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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Dreamworks Pictures, Walter F. Parkes
Réalisation : Steven Spielberg Scénario : Jeff Nathanson, d'après le livre de Frank W. Abagnale
Montage : Michael Kahn Photo : Janusz Kaminski Décors : Jeannine Oppewall Son : Ronald Judkins
Musique : John Williams Costumes : Mary Zophres
Durée : 141 mn
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Catch me if you can (Arrête-moi si tu peux)
USA / 2002
12.02.03
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Toute ressemblance avec des faits ou des personnages ayant vraiment existé n'est pas une pure coïncidence. Catch me if you can est effectivement adapté du best seller éponyme. Frank Abagnale Jr. y conte ses exploits, soit le détournement de plus de 2 millions de dollars au cours de ses jeunes années, le tout en donnant bien des maux de tête au FBI avant de se faire pincer. L'homme est devenu depuis un spécialiste de la lutte contre les fraudes en tout genre. L'adaptation de l'autobiographie traine dans les tiroirs de studios depuis pas mal d'années déjà, permettant au passage à Abagnale de toucher une somme rondelette en droits réservés.
Le projet finit par tomber dans les mains de Steven Spielberg. Désireux d'enchaîner avec une comédie après avoir travaillé sur l'univers futuristico-pessimiste de Minority report.
Epaulé par une directrice de casting hors-pair, Spielberg commence par recruter ses interprètes. S'il retrouve ici, après Saving Private Ryan, l'occasion de travailler avec un ami proche, Tom Hanks (le duo rempilera pour un troisième long métrage à la fin de l'année), le réalisateur concrétise également son envie de diriger certains acteurs qu'il admire de longue date.
Sortant du tournage de Gang of New York, Leonardo Di Caprio devra perdre pas mal de kilos pour adopter le profil d'un adolescent de 16 ans (il en a désormais 28). De même Spielberg, par soucis de cohérence avec les personnages originaux, souhaitait voir une actrice française interpréter la mère du jeune faussaire. Il délégua les séances de bouts d'essai à son collègue Brian De Palma, désormais installé en France. Nathalie Baye, que le cinéaste californien connaissait à travers La nuit américaine de son ami Truffaut, fut finalement sélectionnée. Ils sont aussi nombreux à avoir été révélés dans des films de Spielberg qui a souvent du nez pour découvrir ou en tout cas confirmer les talents de demain. Elles seront deux dans Catch me if you can, Amy Adams qui s'est jusqu'alors surtout illustrée dans des films indépendants; mais aussi la sculpturale Jennifer Garner ("Alias")qui devrait faire parler d'elle prochainement en incarnant Elektra Natchios dans l'adaptation de Daredevil.
Le tournage de Catch me… s'apparente à un marathon qui s'étalla sur 56 jours et plus de 140 plateaux répartis dans de multiples points géographiques. Steven Spielberg avoue ne jamais avoir été poussé à tourner à pareil rythme intensif. Il fallut faire appel à des techniciens familiers (Janusz Kaminski pour l'image) ou chevronnés (Jeannine Oppewall et Mary Zophres respectivement aux décors et costumes), capables de s'adapter aux conditions changeantes, mais aussi aptes à relever les très nombreux défis du périple liés essentiellement aux contraintes de reconstitution des années 60. Il y eut cependant des coups de pouce inespérés, comme cette autorisation inespérée de tourner certaines séquences d'aéroport dans un terminal désaffecté de la TWA, dont le design de Eero Saarinen confère au film un caché d'authenticité imparable.
Si l'inventivité du réalisateur Spielberg n'est plus à démontrer, il faut reconnaître qu'il porte son autre casquette de producteur avec une parfaite connaissance du développement d'un projet de film. Le budget fut bouclé pour une somme plus que modeste de 52 M de $ compte tenu des impératifs de la mise en chantier du film. Le succès est encore au rendez-vous puisque Catch me if you can devrait franchir la barre des 170 M de $ de recette sur le sol américain. A défaut de crever le plafond d'un nouveau record, comme voudrait l'y conférer éternellement sa réputation, le cinéaste peut se targuer, après Minority Report, d'avoir aligné deux beaux scores en 2002 sans pour autant avoir tourné des œuvres standardisées. Steven Spielberg reste un gage de qualité rentable à Hollywood…
De quoi se permettre de composer avec la probable absence de prix prestigieux décernés cette année, au delà des parties purement techniques et artistiques. petsss
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