|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
(c) Warner Bros.
|
|
Production : Warner Bros., Silver Pictures Distribution : Warner Bros. Réalisation : James Mc Teigue Scénario : Andy Wachowski, Larry Wachowski, d'après la BD d’Alan Moore et David Lloyd Montage : Martin Walsh, ACE Photo : Adrian Biddle, BSC Décors : Owen Paterson Son : David Stephenson Musique : Dario Marianelli Effets spéciaux : Dan Glass Costumes : Sammy Sheldon Maquillage : Paul Engelen Directeur artistique : Kevin Phipps Durée : 130 mn
|
|
Natalie Portman : Evey
Hugo Weaving : V
Stephen Rea : Finch
Stephen Fry : Deitrich
John Hurt : Adam Sutler
Tim Pigot-smith : Creedy
Sinead Cusack : Delia Surridge
|
|
|
|
|
|
V For Vendetta
USA / 2006
19.04.06
|
|
|
|
|
|
« V for Vendetta » s’ouvre sur un fait historique qui ne sera jamais plus développé dans le film, mais néanmoins incompréhensible pour les non britanniques. Même si son héros – son anti-héros – portera le masque de son principal protagoniste tout au long.
En 1695, un ultra-catholique du nom de Guy Fawkes met en tête de ses complices conspirateurs de faire sauter le Parlement et le Roi itou, pour ses positions pro-protestantes, avant l’ouverture du 5 novembre. Ils accumulent 30 barils de poudre – d’où l’intitulé de « La conspiration des poudres » qui dénommera dès lors l’événement et qui inspirera « Macbeth » à Shakespeare– dans les caves de l’édifice. Lui et les siens se feront appréhender. Exécuté par pendaison, Guy Fawkes est aujourd’hui un masque que l’on porte chaque 5 novembre en Angleterre sous une nuit de feux d’artifices où l’on pousse les enfants à brûler une poupée à son effigie en réclamant « a penny for the Guy » sous prétexte de payer les festivités. Un peu comme si chez nous on fêtait aujourd’hui l’échec de la Révolution chaque 14 juillet en portant le masque de Danton, Robespierre ou Marianne tout en brûlant des poupées à leur image, voyez ?!
En 1980, l’Angleterre est sous gouvernement féminin. Non, pardon, sous Margaret Tatcher. Le néo-conservatisme est à son comble et les jeunes soldats de la couronne se battent pour un lopin de terre aux îles Malouines. Alan Moore, auteur de « From Hell » et « La ligue des gentlemen extraordinaires », conçoit dès lors la parabole politique qui allait devenir « V for Vendetta » en s’inspirant de Guy Fawkes. Les premiers épisodes paraissent en feuilletons dans le magazine anglais « Warrior » avant que celui-ci ne tombe en faillite et que DC Comics (« Superman ») en acquiert les droits pour le publier aux Etats-Unis. La BD devient culte aussitôt, au point qu’en 2000 une comédie musicale suédoise la traduit sur scène.
Les frères Wachowski en écrivent une adaptation dès le milieu des années 90 mais, au cours du tournage des deuxième et troisième épisodes de « Matrix », prévoient qu’ils seront sur les rotules pour enchaîner directement sur celui de « V ». Leur premier assistant, James Mc Teigue, est un bourreau de travail. Les frérots vont alors glisser à l’oreille de Joel Silver qu’il serait parfait pour tenir le plateau pendant qu’eux supervisent l’ensemble. Australien, Mc Teigue erre sur les tournages depuis l’âge de 4 ans ! Mieux encore, il a été l’assistant de George Lucas sur « Star Wars, épisode 2 » et a donc déjà côtoyé Natalie Portman prévue pour le rôle de Evey.
James Purifoy (« Résident Evil ») revêt dans un premier temps le costume de « V » mais la production n’est pas convaincue. La voix et le long passé théâtral de Hugo Weawing – accouplé au fait qu’il fut le « Mr Smith » de « Matrix » - en font le remplaçant idéal. Le masque aidant, le matériel déjà filmé n’eut pas à être retourné…
L’équipe prévoit de reconstituer Londres en grande partie à Berlin et le grand studio de la UFA – celui qui accueillit en 1922 le « Metropolis » de Fritz Lang – s’avère parfait. Seules quelques scènes seront tournées dans la capitale londonienne, dont la finale. Ce qui ne fut pas, plus, sans un débat d’autorisations éreintantes aux lendemains des véritables attentats qui allaient secouer la ville, l’une des bombes ayant même explosé à deux pâtés de maison du bureau de production !
Où lorsque la réalité rejoint la fiction.
Arnaud
|
|
|