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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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David LaChapelle
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Production : Hsi Productions, Darkfibre Distribution : La fabrique de Films Réalisation : David Lachapelle Montage : Fernando Villena Photo : Morgan Susser Son : J. Paul Huntsman Musique : Red Ronin Productions Durée : 84 mn
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Thomas Johnson : Tommy The Clown
Larry, La Nina, El Nino, Lil Tommy, Dragon, Quinesha, Big X, Lil C, Daisy… :
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Tout a commencé en 1992, à la sortie de prison de Thomas Johnson, celui qui allait devenir Tommy The Clown, le père du krump, depuis devenu éducateur à South Central, un des ghettos les plus pauvres de Los Angeles. Une amie lui demande d'animer la fête d'anniversaire de son enfant. Il endosse le déguisement d'un clown hip hop et fait un malheur ! Désireux d'apporter une énergie positive dans son quartier suite aux émeutes raciales de L.A. 1992 après la très médiatisée affaire Rodney King, Tommy The Clown crée une troupe pour animer les fêtes d'anniversaires de son quartier. Déguisements, maquillages, chorégraphies ultra rythmées inspirées des danses tribales africaines : petit à petit, adolescents, adultes et enfants s'emparent de ce phénomène, dont la forme la plus frénétique deviendra le krump.
Un mouvement de plus ? Assurément pas. Une cinquantaine de troupes s'est formée à ce jour dans le sud californien. Bien plus qu'une danse ou qu'un simple médian d'affirmation communautaire, le krump est un art de vivre en réponse à la guerre des gangs avec, en son summum, la création des Battles : de gigantesques shows où les différentes troupes s'affrontent sur scènes par tranches d'âges, sexes et gabarits. Des chorégraphies concrètement édifiantes. Rize nous avertira en son ouverture qu'aucune de ses images n'est accélérée. De quoi prêter au rictus… En attendant, quelques séquences plus tard, on sera véritablement bluffés.
Depuis longtemps au contact de ce phénomène urbain, le photographe, réalisateur de clips et ancien collaborateur d'Andy Warhol, David Lachapelle, a voulu saisir toutes les nuances de cette forme d'expression artistique qui, très vite, s'est imposé comme une alternative au hip hop devenu commercial. Une vague également très divergente du rap et de son esprit revendicatif : le krump est un vecteur d'expression avant tout culturel, un exutoire tant spirituel que physique, axé sur la libération des affects négatifs. Une façon de retourner aux sources en se réappropriant l'héritage des anciens.
Cinq mois de tournage dont trois intenses, 4000 heures de rushes, une équipe volontairement réduite à cinq personnes pour briser les clivages culturels : Rize fait suite à un précédent film de David Lachapelle, un court titré Krupped, présenté à Sundance 2004. Le réalisateur, qui parle de littéralement de "choc à vue de cette danse, a continué sur sa lancée en entrant dans la vie intime de ces danseurs. Leur vie d'artistes, leurs vie familiale, leur quotidien à South Central, leur communion entre sexes et générations, qu'ils soient clowns ou krumpers, leurs volontés et aspirations dansées… Le tout orchestré sous la coupe de jeunes artistes méconnus : David Lachapelle a confié l'illustration musicale de Rize aux cinq membres du collectif Red Ronin qui déjà avaient oeuvré sur son court métrage. En janvier 2005, Rize était présenté à Sundance. Un film dominé par la nécessité de travailler à dimension humaine, loin de l'univers dans lequel David Lachapelle évolue depuis longtemps, entre autres photos de stars du cinéma, couvertures de prestigieux magazines de mode, expositions et réalisations de clips, (pour Britney Spears, Jennifer Lopez, Moby, Macy Gray, Avril Lavigne, Justin Timberlake,…). Uma Thurman, Elisabeth Taylor, Madonna, Cameron Diaz, mais aussi Eminem, Tupac Shakur et Marylin Manson, entre autres noms, sont passés devant l'objectif de ce photographe classé parmi les dix meilleurs professionnels de son temps (in American Photo). A Tommy The Clown et ses danseurs d'être sous les feux de la rampe. De vraies personnalités !
Sabrina
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