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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Les films Christy's Distribution : Limelight Distribution Réalisation : Richard Bohringer Scénario : Richard Bohringer d'après son propre livre Montage : Yves Langlois, Mathilde Yvain Photo : Dominique Brenguier Décors : Robert Voisin Son : Eric Rophé Musique : B. Richard, O. Monteils, R. Borhinger Costumes : Céline El Mazouzi Durée : 90 mn
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Richard Bohringer : Richard
Romane Bohringer : Romane
Robinson Stevenin : Paulo
François Négret : Richard jeune
Luc Thuillier : Roland
Jacques Spiesser : le manager
Rémi Martin : homme du café
Gabrielle Lazure : Régine
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C'est beau une ville la nuit
France / 2006
08.11.2006
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LE LIVRE
Alors qu’il est au sommet de sa carrière d’acteur, il publie en 1988 C’est beau une ville la nuit. Ni un roman, ni une autobiographie, mais tout cela à la fois. Des souvenirs, des blessures jamais refermées, des rencontres magiques, des histoires d’amitiés enfuies et d’amours malheureuses, des signes mystérieux, des émotions partagées, des vertiges et des descentes aux enfers. Le livre d’un écrivain. Un vrai, qui a traversé les ténèbres et trouvé sa lumière. Un auteur hanté par Cendrars, Kerouac et London, bercé de jazz et de blues. Le succès est tel qu’il noue à jamais entre Bohringer et le public des liens chaleureux indéfectibles.
LE FILM
Ce film, il y a longtemps qu’il tournait autour. Et puis, un jour, il y a deux ou trois ans, il a senti qu’à soixante ans et quelque, il ne pouvait plus se dérober devant ce qui était son destin. « Il n’y a pas eu de vrai déclic, dit-il. Juste l’impérieuse nécessité »
Il se met au travail avec un scénariste, Gabor Rassov pour qu’il l’aide à trier dans ses souvenirs, tout en sachant que ce scénario n’est « qu’un prétexte, qu’une rampe de lancement, qu’une porte ouverte sur le hasard et la vie qui, j’en étais sûr, ne manqueraient pas de faire irruption sur le tournage ».
S’il y joue son propre rôle, il demande à François Négret, qu’il considère « comme un fils », d’interpréter son personnage jeune et à Robinson Stévenin de jouer en quelque sorte son double imaginaire : un jeune écrivain qui, ne lâchant jamais sa vieille Underwood, écrit l’histoire au fur et à mesure qu’elle se déroule, et s’apprête donc à revivre tout ce que Richard a vécu « mais en plus gai ». Le tournage se déroule sur trois mois, de septembre à décembre 2005, entre la France, le Canada et l’Afrique. Le scénario n’est vraiment qu’un point de départ. Lui qui disait dansLe bord intime des rivière, « je ne suis pas un gars de la syntaxe, je suis de la syncope, du bouleversement ultime », entend filmer comme il écrit. « A l’inspiration ». Et il reconnaît que ça ne simplifie pas toujours le travail de l’équipe. Il rêve en effet d’un cinéma sans plan de travail, improvisé et filmé à la volée. Il voit son film comme il voyait son livre. Ni roman, ni autobiographie, ni document-vérité mais tout cela à la fois. Entre le récit initiatique, le road-movie, le home-movie et le carnet de voyage d’un groupe de blues en tournée. Entre les souvenirs, le chant d’espoir, la déclaration d’amour d’un père à sa fille, d’un écrivain à l’écriture, d’un musicien à la musique, d’un homme à la vie... Un film comme son livre, comme ses livres, qui serait comme l’un des morceaux choisis d’un blues incessant et cadencé et ne ressemblerait à rien d’autre qu’à son auteur.
Les prises de vues terminées, il réécrit le film une troisième fois. Avec la complicité éclairée et chaleureuse du monteur québécois, Yves Langlois. Comme des musiciens faisant des variations sur un thème, ils cherchent ensemble le rythme des images, la cadence des séquences, déplaçant les unes et les autres au gré de leur inspiration, rajoutant une voix off, modifiant la musique, soulignant un effet, libérant une émotion, sans cesse remettant sur le métier leur ouvrage. Jusqu’au tout dernier moment. Jusqu’au moment où il lui faut bien accepter que, désormais, le film vive sa vie sans lui.
« Ce film, c’est un hymne à la liberté, à l’amour, au droit de rêver, au droit d’envoyer sa jeunesse plus loin que l’horizon. C’est aussi une prière, un film incantatoire, qui dit que si on n’est pas bien là où l’on est, il faut prendre la route, il faut se jeter avec passion dans quelque chose qui vous ressemble… Je me dis que ce sont des choses qui devraient parler à tous ces jeunes lascars, à toutes ces jeunes filles que je croise sur la route, dans mes concerts, dans la rue… » Et là, on se met à penser à ces mots du Bord intime des rivière : « J’écris pour être avec les autres. Ceux que j’ai connus. Ceux que je vais connaître. Ceux que je ne connaîtrai jamais. J’écris pour être meilleur humain. Pour éviter la disgrâce » Il suffit juste de remplacer le mot écrire par le verbe filmer pour comprendre que le blues âpre et profond qui monte de l’oeuvre de Bohringer ne connaît pas de frontière et qu’il est riche d’autant de mélancolie que d’espérance.
pierre
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