Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Sombréro Productions
Distribution : Pyramide
Réalisation : Julie Lopes-Curval
Scénario : Julie Lopes-Curval, Sophie Hiet
Montage : Anne Weil
Photo : Philippe Guilbert
Décors : Philippe Van Herwijnen
Son : François Guillaume, Jean-Noël Yven, Mélissa Petitjean
Musique : Sébastien Schuller
Costumes : Marie Malissen
Durée : 90 mn
 

Marion Cotillard : Lena
Julie Depardieu : Ariane
Jonathan Zaccaï : Mark
Eric Berger : François
Tom Sisley : Farid
Sergio Peris Menchetta : Pablo
Chantal Lauby : Eleonore
 

Site officiel
 
 
Toi & moi


France / 2005

08.03.06
 

Ah, ces bons vieux romans-photos, ancêtres du soap opera, qui ont connu leurs heures de gloire au lendemain de la seconde guerre mondiale, fort d'un indicible besoin d'évasion! Ils auront fait rêver presque deux générations de femmes. Loin de son lyrique Bord de mer, couronné de la caméra d'or à Cannes 2002, Julie Lopes-Curval les remet au goût du jour, dynamisant sa toile par un tourbillon d'images, sons et musiques sixties et décrochant le bingo en dirigeant un duo féminin volcanique : Julie Depardieu et Marion Cotillard, toutes deux déjà réunies en février dernier dans Sauf le respect que je vous dois. Un mois de mars prolifique pour la première que l'on retrouvera très bientôt à l'affiche d'Essaye-moi, romance de Pierre-François Martin-Laval puis sous la direction d'Eric Caravaca dans Le Passager. Julie Depardieu? "C'est une force de la nature et en même temps c'est quelqu'un qui peut exprimer une fragilité et une tendresse inouïe.", dixit la cinéaste qui n'a pas manqué d'établir quelques parallèle avec Shirley Mc Laine sur le plateau. Marion Cotillard n'aura pas recueilli moins d'égards, assez proche dans un sens du personnage qu'elle interprète ici. "Une belle intériorité, un mélange de retenue élégante et d'enfance. Elle s'est investie dans le rôle, le travaillait en secret, c'est une actrice très concentrée". Julie Lopes-Curval avait pressenti la comédienne en la voyant dans Big Fish… Reste que nous ne sommes pas chez Burton... A vous de voir donc…




A leurs côtés, un parfait Jonathan Zaccaï, comme on l'aime. Le comédien est désormais un fidèle de la réalisatrice. En 2001, il était déjà à l'affiche de Bord de mer. Deux ans plus tard, on pouvait le voir dans Le rôle de sa vie (réal : François Favrat) dont Julie Lopes-Curval co-signait le scénario. Tom Sisley (Dédales, Virgil), Eric Berger (Tanguy, La confiance règne), et l'acteur espagnol Sergio Peris-Mencheta (Les marins perdus, Agents secrets) complètent le tableau. Notons un cameo de Chantal Lauby ; hélas sans trop d'effets. Peu importe : on l'attend plutôt aux côtés de Pascal Greggory dans L'enfance du mal à venir prochainement.
Pour l'heure, place au ciné nostalgie. Féministes et amateurs de couleurs neutres s'abstenir. A moins que le fond et principe du roman-photo soient ici détournés. L'idée est alléchante. Julie Lopes-Curval y parvient, avec plus ou moins d'aisance. "C'est une forme qui parle d'elle-même pour montrer comment on peut s'enfermer dans des images", explique la réalisatrice. "Mon premier film 'Bord de mer' était déjà assez figé dans sa forme, marqué par une idée de fixité du temps. Il y a là une continuité. Le roman-photo combine à lui seul la bédé, la photo, un univers féerique, stéréotypé, féminin et anti-féministe à la fois. En outre, il y a une dimension très populaire que je revendique. A notre époque, à l'heure d'internet et des moyens de communication rapides, le roman-photo est devenu désuet. Aujourd'hui, le degré de connaissance des images s'avère complexe, ces images naïves sont pour moi comme une respiration. Au-delà de leur aspect factice, elles représentent aussi quelque chose de sincère, l'envie d'aimer, la quête d'un bonheur ordinaire mais néanmoins précieux. Et puis il y a évidemment ce côté pictural qui m'amusait, une esthétique un peu pop, un peu kitsch…". Un film inspiré d'une photo de l'américain William Eggleston représentant deux jeunes femmes sur un canapé. Au final, une fresque à prendre ad minima au second degré.
 
Sabrina
 
 
 
 

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