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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Miramax
Réalisation : Lasse Hallström Scénario : John Irving, d'après son propre roman
Montage : Lisa Z. Churgin Photo : Oliver Stapleton
Musique : Rachel Portman
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The Cider House Rules (L'oeuvre de Dieu, la part du Diable)
USA / 1999
08.03.00
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Ce n'est pas la première fois qu'un livre de John Irving, l'un des romanciers les plus populaire de cette fin de siècle, est transposé au cinéma. Mais avouons-le, la plupart des exercices d'adaptation précédents se sont avérés des ratages.
Car, comment traduire en images une langue si riche, des histoires si complexes, des personnages si précis et pittoresques, des situations parfois grotesques, avec une moralité humaniste et des descriptions sexuelles souvent très crues?!?
Hôtel New Hampshire, Le Monde selon Garp ou encore A Prayer for Owen Meany (rebaptisé Simon Birch) n'ont pas convaincu. Le dernier a même eu le droit au reniement de son auteur puisqu'Irving n'y reconnaissait pas son enfant. Aussi, sur un sujet aussi délicat que l'avortement - sujet chaud pour les médias - Irving a préféré écrire lui même le script de ce film. Avec le caution de l'écrivain, tout devrait mieux se passer.
Il est rare qu'Hollywood autorise un projet politiquement aussi inflammable. Il y a bien eu Citizen Ruth avec Laura Dern, la série télévisée If These Walls Could Talk, mais peu de films de studios sur l'avortement. On n'est presque dans du Dickens. The Cider House Rules, cependant, est un des livres les plus aimés des lecteurs fidèles d'Irving. Il avait effectué un an et demi de recherche sur la période (seconde guerre mondiale) et la gynécologie (c'est médicalement toujours très précis chez Irving). L'auteur a écrit une première version cinéma en 85, pour un film qui aurait dû être réalisé par son ami Phillip Borsos (avant que celui-ci ne soit emporté par un cancer). Les cinéastes-candidats furent Michael Winterbottom (l'apprenti Truffaut britannique) et Ang Lee. On parla même de Di Caprio dans le rôle principal dès lors où Lasse Hallstrom, réalisateur du bizarroïde What's eating Gilbert Grape, signa pour le projet. Di Caprio avait été nominé aux Oscars pour son rôle d'attardé dans Grape.
Finalement c'est Tobey Maguire, un favori de Ang Lee, qui emporta le morceau. Maguire, déjà en salles avec Ride With the Devil, devrait devenir un des chouchous du public dans les prochains mois. L'ironie veuille que Maguire soit le meilleur ami de Di Caprio, qui refusa le rôle pour tourner The Beach (en bande annonce avant le film).
On remarquera aussi la présence de Théron, qui ne laisse aucune place à la concurrence, avec 3 films au second semestre.
Mais c'est évidemment Michael Caine qu'on observera. Golden Globe du meilleur acteur, il a réalisé un véritable come-back avec Little Voice. Acteur culte, ce british a peaufiné son accent amerloque pour l'occasion. Et devra expliquer son rôle de médecin en charge à la fois d'un orphelinat et aussi d'avortements. Pas un peu paradoxal?
Autant dire que l'ensemble est des plus attendus. Et que, flop ou hit, oscarisé ou pas, les ventes des livres d'Irving seront plutôt bonnes pour Noël.
Encore faut-il adhérer à tous ces personnages si humains, pardonnés pour leurs nombreuses erreurs, dans un contexte libéral (comprendre pro-avortement, pour le choix)....
vincy
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