantile : les nouveaux-nés meurent facilement une fois "délocalisés dans les campagnes pauvres. C'est de là que la IIIème République décide d'un discours moralisant les mères, parlant d'un devoir d'allaitement (une vocation, un instinct). Les femmes les plus aisées financièrement résistent à cette propagande, d'autant que les bébés sont rarement désirés, et peuvent mourir jeunes. Elles engagent alors une "nourrice sur lieu", qui, elle, abandonne son propre enfant (pour avoir du lait, elles viennent elles-mêmes d'accoucher), voué à une mort certaine. Ces nourrices louent leurs corps, leur lait pour nourrir les enfants des riches. Authentique.
C'est le sujet de La Ravisseuse, second film d'Antoine Santana, à qui l'on doit le discret Un moment de bonheur (2001), avec déjà Isild Le Besco. "Sur ce film, on s'est beaucoup disputé, on a beaucoup crié. Moi contre lui. Lui contre moi. Je ne m'étais jamais opposée à un metteur en scène comme je me suis opposée à lui sur ce film. Il y a eu des problèmes les premiers jours,... j'avais beaucoup de mal à supporter qu'on fasse comme si de rien n'était, quand le bébé pleurait dans mes bras et, qu'on le faisait attendre comme si de rien n'était... Pour des riens, pour des détails. "
Isild Le Besco a surtout été remarquée chez Benoît Jacquot, révélée par Sade, avant de tourner chez Cédric Kahn, Laetitia Masson, Philippe Le Guay. Elle joue pour la première fois avec Emilie Dequenne, découverte grâce aux frères Dardenne (Rosetta), avant qu'elle ne soit avec plus ou moins de bonheur dans Le Pacte des Loups, La femme de ménage, Mariées mais pas trop, L'Américain... "Le plus difficile pour moi est de jouer à ne pas être maternelle, de ne pas consoler la petite fille qui joue avec moi quand elle pleure. Rester dans la distance physique sans toucher l'autre... La retenue des Chrétiens culpabilisés ne me correspond pas. En cours de route, Charlotte explose comme je l'aurais sans doute fait et redevient la petite fille qu'elle était, qui se moque de tout. Personnellement, je me sens plus nourrice que bourgeoise, je me retrouve dans un contre-emploi de fille pas généreuse, alors que je m'attendais à être choisie pour jouer la nourrice !"
Le film est né en 2002 lorsque la scénariste, Véronique Puybaret, est sortie du lot du Grand Prix du Meilleur Scénariste, faisant partie des dix finalistes. De là Catherine Breillat et Florence Vignon (Bleu des villes) se sont penchées sur le berceau, à titre de consultante et de script doctor. Antoine Santana a enrôlé Grégoire Colin (Sex is comedy, Inquiétudes, Sade, La vie rêvée des anges), Anémone (qu'on ne présente pas) et Frédéric Pierrot (Inquiétudes, Une hirondelle fait le printemps, A vendre). Pour la musique il embauche le jazzman Louis Sclavis.
Le film est aussi l'occasion de tendre un miroir à notre société : "Malgré les apparences, je souhaite que le film décline un présent perpétuel par les rapports de force qui sont en jeu chez les trois personnages principaux. Un rapport de force économique et social : une lutte des classes avec patrons et prolétaires ; un rapport de force d'ordre privé et un autre plus souterrain : pour s'échapper de la misère, la nourrice entretient une tradition orale, du côté des contes, de la rêverie, des souvenirs. La mère se libère par les fantasmes, les voyages et la célébrité." raconte le cinéaste. Ca ne suffira certainement pas à faire de La Ravisseuse un ravissant succès au Box Office en cette rentrée scolaire 2005. Sans festivals pour le promouvoir et avec peu d'espaces publicitaires, le film devrait certainement faire le même score que le premier long métrage de Santana. Rapports de force défavorable. vincy
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