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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : AGAT Films & cie Distribution : Ad Vitam Réalisation : Laurent Achard Scénario : Laurent Achard , Nathalie Najem, d’après The last of the crazy people de Timothy Findley Montage : Jean-Christophe Hym Photo : Philippe Van Leeuw, Georges Diane Format : 1.85 Décors : Eric Barboza Son : Philippe Grivel Costumes : Manuela Copans, Ricardo Munoz Durée : 96 mn
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Julien Cochelin : Martin
Pascal Cervo : Didier
Annie Cordy : Rose
Fettouma Bouamari : Malika
Jean-Yves Chatelais : Jean
Dominique Reymond : Nadège
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Le dernier des fous
France / 2006
03.01.2007
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Il ne faut pas se laisser prendre par l'impression éminemment personnelle que laisse Le dernier des fous, prix Jean Vigo 2006. Laurent Achard (réalisateur de Plus qu'hier, moins que demain en 1998 et du court métrage La peur, petit chasseur, grand prix au Festival de Clermont-Ferrand en 2004) a en réalité transposé dans la France rurale d'aujourd'hui un récit à l'origine situé dans la bourgeoisie canadienne des années 60, The last of the crazy people de Timothy Findley. "Ce qui m'a plu d'emblée dans le livre de Finley, c'est qu'il parvient par la simple évocation d'événements du quotidien à faire peser une menace sourde sur ces personnages sans que jamais on ne puisse précisément la définir", explique-t-il. "C'est cette faculté à savoir installer un climat oppressant, presque terrifiant, qui m'a donné envie d'en faire l'adaptation."
Le réalisateur a pris des libertés avec le roman (certains personnages, certains événements et même certains ressorts de l'intrigue sont différents) et a surtout recentré l'histoire autour du personnage de Martin, placé au centre du film. Il a notamment veillé à ce que le jeune garçon devienne "le cœur sensible par lequel toute l'histoire est éprouvée". "Lorsque l’enfant dit : « Je veux redoubler », cela révèle tout autant une impuissance, un désarroi, une peur devant l’inconnu, qu’une volonté délibérée de maintenir à tout prix un monde qui se fissure", déclare-t-il. Or, dans le roman, le petit héros a au contraire hâte d'entrer au collège afin d'échapper à sa famille, son village, ses camarades de classe… Le plus paradoxal, c'est que Laurent Achard a bâti tout son film sur cette idée, qui est d'ailleurs la première phrase prononcée par Martin. "C’est pourquoi j’ai été très attentif à ce que cette « vision d’enfant » reste toujours intriguante et singulière, qu’elle demeure irréductible à toute forme d’interprétation psychologique ou sociologique qui porterait le risque d’un cinéma démonstratif dans lequel je ne me reconnais pas."
Indubitablement, il lui aurait été impossible de faire autant reposer le film sur les épaules du personnage de Martin s'il n'avait rencontré l'incroyable Julien Cochelin, qui interprète l'enfant avec une force et un charisme indescriptibles. De tous les plans, il a su se plier aux exigences du metteur en scène avec très peu d'indications. "C'est exactement le garçon que je cherchais", avoue Laurent Achard. "Quand je l’ai vu au casting, je lui ai simplement dit d’aller vers la fenêtre, puis de revenir vers la caméra et de fixer l’objectif, en comptant mentalement jusqu’à dix. Je lui ai demandé de le faire à plusieurs reprises et, chaque fois, il m’était impossible de savoir à quoi il pensait. Souvent chez les enfants, on sent une gêne, une timidité, une curiosité… Chez Julien, au contraire, son visage restait totalement opaque, avec ce regard qui peut vous fixer très longtemps sans laisser transparaître la moindre émotion, du moins en apparence. Et puis j’aimais aussi beaucoup sa façon singulière de bouger, de marcher. Dans le travail, il a été vraiment héroïque."
MpM
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