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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Bandonéon Distribution : Les films du Paradoxe Réalisation : Valérie Minetto Scénario : Valérie Minetto, Cécile Vargaftig Montage : Tina Baz-Le-Gal Photo : Stephan Massis Décors : Irène Galitzine Son : Eric Boisteau, Nathalie Vidal Musique : Christophe Chevalier Durée : 90 mn
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Aurélia Petit : Sonia
Mila Dekker : Cheyenne
Malik Zidi : Pierre
Laurence Côte : Edith
Eléonore Michelin : Sandy
Guilaine Londez : Béatrice
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Oublier Cheyenne
France / 2004
22.03.06
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Présenté à Cannes 2005 dans la sélection de l'ACID (Agence du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion), puis à la Rochelle, à Aubagne, en ouverture du
FFGLP 2005 au forum des images et au dernier festival nouveau cinéma de Montréal, entre autres manifestations, Oublier Cheyenne s'est déjà largement positionné comme un film tout public, fort de son histoire d'amour lesbien déstigmatisé et d'un éventail thématique riche en réflexions politiques et sociales. Une comédie dramatique co-écrite par Cécile Vargaftig, précédemment co-scénariste du Ciel de Paris (réal : Michel Béna), du
Le lait de la tendresse humaine de Dominique Cabrera ou encore Stormy Weather (réal : Solveig Anspach).
De la cause des sans papiers avec son court métrage Tête d'ange en 1994 (sélection Clermont-Ferrand, Belfort, Londres) à la danse contemporaine moscovite en documentaires (Beau Geste à Moscou en 1997 et Moscou entre Ciel et Terre, 2003), en passant par une série de variations sur un même thème compilée en un moyen métrage, Adolescents (1998), film qui a bénéficié d'une large diffusion Tv et fait notamment le tour des festivals de Clermont-Ferrand, Pantin, Belfort, Rome ou encore Shanghai, la jeune cinéaste Valérie Minetto, 41 ans, diplômée de l’école des Arts Décoratifs de Nice et de la FEMIS met un point d'honneur à composer sur l'évolution de notre monde, ses maux, mais aussi ses charmes, tout en refusant de se cantonner à un cinéma strictement militant. A juste titre, le terme relève d'ailleurs pour elle du non-sens : " Je ne suis pas militante. Mais j’imagine mal faire du cinéma sans parler du monde qui m’entoure, du monde dans lequel je vis. On peut toujours essayer de changer les choses. Je suis très fatiguée de la propagande qui formate nos esprits. Je constate qu’il est de plus en plus difficile d’y échapper. Je connais un ex soixante-huitard très activiste qui maintenant prétend que l’important est de savoir se vendre ". Nous l'aurons compris : Oublier Cheyenne n'est en rien un plaidoyer figé dans la sphère de l'homosexualité. Juste une étonnante histoire d'amour à corps perdu, un manifeste sur la précarité, une ode aux forces de la nature qui, conjugué au féminin, prend de la hauteur. "Nous ne tenions pas spécialement à raconter une histoire d’amour homosexuelle", explique Valérie Minetto. "Mais très vite, nous nous sommes rendues compte que la même histoire avec un homme et une femme obligeait à décider qui, de l’homme ou de la femme, était proche de la nature, de la terre... Le film risquait de sombrer dans le psychologisme et de se résumer à une “guerre des sexes” superficielle. La difficulté pour Cheyenne et Sonia à vivre leur histoire d’amour n’est pas liée à l’homosexualité. C’est pourquoi tout le monde peut partager ce qui leur arrive. Par ailleurs, je suis heureuse de pouvoir montrer l’homosexualité comme quelque chose de simple, sans culpabilité ni revendication particulière".
Références à Mankiewicz (L’affaire Cicéron), au Kid de Chaplin mais aussi à Nicholas Ray et Johnny Guitar, Valérie Minetto est de ces cinéastes dont la créativité est directement boostée par les restrictions budgétaires. Notons que le film a été financé par les seules avances sur recette du CNC et subventions de la région Franche Conté. Un pari audacieux, assurément remporté. Le casting aura bien sûr énormément joué.
Aurélia Petit dans un premier rôle, remarquablement à sa mesure… Valérie Minetto l'a remarquée en 2003 au théâtre dans "L'exercice est profitable… monsieur" : une suite d'entretiens sur les traces du critique de cinéma Serge Daney. Coup de cœur récompensé. Aux côtés de la comédienne : Malik Zidi, désormais habitué des fresques auteurisantes, de Téchiné (Les temps qui changent) à Santana (Un moment de bonheur), en passant par Ozon (Gouttes d'eau sur pierres brûlantes). Le comédien même a pressenti Mila Dekker dans le rôle de Cheyenne. Après avoir joué dans A Manhattan Love Story de Richard Albershardt en 2002, la jeune actrice, venue de l’Actor’s Studio de New-York et du théâtre, formée par Pico Berkovitch, Niels Arestrup et Véronique Nordey, réalise ici une seconde performance au long métrage. Notons la présence de Laurence Cote et Guilaine Londez toutes deux s'illustrant notablement dans des rôle à contre emploi. Oublier Cheyenne est de ces films qui nous laisse deviner de belles surprises pour le cinéma français. Une aventure riche en confirmations et découvertes, telle qu'on aimerait en voir bien plus souvent. Sabrina
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