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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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(c) UIP
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Production : Universal Studios, Lorenzo di Bonaventura, John Wells Distribution : UIP Réalisation : Andrzej Bartkowiak Scénario : David Callaham, Wesley Strick, d’après le jeu d’Id Software Montage : Derek G.Brechin Photo : Tony Pierce-Roberts Décors : Stephen Scott, Richard Roberts Musique : Clint Mansell Effets spéciaux : Stan Winston Studio Costumes : Carlo Poggioli Directeur artistique : Peter Francis, Dominic Masters Durée : 104 mn
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Karl Urban : John Grimm
Rosamund Pike : Dr Samantha Grimm
Raz Adoti : Duke
Dwayne Johnson : Sarge
De Obia Oparei : Destroyer
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En 1993, le hard-gamer se voit encore astreint la plupart du temps à quelques jeux de plate-forme, à dégommer de la soucoupe volante ou à poursuivre dans des labyrinthes de petits fantômes couleur arc-en-ciel. Lorsque le 10 décembre, une petite compagnie texane, id Software, lance sur le marché un logiciel du nom de « Doom », il cré une révolution dans le monde PC vidéo-ludique qui n’aura d’égale que l’apparition de la première Playstation deux ans plus tard.
« Doom » est le premier FSP. Comprenez First Person Shooter, un jeu de tir en vue subjective où le personnage que l’on incarne évolue dans un monde en 3D. Au point que le terme de « Doom-like » ait aujourd’hui remplacé l’abréviation.
Peu ou pas d’énigme, une intrigue réduite à son essentiel, le principe consiste avant tout à « flaguer » tout ce qui passe devant son shoot-gun, son fusil plasma, son lance-flamme ou, mieux, sa tronçonneuse dans un joyeux bain d’hémoglobine pixelisé. Le concept envahit le marché, du PC jusqu’à bientôt la console de salon, se déclinant à toutes les sauces voire chez les plus grandes licences (« Star Wars », « Alien » et déjà « King Kong »). En 2003, s’appuyant sur les nouveaux moteurs et l’avancée fulgurante de la technologie dans ce domaine, « Doom 3 » remet les pendules à l’heure, abandonne ses petits personnages désormais obsolètes et ses couloirs sans relief pour l’angoisse à grande ampleur. « Doom 3 » impose au joueur une ombre quasi constante noyant les multiples heurts et détours d’un décor métallique et glauque à souhait d’où l’immonde peut surgir à chaque instant. C’est cet opus et ses milliers d’exemplaires vendus de par le monde qui inspireront la mise en chantier de son adaptation en live. John Welles et Lorenzo Di Bonaventura, adeptes de monstres lovecraftiens pour avoir déjà produit « Constantine », prennent contact avec les créateurs de id Software afin d’obtenir leur accord mais surtout les tas de dessins préparatoires qui donnèrent jour à la base martienne et à ses créatures infernales. Par soucis de fidélité, les 70 millions de dollars de budget seront en grande partie engloutis dans la reconstitution des décors en studio à Prague (matériel obsolète mais main d’œuvre à bon marché) et par l’équipe de Stan Winston pour le panel des bestioles. Le scénariste de « Wolf » de Mike Nichols et des « Nerfs à vif » de Scorsese, Wesley Strick, planche sur le script (parce qu’il en faut un) pendant que se pose la douloureuse question de trouver un réalisateur masochiste. On sort du chapeau un parfait inconnu, Enda McCallion, débouté et remplacé six semaines avant les premières prises par Endrej Batkowiack, officiellement, comme d’habitude, « pour des raisons personnelles ». Chef opérateur des plus grands (Sidney Lumet, William Friedkin, John Huston), Bartkowiak, qui a par ailleurs déjà usé son talent en réalisant quelques produits douteux tels que « Roméo doit mourir », « Hors limites» et « En sursis » annonce la couleur avec l’accord des producteurs et de Universal : le film sera classé R-Rated. Sang et boyaux à tous les étages !
Initialement, on confie le rôle du bad guy à l’excellent Karl Urban, alias le Eomer du « Seigneur des anneaux », et du bon à Dwayne « The Rock » Johnson. Mais lui-même n’y croit pas et celui qui sera bientôt l’incarnation de Pablo Escobar à l’écran demande à inverser le casting. L’incontournable conseiller en entraînement militaire maltraite la petite équipe pendant que Dion Lam, enième chorégraphe d’arts martiaux sur « Matrix », achève le décervelage et le lancé de tatane.
Mais s’il est un artiste à saluer et sans lequel le produit aujourd’hui, et ses 75 jours de tournage, parait inenvisageable, vous le trouverez bien plus loin au générique.
Alors s’il vous plait, applaudissez bien fort Richard Hooper. Qui ?
L’armurier… Arnaud
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