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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Touchstone Pictures, Icon Productions Distribution : Quinta communications Réalisation : Mel Gibson Scénario : Mel Gibson, Farhad Safinia Montage : John Wright Photo : Dean Semler Décors : Tom Sanders Son : Sean McCormack Musique : James Horner Effets spéciaux : Ted Rae Costumes : Mayes C. Rubeo Maquillage : Aldo Signoretti Directeur artistique : Tom Sanders Durée : 138 mn
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Rudy Youngnlood : Patte de jaguar
Dalia Hernandez : Sept
Jonathan Brewer : Emoussé
Raoul Trujillo : Zero Loup
Gerardo Taracena : Oeil du milieu
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Apocalypto
USA / 2006
10.01.2007
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L'acteur n'est pas très présent sur les écrans (son dernier film en tête d'affiche date de 2002). La célébrité a des litiges avec les flics de Los Angeles, l'alcoolisme, les Juifs (propos antisémites). Et le réalisateur? Après sa Passion du Christ et ses 611 millions de $ de recettes dans le monde, le cinéaste oscarisé de BraveHeart (210 millions de $ dans le monde), son Apocalypto était plus qu'attendu. Le résultat aura été décevant au niveau des palmarès de fin d'année mais aussi du box office, où il équilibre à peine son budget. Mais pourquoi Gibson s'est attaqué à ce sujet?
Il règne autour du peuple maya des mythes et des mystères que les siècles n'ont pas suffi à affadir. Cette civilisation, qui a régné sans conteste sur les Amériques pendant plus de mille ans, a connu un effondrement brutal et irrémédiable à l'orée du 10e siècle. Pour des raisons encore inconnues (guerre ? catastrophe écologique ? peur millénariste ?), les grandes cités ont été désertées, les constructions abandonnées et toute forme de vie urbaine peu à peu oubliée. La dynastie maya disparut, ne laissant ça et là que quelques centres périphériques perdurant jusqu'au 16e siècle, moment de la conquête espagnole. Aujourd'hui encore, de nombreux aspects de la culture et le religion mayas nous sont inconnus, mais il est prouvé que leurs connaissances en certains domaines comme l'astronomie et l'architecture étaient particulièrement avancées pour l'époque, de même que leur art est réputé comme l'un des plus beau et des plus fin de la période précolombienne.
Fasciné par une telle dynastie, Mel Gibson a eu envie de lui redonner vie au travers d'un film d'aventures et d'action qui soit le plus authentique possible. C'est pourquoi il s'est penché sur des textes mayas (notamment le célèbre livre "Popol Vuh") et sur des études archéologiques récentes, avant de se rendre sur d'anciens sites mayas. Il s'est également adjoint l'aide du Dr Richard D. Hansen, spécialiste de la civilisation maya, en tant que consultant sur le script. Le film a ainsi été conçu comme une véritable remontée dans le temps où tout participe de cette sensation de réalisme. Aucun élément du 21e siècle ne devant apparaître, l'équipe a dû concevoir décors prodigieux (dont une cité maya !), costumes, maquillages, fausses scarifications… Un monde entier à construire !!! Pour parfaire le tableau, le film a été entièrement tourné en dialecte maya yucatèque qui est toujours parlé dans la péninsule du Yucatan.
Il a également fallu tenir compte de l'aspect universel que Mel Gibson voulait donner à son film. "Il se trouve que les archéologues et les anthropologues pensent que la civilisation maya s'est heurtée à des problèmes incroyablement similaires à ceux de notre époque, à savoir la généralisation des dégradations environnementales, d'une consommation excessive et de la corruption politique", remarque le coscénariste Farhad Safinia. Mel Gibson et son équipe ont eu la conviction que les événements qui ont précédé la chute de l'empire maya sont identiques à ceux qui ont lieu aujourd'hui. Le réalisateur a donc voulu établir un parallèle entre les deux époques, afin de montrer que les cycles se répètent à l'infini.
Pour cela, il a choisi d'allier à l'écran la splendeur de la ville dans ses derniers jours au chaos menaçant, trahi par l'esclavage, la famine ou la panique. De plus, pour appuyer sa théorie selon laquelle la sècheresse a entrainé la multiplication des sacrifices humains, tout ce qui poussait devait avoir l'air mort. Sur ce point, le présent a d'ailleurs largement rattrapé le passé car il fut assez compliqué de trouver la luxuriante forêt où doit se dérouler la moitié du film, en raison du déboisement massif qui touche la région. Mel Gibson a peut-être raison d'être pessimiste : si les signes annonçant la fin d'une civilisation sont toujours les mêmes, il y a du souci à se faire…
MpM
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