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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Fortissimo films Distribution : Wild side films Réalisation : Pen-Ek Ratanaruang Scénario : Prabda Yoon Montage : Patamanadda Yukol Photo : Christopher Doyle Format : 35 mm Décors : Saksiri Chantarangsri Son : Koichi Shimizu Musique : Hualampong Riddim Durée : 115 mn
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Tadanobu Asano : Kyoji
Eric Tsang : Monk
Gang Hey-jung : Noi
Maria Cordero : Maria
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Vagues invisibles (Invisible waves)
Thaïlande / 2006
12.07.2006
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Et voilà que l'on reparle du cinéma thaïlandais. Depuis quelques années maintenant, les cinéphiles français ont pris l'habitude de découvrir à intervalles réguliers des représentants de cette cinématographie méconnue car longtemps réservée à un public local. Sous forme d'œuvres complètement décalées (le western romantico-kitsch Les larmes du tigre noir de Wisit Sasanatieng), de cinéma d'auteur pointu (Blissfully yours et Tropical malady de Apichatpong Weerasethakul) ou même de films d'arts martiaux boursoufflés (Ong-bak ou Born to fight de Prachya Pinkaew), la Thaïlande se taille peu à peu une place au côté des cinématographies asiatiques traditionnelles venues de Chine, du Japon ou de Corée du Sud. Un mois avant qu'on le retrouve en narrateur du très rafraîchissant Citizen dog de Wisit Sasanatieng, Pen-ek Ratanaruang revient donc sur nos écrans avec son cinquième film, Vagues invisibles, qui était en compétition officielle au Festival de Berlin.
Les festivals, Pen-ek Ratanaruang connaît. Son premier long métrage, Fun bar Karaoke, qu'il juge pourtant aujourd'hui totalement raté, fut présenté à Berlin et à Nantes, où il reçut le prix spécial du jury au Festival des trois continents. Le deuxième, 6IXTYNIN9, lui valut une avalanche de prix dans le monde entier (International Forum of Young Cinema in Berlin, Hong Kong International Film Festival, Williamsburg Brooklyn Film Festival, Bangkok Film Festival…) Et ainsi de suite jusqu'à une sélection à Cannes (Monrak transistor en 2001 à la Quinzaine des Réalisateurs) puis à Venise avec Last life in universe en 2003. C'est sur ce film qu'il collabore pour la première fois avec l'acteur japonais Tadanobu Asano, le directeur de la photograpie Christopher Doyle et le scénariste Prabda Yoon, qu'il retrouve justement dans Vagues invisibles.
"Asano, Chris, Prabda et moi voulions tous retravailler ensemble immédiatement après Last life in the universe", explique-t-il. C’était une bonne expérience et j’étais heureux et fier de Last life, mais il y avait cependant des parties ici et là dont je n’étais pas satisfait. J’ai pensé que si j’avais l’occasion de travailler à nouveau avec eux, je pourrais livrer une oeuvre beaucoup plus solide. C’est pour cette raison que nous avons fait Vagues invisibles." On retrouve d'ailleurs d'autres correspondances entre les deux films, notamment sur le choix des prénoms. Les personnages féminins de Last life in the universe et de Vagues invisibles s'appellent toutes les deux Noi, le bébé de l'héroïne s’appelle Nid comme la petite soeur de Noi dans Last life in the universe. Et le tueur de Vagues invisibles est appelé "lézard", un animal qui revient régulièrement dans Last life. "Nous n’avons pas essayé de jouer aux plus malins, nous avons juste trouvé ça drôle", précise Pen-ek Ratanaruang.
Tadanobu Asano, l'un des acteurs japonais les plus talentueux de sa génération, peut se targuer d'avoir tourné avec tout ce que son pays et même le cinéma asiatique en général compte de grands réalisateurs : Katsuhito Ishii (The taste of tea), Nagisa Oshima (Tabou), Hirokazu Koreeda (Distance), Kioshi Kurosawa (Bright future), Takeshi Kitano (Zatoichi)… et même Hou Hsiao-Hsien, qui a fait appel à lui pour Café lumière, son film hommage à Ozu. Connu pour ses choix éclectiques et son goût particulièrement inspiré, Tadanobu Asano a reçu plus d’une dizaine de prix d’interprétation ces dernières années, dont un pour Last life in the universe au Festival du Film de Venise en 2003. Dans Vagues invisibles, il livre une nouvelle fois une de ces prestations généreuses et denses dont il a le secret, portant à lui seul la totalité du film. MpM
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