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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Partizan Films, Gaumont, France 3 Cinéma Distribution : Gaumont Columbia Tristar Films Réalisation : Michel Gondry Scénario : Michel Gondry Montage : Juliette Welfling Photo : Jean-Louis Bompoint Décors : Pierre Pell, Stéphane Rosenbaum Son : Guillaume Sicama, Jean Gargonne, Dominique Gaborieau Musique : Jean-Michel Bernard Effets spéciaux : Studio Suzette Gondry Villemagne, Lauri Faggioni Costumes : Florence Fontaine Maquillage : Maya Benamer Durée : 106 mn
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La science des rêves (The Science of Sleep)
France / 2006
16.08.06
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Clippeur de renom fasciné par les univers mentaux et les délires bizarres, Michel Gondry semblait prédestiné pour évoluer dans le monde de la musique : son grand-père a inventé le clavioline, un des premiers synthétiseurs sonores, et son père a vendu des guitares électroniques. Gondry a commencé comme batteur d’un groupe parisien postpunk baptisé les Oui-Oui puis se fait remarquer par Bjork qui l’engage pour réaliser quelques uns de ses clips.
Avec La science des rêves, Michel Gondry se sépare de son scénariste attitré, Charlie Kaufman, pour se contenter de…lui-même. « C'est la première fois que je mets en scène mon propre scénario. Depuis le début, j'ai collaboré avec des personnes très créatives : Etienne Charry, quand je faisais partie des Oui-Oui, ou Björk, ou encore le scénariste Charlie Kaufman. Tout seul, j'ai longtemps eu l'impression d'être un fumiste. Sans compter le vieux complexe de faire son premier long métrage à 38 ans. Tout le monde cite Welles, qui avait 26 ans l'année de Citizen Kane. Voir paraître le DVD qui rassemble mes clips m'a fait beaucoup de bien : il y avait une continuité, une suite de films dont j'étais le point commun. »
Le réalisateur s’explique sur ses sources d’inspiration : « Je dors très mal, donc j’use mon corps un peu plus vite que je ne le devrais. En revanche, je rêve beaucoup et, en général je me souviens de mes rêves. Pas de tous, mais d’une grande partie d’entre eux. Je vivrai donc peut être moins vieux, mais, au moins, j’aurai eu la sensation d’avoir vécu cette partie de ma vie. Il ne faut pas oublier qu’on passe un tiers de sa vie au lit ! Les rêves sont, pour moi, une source d’inspiration, une manière de rediriger ma vie. »
Gondry réalise avec La science des rêves son film le plus personnel: un autoportrait drôle, fou et poétique. Un voyage dans sa tête. Le réalisateur explique par exemple que le bâtiment qui a servi de décor pour son film est un immeuble qu’il a habité pendant 15 ans. La science des rêves a d’ailleurs été entièrement tourné à Paris, et le personnage de Bernal constitue une sorte de double de Gondry. Ce dernier a sensiblement joué avec son image de beau gosse pour appuyer le fait que la beauté est peut-être bien intérieure. « Gael et moi, on s’est beaucoup vus avant le tournage. C’était très important pour moi. On a appris à se connaître, on s’est observés et on a déterminé une sorte de territoire commun à nos deux personnalités sur lequel on pouvait construire le personnage de Stéphane. »
Le film s’inspire ainsi de divers éléments de la vie de Gondry : la mort de son père dans sa jeunesse, certains de ses rêves repris tels quels (la ville en carton, le traitement policier)… Le réalisateur décrit son film comme une sorte de "journal de rêves" : « C'est un projet qui remonte à quelques années, on y retrouve des éléments du clip "Everlong" des Foo Fighters : deux personnes qui rêvent en parallèle. Ici, je raconte une période de ma vie, les rêves que j'ai faits pendant cette période, et l'interaction entre eux et la réalité. Plus précisément, j'avais rencontré une fille avec qui j'avais éprouvé une sorte de connivence créative ; j'ai rêvé que je tombais amoureux d'elle, et du coup j'en suis réellement tombé amoureux. Je dis "je", et c'est vrai que le personnage principal est assez proche de moi, enfin de moi il y a quelques années. Mais prendre Gael García Bernal, qui est un play-boy, pour jouer Michel Gondry, c'est assez gênant… »
Pour créer le tumulte mental de La science des rêves, Gondry s’inspire du Voyage en ballon d’Albert Lamorisse, son premier souvenir de cinéma, dans lequel toutes les scènes aériennes sont doublées. Pendant le tournage, il se nourrit de Bergman (Scènes de la vie conjugale) et plonge dans des angoisses d’échec.
Le film a été acheté par Waner Independent Pictures durant le festival de Sundance, pour la somme de 6 millions de $. Le budget a dès lors été attribué à 6 millions. La science des rêves a été présenté au 56ème festival international du film de Berlin (11 février 2006), au 32ème festival international du film de Seattle (18 juin), au 28ème festival international du film de Moscou (25 juin), et à Paris Cinéma (30 juin). Le film comprend déjà plusieurs dates internationales, dont une sortie aux USA pour le 22 septembre.
L’année 2006 marque le retour de Gondry au travers de deux réalisations, La science des rêves bien sûr, mais aussi un documentaire, Block Party, déjà sorti aux Etats-Unis, et dont l’arrivée en France est programmée pour le 6 septembre 2006. Le documentaire présente un concert surprise organisé par le comique Dave Chapelle, et filmé à Brooklyn. Les plus grands noms de la musique Hip Hop et R’n’B y sont conviés.
Partizan annonce que le prochain film de M. Gondry sera Be kind rewind, d’après une histoire du réalisateur. Le film serait déjà en pré production, sous l'égide de Focus Features International. Le début du tournage est prévu pour début septembre. Après Garcia Bernal, Rhys Ifans et Jim Carrey, Jack Black pourrait bien incarner un nouveau personnage de doux rêveur mélancolique comme Gondry aime à les écrire. ninteen
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