Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Les Films Manuel Munz, TF1 Films Production, Malec Productions, SND
Distribution : SND
Réalisation : Eric Civanyan
Scénario : Eric Civanyan, Philippe Cabot, d'après Alfred de Musset
Montage : Aurique Delannoy
Photo : Edouard Serra
Décors : At Hoang
Son : Eric Devulder, Jean Gargonne, François Groult
Musique : François Peyrony
Costumes : Anne Brault
Durée : 95 mn
 

Jean Dujardin : Valentin
Gérard Jugnot : Van Buck
Mélanie Doutey : Cécile de Mantes
Marie France Santon : la baronne de Mantes
Michèle Garcia : la patronne du Sérail
 

Site Distributeur
 
 
Il ne faut jurer de rien


France / 2005

28.09.05
 

Une neuvième pour Jean Dujardin. De quoi enfin mettre de côté ses yellow costumes de blondinet surfeur et zapper le flop de L'amour aux trousses. Revanche annoncée. Vous n'avez pas pu y échapper. Il ne faut jurer de rien se positionne depuis bien des semaines comme LA comédie de ce mois de septembre 2005. Dujardin, Jugnot, Mélanie Doutey, ravissante "Clara Sheller" de cette dernière saison télévisuelle… Ajoutez Marie France Santon, Michèle Garcia, Hubert Saint Macary ; derrière la caméra Eric Civanyan (Tout baigne) qui retrouve Jugnot sur ce deuxième long métrage, après l'avoir dirigé sur les planches dans Espèces menacées (2002) et "Etat critique" (nomination Molière du meilleur acteur 2003). "Le gros n'avion", "Antigone", "Les liaisons dangereuses" : le metteur en scène va du classique au contemporain depuis sa sortie du Conservatoire National Supérieur d'Arts Dramatiques. Rien de trop étonnant, finalement, à ce qu'il passe à la comédie costumée. Un projet d'envergure, soutenue par Manuel Munz, producteur du film. 12 millions d'euros de budget, trois mois de préparation des décors, sept semaines de tournage à vive allure, plus de 1000 costumes venus entre autres d'Italie, d'Angleterre et Espagne, jusqu'à 50 artisans en simultané sur le plateau, gestion des figurants, cascades : de quoi littéralement donner le tournis à notre "jeune" cinéaste. "C'est un film énorme. Il n'y avait pas 2 milliards de jours, 2 milliards d'heures par jour, 2 milliards de secondes par heure, donc tout était énorme, insurmontable et difficile. C'est aussi ce qui fait le plaisir de cette aventure", nous confie Eric Civanyan.





Le réalisateur se sera tout autant régalé avec la distribution des trois rôles principaux. A commencer par Gérard Jugnot : "J'avais envie de lui donner un personnage qui ait une dimension à la fois comique - car il trouve là un vrai rythme de comédie - mais aussi un personnage humain qui a des doutes, des angoisses, des ambitions aussi. (…) Ca m'a paru intéressant de lui donner ce rôle ambigu". Puis Jean Dujardin, dans le rôle de Valentin, trentenaire ambivalent : "Jean a cette double face là. C'était exactement ce dont j'avais besoin pour le personnage, c'est à dire la possibilité d'avoir un sourire, de lancer une pique et l'instant même d'après d'être grave. Je me suis vraiment servi de cette dualité que possède Jean et je l'ai travaillé avec lui. Ce qui est intéressant, c'est de se servir de la vraie personnalité des comédiens pour nourrir les personnages". Et enfin, Mélanie Doutey : Eric Civanyan, qui avait eu un vrai coup de foudre pour la jeune comédienne dans Le frère du guerrier, l'a immédiatement pressentie dans la peau de Cécile. "Je l'avais trouvé remarquable car elle avait à la fois une modernité de jeu, alors qu'on était là à une époque très ancienne, et un visage assez classique, assez pur. Je l'avais trouvé très juste".

Fort de ses cascades à l'écran et autres pitreries hors champs, Jean Dujardin s'est vite vu comparé à Jean-Paul Belmondo sur le tournage. Une idée lancée par Jugnot qui a vite fait l'unanimité. Un Dudu pour remplacer Bebel ? Le temps nous le dira. Depuis Le convoyeur le comédien est parvenu à se détacher peu à peu de son étiquette télévisuelle. Question typiquement française. Le comédien aime à se dépasser. Appel d'offre, confidences : "J'aime la composition et je trouve qu'on ne me propose pas assez ce genre de personnage. Quand on t'offre cela, tu saisis l'opportunité. Ma référence absolue, c'est Gene Kelly : j'aime le mec qui joue, qui danse, qui chante. Quand tu peux le faire, tu le fais, tu complètes. J'ai envie d'apprendre, j'ai plein de lacunes, de choses que je ne sais pas faire, de choses que je veux tenter". Candidats à la Dudu party : à vos claviers et caméras ! Que d'imagination avant d'arriver à ce que Jean Dujardin interprète Valentin au vaudeville, personnage suicidaire dans l'œuvre originale d'Alfred de Musset, "Valentin, il ne faut jurer de rien". Une pièce créée en 1836, après sa relation passionnée avec l'avant-gardiste et féministe George Sand. Un dandy directement inspiré de ce que Musset vécu comme le grand échec de sa vie. Longtemps Eric Civanyan et le co-scénariste Philippe Cabot sont restés fidèles à la pièce originale. Leurs premières moutures se titraient provisoirement J'épouse pas ou encore Le pari, très proches des intentions et du langage de Musset. "Nous avions conservé la quasi totalité des répliques des personnages", explique Philippe Cabot (in "Il ne faut jurer de rien, le livre du film - Carnets de tournages"). "La langue de Musset est si belle qu'il est difficile de la modifier sans la corrompre. Le problème, c'est que cette version n'était pas cinématographique. Ce qui s'écoute volontiers au théâtre aurait ralenti le rythme du film et les dialogues souvent trop longs risquaient de freiner l'enthousiasme du spectateur. Alors, on a réécrit, en gommant un peu des mots de Musset, puis réécrit encore, jusqu'à s'en détacher complètement. On a conservé les motivations des personnages et on les a fait parler à la manière de Musset. C'était à notre sens la seule façon d'actualiser sa façon de voir les choses. Pour que les jeunes, notamment puissent s'identifier à Valentin ou Cécile".
Libres variations sur Musset, en attendant Dujardin en espion (OSS 117…), Doutey à l'affiche de deux thrillers (Président et Fair Play) sans oublier Jugnot chez les Les bronzés amis pour le vie et Les brigades du Tigre… Nos comédiens ont la bougeotte.
 
Sabrina
 
 
 
 

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