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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Les films du rêve, Cité-Amérique, TF1 International, IRD, France 2 cinéma
Distribution : TFM
Réalisation : Philippe Calderon
Scénario : Philippe Calderon, Jérôme Dauffy, Guillaume Vincent, texte aussi écrit par Georges Marbeck
Montage : Sylvain Lebel
Photo : Piotr Stadnicki
Décors : Jean-Yves Kervevan
Musique : Frédéric Weber
Durée : 72 mn
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Benoit Allemane : narrateur
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La citadelle assiégée
France / 2006
18.10.2006
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Le monde des insectes (Microcosmos) ou des oiseaux (Le peuple migrateur) en passant par celui des pingouins (La marche de l'empereur) : les documentaires animaliers prennent du grade depuis quelques années. Tournée avec de vrais animaux, La citadelle assiégée est une fiction animalière. "Le principe de réalisation a donc été de provoquer des comportements naturels, à partir de l'artifice de la mise en scène, inhérente au récit de fiction. Dans ce film on ne peut prêter des sentiments humains à ces automates, mot souvent utilisé dans le commentaire", confie le réalisateur Philippe Calderon. Ce dernier est un spécialiste du genre, remportant même le prestigieux prix de la Commission supérieure technique à Cannes pour Le Risque de vivre. Scientifique de formation, alternant films pour la télé et projets plus cinématographiques, Calderon touche à tout : le cerveau, la langue arabe, Michel Foucault (le philosophe), l'eau, un chimpanzé o Chaban-Delmas.
Pour rendre La citadelle assiégée possible, il a du utiliser le boroscope. Kezako? Outil révolutionnaire dans l'image macro. L'objectif est installé à quelques centimètres de l'animal, permettant une image nette de l'infiniment petit. Le problème d'ailleurs n'était pas de filmer des termites, mais d'aller dans la loge de la Reine, d'où elle ne bouge jamais : 20 cms de diamètre.
Il a fallu sectionner la loge horizontalement. Imaginer des travellings de quelques centimètres. Un périscope pour permettre la contre plongée. Protéger les insectes de tout ce remue ménage, de la lumière, de la foule autour. Entre chaque prise, la Reine des termites était reconditionnée avec soin et humidifiée régulièrement pour que son abdomen garde son tonus et ne se dessèche pas.
Dans l'Ouest africain, ici le Burkina Faso, les termitières sont vénérées. C'est un gage de sécurité. Les maisons des humains sont bâties à proximité des termitières et sont assez semblables.
Les termites sont sociales et organisées entre les ouvriers, les soldats, les termites ailées, la reine et le roi. Les fourmis, ici les Magnans, carnassières, sont divisées en ouvrières, soldats, et sexuées (dont une Reine, largement la plus grosse). On peut compter jusqu'à 20 millions de fourmis sur un hectare de Savane. Et pourtant trouver un Reine Magnan s'avère compliquer, tant elle est cachée, protégée, défendue.
La pire des menaces était la pluie, souvent forte, au point de rendre l'Afrique verdoyante, d'abîmer le matériel, et pourtant, il fallait imaginer des effets spéciaux : pluies artificielles, explosions, coulées de boue...
Le transport des équipes posait problème quand la piste, construite pour l'occasion, était inondée. Finalement, les véhicules finirent aussi embourbées. Sans compter ces satanées Magnan qui s'évadèrent de leur sarcophage en bâche et envahirent les pièces de la villa de la production : on les soupçonna de vouloir former un pont vivant, celles-ci se seraient accrochées les unes aux autres, jusqu'à ce que l'une d'entre elle arrive à rejoindre l'extérieur et permettre à toutes les autres de la suivre. Cet exode a donné l'occasion aux fourmis de tuer un python logé dans la salle des serpents en passant par ses yeux et sa bouche, le dévorant de l'intérieur. Bon ap'.
Yves Paccalet en tiré un livre photographique et pédagogique : Le peuple des royaumes obscurs. Le film, assez mal "vendu", ne fera peut-être pas le succès mérité en salles, même si la Toussaint pourrait lui faciliter un succès par le bouche à oreilles.
v.
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