Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


Mk2  

Production : Liu Jia Yin
Distribution : Mk2
Réalisation : Liu Jia Yin
Format : scope
Durée : 110 mn
 

Liu Jia Yin : la fille
Liu Zai Ping : le père
Jia Hui Fen : la mère
 

 
 
Oxhide


/ 2005

31.05.06
 

Oxhide est le premier long métrage d'une réalisatrice chinoise de 25 ans, Liu Jia Yin, qui a étudié le cinéma à la Bejing film Academy. Forte de son expérience de réalisation sur le court métrage Le Train en 2002, elle s'est lancée dans l'aventure d'Oxhide en mars 2004 avec le seul concours de ses deux parents, qui jouent leurs propres rôles.





Le résultat, étonnant, tient du cinéma expérimental. Vingt-trois plans fixes mis bout à bout, montrant les différents membres de la famille manger, dormir ou se disputer, le tout dans des cadrages particulièrement osés, parce que peu commodes pour le spectateur. "Je ne parviens pas à exprimer pour quelle raison j'ai réalisé Oxhide d'une manière aussi excessive, avoue Liu Jia Yin. Je peux seulement dire que tout ceci est ma vie. J'ai tourné de façon à figer les angoisses de l'existence. Je voudrais souligner que ce film est à cent pour cent un long métrage de fiction et non un documentaire."

Tourné dans la petite maison familiale tous les soirs de minuit à l'aube, Oxhide souffre de nombreuses imperfections techniques, parfaitement assumées par la jeune réalisatrice. "[Elles] font partie intégrante du film. Acceptez-les comme un fait permanent. C’est mon choix, explique-t-elle. Quelqu’un m’a fait remarquer que le son du film n’était pas clair. Parfois trop fort, nous ne pouvons presque pas entendre les dialogues distinctement. J’avais besoin de deux micros, mais je n’avais pas assez d’argent pour louer deux micros de très bonne qualité. Le mauvais son provient donc de ces microphones à bas prix. Quelqu’un m’a demandé aussi pourquoi l’écran était si sombre. J’aurais pu rendre l’image plus claire. Mais j’ai filmé ainsi intentionnellement. Je sais que parfois vous ne pourrez pas voir l’image clairement. Mais c’est ma vie. Je n’ai jamais vécu dans une maison bien éclairée. J’ai hésité à corriger les défauts de ce film. Je n’ai pas voulu. Les conserver et les avouer les fait exister pour toujours."

Plus de la moitié des scènes d'Oxhide ont été tournées en une seule prise, sans possibilité d'affiner le jeu ou de rejouer. Cette contrainte ne découle pas seulement d'un accord tacite entre la réalisatrice et ses parents, mais plutôt d'une vision générale des choses. "Je ne me suis jamais intéressée à la perfection. Ce n’est pas ce que je veux. Plutôt que de jouer notre propre vie, nous voulions faire apparaître l’inquiétude dans laquelle nous vivons. Nous n’avons pas besoin de plus. Nous n’avons pas besoin de mieux. Juste être sincères."

Le film a reçu le Prix Fipresci & Caligari au Festival de Berlin 2005 ainsi que celui de la DV d'or à Hong Kong la même année.
 
MpM
 
 
 
 

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