Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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© Gebeka Films  

Production : Prima Linéa Productions, Gébéka Films, Celluloid Dreams, France 3 Cinéma
Distribution : Gébéka Films
Réalisation : Serge Elissalde, Grégoire Solotareff
Scénario : Grégoire Solotareff
Montage : Céline Kélépikis
Son : Fabien Devillers, Jean-Marc Lentretien, Bruno Seznec
Musique : Sanseverino
Effets spéciaux : Nicolas Daniel
Directeur artistique : Geneviève Gratien
Durée : 75 mn
 

Vahina Giocante : U
Isild le Besco : Mona
Marie-Christine Orry : Goomy
Jean-Claude Bolle-Reddat : Monseigneur
Bernadette Lafont : Mama
Guillaume Gallienne : Lazare
Sanseverino : Kulka
 

Site officiel
 
 
U


France / 2006

11.10.2006
 

U de A à Z




U est le fruit d'une nouvelle collaboration entre l'auteur de livres pour enfants Grégoire Solotareff et le réalisateur Serge Elissalde, trois ans après Loulou, un film d'animation qui avait rencontré un vif succès lors de sa sortie en salles en 2003, au sein d'un programme baptisé "Loulou et autres loups" (ce film d'une vingtaine de minutes était accompagné de 4 courts métrages). Mais si Loulou était tiré d'un ouvrage de Solotareff, U est une création originale, conçue dès le départ pour le grand écran. Ce projet date d'avant Loulou mais les producteurs avaient préféré commencer par le format court avant de se lancer dans le long métrage.

Il était U fois...

Grégoire Solotareff raconte : « En fait cette histoire de Licorne est née bien avant Loulou. J'avais déjà écrit une base de scénario en 2000. C'est une inspiration qui me vient de l'enfance. En 1960, quand je suis arrivé en France, j'avais visité avec mes parents le musée de Cluny où j'avais admiré la tapisserie de la dame à la Licorne. Cet animal est resté profondément dans ma tête. Plus tard, en lisant des choses sur la Licorne, symbole de la protection de la jeune fille vierge, j'ai eu envie de raconter, à travers elle, une histoire de séparation au moment de la rencontre de l'amour. Je voulais évoquer les rapports humains, des histoires d'amour croisées entre les gens de deux groupes qui, a priori, ne peuvent pas s'entendre. Et l'amour faisant changer les gens, il fait changer aussi l'entourage. Je souhaitais que les personnages évoluent au fur et à mesure de leurs drames et de leurs bonheurs. Il m'a semblé évident que les livres que je fais d'habitude étaient un peu petits pour raconter une telle histoire à tiroirs. J'avais besoin d'espace et j'ai eu très rapidement en tête l'idée d'en faire un film. »

Histoire d'U
L'intention de Grégoire Solotareff était de signer un « drame psychologique pour enfants ». Il explique : « Mes enfants m'ont souvent posé des questions sur la mort, sur la séparation, sur l'amour. Je n'ai jamais évité d'y répondre, au contraire j'avais envie de parler de cela mais sans que cela soit désespérant, ni exagérément joli ou plein de fleurs. La vie est la vie. On m'a souvent dit que ma manière de m'adresser aux enfants est un peu adulte mais les enfants ne sont pas des sous-adultes. Ce sont des personnes à qui il faut parler et même s'ils ne comprennent pas tout et si quelques mots leur échappent, ce n'est pas grave si globalement ils en retirent une émotion. Je crois aux histoires tout simplement. Et chacun, enfant ou adulte, y prend sa nourriture. Ce film est surtout une histoire d'amour et les histoires d'amour sont éternelles, elles commencent extrêmement tôt, même à trois ans dans leur coté romantique ou romanesque... L'idée du passage de l'enfance à l'adolescence me plait, elle implique la découverte de la vie, la perte de l'enfance. C'est un carrefour qui m'intéresse, c'est le vrai sujet du film. »

A l'Unisson
Pour le choix des comédiens qui prêtent leur voix aux personnages, les cinéastes ont fait appel à une célèbre directrice de casting, Frédérique Moidon. C'est en discutant avec elle qu'ils ont eu l'idée de contacter Isild Le Besco pour « le côté indolent de Mona » (dixit Solotareff), Vahina Giocante pour « le côté très cristallin et très précis de U » ou encore Bernadette Lafont pour « le côté rond et maternel de Mama ».

SanseverinU
Pour les besoins de la bande originale de Loulou, Sanseverino avait adapté sa chanson "Loulou ne vaut pas un clou". Le chanteur, rendu célèbre par ses morceaux qui mêlent variété et jazz manouche, a non seulement écrit la musique de U, mais a également prêté sa voix à Kulka, le chat guitariste... « Cela a été trois mois de travail ininterrompu dans mon studio avec l'envie de coller vraiment au film », confie Sanseverino.

Le système U
Le réalisateur Serge Elissalde évoque les choix esthétiques qui ont présidé à la conception de U : « Notre goût personnel à tous les deux penche à l'évidence vers des rendus traditionnels, très "faits à la main", très picturaux, et dans un style plutôt beaux-arts que numérique... Grégoire aime dessiner au bambou et à l'encre, moi j'affectionne le pinceau et le dessin "croqué", et nous n'aimons pas vraiment les styles trop laborieux ou léchés. C'est cette spontanéité que nous voulions conserver dans le film, les moyens numériques étant pris comme des procédés discrets au service de ce travail résolument artisanal. Les animations étaient dessinées au feutre-pinceau de manière à conserver un fort trait à l'encre, trait que l'on retrouve aussi dans le dessin des décors, eux-mêmes peints à la main sur papier de manière tout à fait classique. »

Bien vU !
Les références picturales abondent dans U, comme le confie Grégoire Solotareff : « Il était important pour moi de rester proche de mon univers habituel. Au niveau graphique nous sommes partis de mon travail à la fois noir, à l'encre, et très coloré avec un trait très rapide, assez naturel. On ne voulait pas de ligne claire. Artistiquement j'ai beaucoup été inspiré par les peintres que j'aime. Ce décor de Bretagne un peu exotique est très proche de Gauguin comme inspiration. La scène dans la cuisine du début du film est totalement volée à Rembrandt. Il y a des images de plage inspirées de Félix Vallotton, des cieux de Magritte. Et puis il y a des clins d'oeil au cinéma, à Jean-Luc Godard... »

U a été présenté en 2006 en ouverture du Festival du cinéma d'animation d'Annecy.
 
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