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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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(c) Metropolitan Filmexport
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Production : Davis Films Production, Silent Hill DCP Inc., Konami Distribution : Metropolitan Filmexport Réalisation : Christophe Gans Scénario : Roger Averti, d’après le jeu vidéo de Konami Montage : Sébastien Prangère Photo : Dan Lausten, D.F.F. Décors : Carol Spier, Peter P. Nicolakakos Son : Nicolas Becker Musique : Jeff Danna, Akira Yamaoka Effets spéciaux : Patrick Tatopoulos Designs, BUF Compagnie, C.O.R.E. Digital Pictures Costumes : Wendy Partridge Maquillage : Deborah E. Williams Directeur artistique : Elinor Rose Galbraith, James McAteer Durée : 127 mn
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Radha Mitchell : Rose Da Silva
Sean Bean : Christopher Da Silva
Jodelle Ferland : Sharon /Alessa
Laurie Holden : Cybil Bennett
Deborah Kara Unger : Dahlia Gillespie
Kim Coates : Thomas Gucci
Tanya Allen : Anna
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Silent Hill
France / 2006
26.04.06
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Développé par Akira Yamaoka pour le géant japonais Konami, la franchise vidéo ludique Silent Hill aura marqué une avancée décisive dans la maturité du divertissement sur console. Loin de se revendiquer comme un vulgaire exutoire, le jeu aura en effet tiré parti des progrès techniques (son et image) pour confronter le joueur à de nouvelles sensations sophistiquées telles que la claustrophobie ou la paranoïa intensive à travers une trame fictionnelle élaborée. Culte, l’œuvre déclinée a séduit un nombre certain de fans parmi lesquels plusieurs amoureux de cinéma, dont Christophe Gans, fin connaisseur en matière de contre culture moderne. Le réalisateur, qui a déjà transposé le manga Crying Freeman nourrit l’idée d’une adaptation sur grand écran de Silent Hill alors qu’il planche encore sur Le Pacte des Loups. C’est avec le soutien de son inséparable producteur Samuel Hadida, qu’il concrétisera son vœu, après avoir renoncé à s’attaquer à d’autres souvenirs de ses jeunes années (Bob Morane, Rahan…). Et peu importe si les créateurs de Silent Hill protègent leur bébé monstrueux de la convoitise du septième art (effrayés probablement par la médiocrité des Resident Evil montés d’ailleurs par Hadida), Christophe Gans ne lésinera pas sur la séduction, allant même jusqu’à enregistrer un documentaire dans lequel il explique son attachement aux illustres cartouches. La profession de foi aura raison des réticences des japonais qui furent logiquement largement consultés dans le développement du film.
Gans appellera les potes à la rescousse pour plancher sur le scénario. Roger Avary (Pulp Fiction) tiendra le stylo tandis que Nicolas Boukhrief (Le Convoyeur) fera profiter l’équipe de sa grande expérience du paddle. Tous sont des mordus du jeu bien évidemment.
Si le budget (50 M de $) se révèle très confortable pour une production horrifique interdite aux adolescents (tout comme le jeu), il ne sera toutefois pas investi dans un casting de premier plan mais permettra de recruter des acteurs qui auront marqué Gans au cours de ses innombrables visionnages de cinéphage. Radha Mitchell, surtout connue pour un double rôle tenu dans un Woody Allen de second plan (Melinda & Melinda) et une interprétation de mère déjà plongée dans le désarroi pour Man On Fire - version Tony Scott. Le britannique Sean Bean s’est révélé en Boromir dans la trilogie Lords of the Ring. Voguant dans les catalogues de seconds rôles, il a étrangement endossé récemment un costume de père très semblable pour The Dark, une fable horrifique qui n’est pas sans points communs avec Silent Hill justement. Reprenant la succession de Christina Ricci, désormais trop âgée pour les rôles d’enfants terribles, Jodelle Ferland s’est imposée par son étrange physique dans de multiples productions surnaturelles. Gans l’aura remarquée grâce à la série Kingdom Hospital et dans Tideland, le dernier Terry Gilliam toujours en voie de distribution.
Mais où est donc passé l’argent ? Dans le reste de la production naturellement. Celle-ci se révèle fort coûteuse, l’équipe ayant misé toutes leurs billes dans la reconstitution du lieu Silent Hill qui constitue l’attraction incontournable du mythe, soit un nombre conséquent de bâtiment à créer pour composer une ville crédible et susceptible de répondre aux attentes ambitieuses du bouillant cinéaste (énorme travail de Carol Spier, fidèle collaboratrice de Guillermo del Toro et de David Cronenberg). Les 60 jours de tournages se répartirent donc en studio où plusieurs rues furent construites sur des plateaux et en décors naturels dans une localité canadienne déserte. La répartition desprisesdevue obligea l’équipe à tourner les séquences dans le désordre avec pour seul repère un storyboard tiré au cordeau.
Le reste des économies permit de faire appel à un grand nombre de prestataires en effets spéciaux qui se répartirent les tours de magie. Les créatures délirantes furent conçues par le très prolifique Patrick Tatopoulos (Godzilla), le brouillard fut truqué par les canadiens de C.O.R.E. Digital (Resident Evil 2 et Saw 2), les scènes infernales échouèrent aux français de chez BUF (Matrix et prochainement Arthur et les Minimoys).
Les résultats sont là. Se faufilant sur les écrans d’Amérique du Nord juste avant le lancement des grosses cylindrées de la très précoce et interminable saison d’été (qui commence désormais début mai!!!), Silent Hill (montage franco canadien) sera parvenu à passer pour une production hollywoodienne en topant le haut du box office la semaine de sa sortie (sans un seul pingouin à l’écran !!). Premier vrai succès international pour Christophe Gans qui voit l’avenir se profiler sous un ciel radieux, c’est bien tout le mal qu’on puisse souhaiter à un réalisateur français atypique.
PETSSSsss-
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