Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Warner Bros. Pictures, Legendary Pictures, Blinding Edge Pictures
Distribution : Warner Bros.
Réalisation : M./Night Shyamalan
Scénario : M./Night Shyamalan
Montage : Barbara Tulliver, A.C.E.
Photo : Christopher Doyle, H.K.S.C.
Décors : Martin Childs
Son : Chris Munro
Musique : James Newton Howard
Effets spéciaux : ILM, Spectral Motion Inc.
Costumes : Betsy Heimann
Maquillage : Bernadette Mazur
Directeur artistique : Christina Wilson, Stefan Dechant
Durée : 109 mn
 

Paul Giamatti : Cleveland Heep
Bryce Dallas Howard : Story
Jeffrey Wright : Mr. Dury
Bob Balaban : Mr. Farber
Sarita Choudhury : Anna Ran
Cindy Cheung : Young Soon
M. Night Shyamalan : Vick
 

bande annonce
Site officiel
 
 
La jeune fille de l'eau (Lady in the Water)


USA / 2006

23.08.06
 

La jeune fille de l’eau commença sous la forme d’un conte, improvisé chaque soir par le réalisateur pour le plus grand bonheur de ses deux filles en bas âge, et développé en toute liberté durant deux semaines. « J’avais lancé à l’improviste : « Savez vous que quelqu’un habite sous notre piscine ? », amorçant ainsi une véritable odyssée dont j’étais le premier captivé. »





« L’idée de ce film m’est venue en même temps que celle du Village, poursuit le réalisateur, montres homme mais j’étais alors d’humeur bien plus sombre. Je n’étais pas encore mûr pour délivrer le message d’espoir de La jeune fille de l’eau. A mesure que nous devenons adultes, nous oublions que tout est possible. Les choses qui jadis étaient possibles ont fini par ne plus exister que sous forme d’histoires. Puis nous sommes devenus tellement cyniques et incrédules que ces histoires sont devenues des contes pour enfants!»

Shyamalan écrivit d’emblée le rôle pour Giamatti après l’avoir vu dans Sideways. « Il m’avait époustouflé par son humour, son humanité et la façon dont il portait ce film sur ses épaules. Paul est mon Richard Dreyfuss », explique Shyamalan, qui cite toujours Les dents de la mer et Rencontres du troisième type parmi les films qui inspirèrent sa vocation de cinéaste.
Bryce Dallas Howard fut associée au projet durant les premières phases de la transposition du conte. Au dernier jour de tournage du Village, le réalisateur lui dévoila l’histoire de La jeune fille de l’eau. Des mois plus tard, après avoir projeté Le Village à l’actrice et ses parents, Shyamalan déclara à Bryce que le rôle de Story lui revenait. Sur le plateau, l’application du maquillage corporel intégral, quasi translucide et étanche, de la comédienne demandait chaque jour trois heures de travail.

La jeune fille de l’eau a été tourné intégralement à Leavittown (Pennsylvanie), à quelques 35 Km de Philadelphie, sur le site d’une ancienne fabrique de cassettes 3M. La propriété de 32 hectares fournit à la production tout l’espace nécessaire à la construction du décor clé du film, ainsi qu’un entrepôt pour les décors intérieurs et un grand bassin pour les séquences subaquatiques. Shyamalan eut ainsi le privilège rare de tourner le film dans l’ordre chronologique, à la seule exception des scènes subaquatiques qui furent toutes réalisées en fin de tournage. Les parois de la piscine furent peintes dans un dégradé de bleu de plus en plus sombre à mesure qu’on s’enfonce dans ses profondeurs. En hommage à Hitchcock, Shyamalan et Childs, chef décorateur, l’équipèrent d’une grille dont le motif reproduit celui de la grille d’égout de L’inconnu du nord-express à travers laquelle Robert Walker laissait malencontreusement tomber le briquet de Farley Granger.

Le Monde Bleu est un pur produit de l’imagination de Shyamalan, ainsi que les créatures qui en assurent la garde. « C’était amusant d’inventer quelque chose d’entièrement nouveau, assure le réalisateur. Je devais néanmoins justifier le fait que ces créatures existent à notre insu, sans jamais se faire remarquer. La réponse ? Leur donner des formes et propriétés du monde végétal. »
Arrivé à la deuxième mouture du script, Shyamalan fit appel à l’illustrateur et concepteur des créatures fantastiques Mark McCreery (Le Village, Pirates des Caraïbes). Ces créatures marquent l’aboutissement d’un travail complexe, associant effets mécaniques et infographiques. Les versions animatroniques 3d du "Scrunt" et des "Tarturic" furent réalisées par les spécialistes de la société Spectral Motion Inc. Leur électronique était protégée par un revêtement en aluminium 100% étanche, rendu indispensable par les nombreuses scènes d’averse. Les "Scrunts" étaient en mesure de marcher, courir, et d’arborer quantité d’expressions grâce aux efforts conjoints de quatre à six marionnettistes de Spectral Motion. Chacun des "Tarturic" était interprété par un acteur distinct, doté d’une combinaison corporelle en latex et d’une tête mécanique contrôlée par deux marionnettistes. Le "Grand Eatlon" fut dessiné par McCreery et matérialisé en images de synthèse par les artistes et techniciens d’ILM.

La jeune fille de l’eau marque une coupure entre Shyamalan et la société Disney. Il s’agit de son seul film non produit par la filiale Touchstone. Cette fois, la distribution est assurée par Warner Bros, et le réalisateur en profite pour régler ses comptes dans son livre "The Man who heard voices" (l’homme qui entendait des voix) : il y explique le refus de Disney face à son scénario, ses différents avec les cadres de la société, l’argent roi... Nina Jacobson, qui a chapeauté la production des films précédents de M. Night Shyamalan, a été très déçue par le scénario de Lady in The Water, et l'a exprimé ouvertement lors d'un dîner : « Pas drôle... Votre rôle est trop important... Où allez-vous trouver une Coréenne de 2 mètres ?... Et puis ces noms Scrunt, Narf, Tartutic !... Je ne comprends pas, ça ne fonctionne pas... » Le scénariste fut dépassé par tant d'incompréhension de son oeuvre. « Nina ne comprenait pas ce que Night voulait dire. Il voyait bien ce qui lui était arrivé depuis qu'elle était devenue la patronne. Elle avait adopté les valeurs de la Walt Disney Company moderne. Il avait été témoin de la chute de son potentiel créatif. »
A l’heure d’aujourd’hui,montre militaire homme le film récolte 40 millions de $ aux Etats Unis, pour un budget de 55 millions. L'industrie parle de fiasco. Ses 20 millions de $ au démarrage conforte Disney dans son choix. Le réalisateur obtient en effet le moins bon score de sa carrière. Finalement son livre risque même d’avoir plus de succès que son film.
 
ninteen
 
 
 
 

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