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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Imagine Entertainment, Universal Pictures Distribution : UIP Réalisation : Matthew O'Callaghan Scénario : Ken Kaufman, d'après les livres de Margret et H.A. Rey Montage : Julie Rogers Décors : Yarrow Cheney Son : Dan Yale, Gregory King, Darren King Musique : Heitor Pereira, Jack Johnson Effets spéciaux : Joey Mildenberger Durée : 87 mn
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Frank Welker : Georges
Will Ferrell : Ted
Drew Barrymore : Maggie
Dick Van Dyke : Mr Bloomsberry
David Cross : Junior
Eugene Levy : Clovis
Joan Plowright : Miss Plushbottom
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Georges le petit curieux (Curious George)
USA / 2006
02.08.06
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Adapté d’une collection de livres pour enfants conçues et illustrés par H.A. et Margret Rey, Georges le petit curieux est un projet développé secrètement depuis 10 ans. Au début des années 90, le producteur Jon Shapiro rentra en contact avec l’un des auteurs, Margret Rey. Après avoir acquis les droits d’adaptation, Jon Shapiro s’associa avec David Kirschner, scénariste et producteur exécutif de Fievel et le nouveau monde. « Nous avons promis à Margret une adaptation fidèle, de grande qualité et digne de ses exigences. » Il leur faudra encore attendre plusieurs années avant qu’un troisième compère se joigne à eux : le bien nommé Ron Howard (Da Vinci Code, Apollo 13, Willow), lui aussi enthousiaste à l’idée d’adapter ces livres sous la bannière de la société Image Entertainment, qu’il dirige avec Brian Grazer.
Jon Shapiro précise : « Au départ, nous pensions tourner une version "live", mais les dresseurs consultés à l’époque nous ont expliqué que ce n’était pas souhaitable : aucun primate n’arriverait à émuler Georges. Quant à la création d’images de synthèse, elle était extrêmement coûteuse, or le projet impliquait de mettre sur l’écran un Georges infographique dans la majorité des plans. C’était clairement infaisable. » Le projet fut donc mis en veilleuse pendant quelques années, mais point oublié pour autant. Ron Howard explique : « Nous avons étudié différentes approches avant d’opter pour l’animation 2D. De nos jours, ce choix peut surprendre, mais c’est le plus conforme à l’original auquel nous entendions rester fidèles. »
Prenant le contre-pied de certaines adaptations récentes de classiques pour la jeunesse, le studio insista pour une tonalité et un langage conformes à l’original, c'est-à-dire parfaitement "convenables". Le film serait dénué d’humour suggestif, mais ne serait ni sirupeux, ni condescendant. C’est finalement Ken Kaufman (scénariste du western de Ron Howard Les disparues) qui façonna le script, d’après un sujet original qu’il co-signe avec Mike Werb.
Après plusieurs faux départs, le choix du réalisateur se porta sur Matthew O’Callaghan, animateur superviseur de La petite sirène et réalisateur de Mickey’s Twice Upon A Christmas. Ce jeune père, soucieux de toucher tous les publics, estima vital « de rester fidèle à l’esprit des ouvrages originaux, à leur graphisme, à leurs couleurs vives et à leurs formes si plaisantes. Il fallait faire un retour en arrière aux livres des années quarante, à leur palette si simple, marquée par une abondance de couleurs primaires. L’animation traditionnelle est beaucoup plus apte à traduire des récits aux illustrations pures, simples, colorées. »
Georges n’étant pas doué de la parole, une grande partie du dialogue et du commentaire est assurée par l’Homme au Chapeau Jaune, auquel Will Ferrell (Zoolander, Elfe) prête sa voix. « Ce film a été ma première expérience dans le domaine de l’animation, et Matt a dû me guider d’une main ferme sans freiner pour autant mes improvisations. » On retrouve à ses côté l’actrice Drew Barrymore (Donnie Darko, E.T., Batman Forever). « Les animateurs se sont largement inspirés de ses mimiques pendant les séances d’enregistrement, de sa diction et de ses inflexions. », révèle O’Callaghan.
La raréfaction des films d’animation en 2D a mis au chômage quantité d’artistes, avides de renouer avec le genre. Cela permit ainsi aux producteurs de les réunir pour le film. Arrivé à ce stade, Ron Howard ne pouvait faire mieux que de s’inspirer des créations d’H.A. et Margret Rey. Matthew O’Callaghan commente : « Les lecteurs d’H.A. et Margret Rey sont parfois de très jeunes enfants qui ne savent pas encore lire. Il leur suffit pourtant de regarder les illustrations pour capter sur le visage de Georges ses sentiments et ses émotions. Or c’est le rêve de tout animateur que de pouvoir créer un personnage par le seul biais de la pantomime, en s’appuyant uniquement sur ses expressions. »
Pour développer le style visuel – travail qui s’accomplit aux dernières étapes de l’écriture – O’Callaghan eut pour bras droit le chef décorateur Yarrow Cheney. Prenant pour référence le "style Rey", celui-ci s’en tint scrupuleusement à la palette des auteurs, refusant d’utiliser des couleurs étrangères à la série, comme le pourpre. La musique du film comprend des chansons du musicien Jack Johnson. Ce dernier, dont le fils a tout juste deux ans, trouva à son propre domicile une incomparable source d’inspiration.
On note enfin en anecdote que le bateau qui ramène George en Amérique se nomme le HA Rey, en honneur des auteurs du livre.
Sortie le 10 février 2006 aux USA, le film y a rapporté 58 millions, pour un budget de 50 millions. Malgré son énorme budget, c’est plus que suffisant pour espérer un retour de l’animation "traditionnelle". ninteen
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