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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Miramax Films, Mirage Enterprises, The Weinstein Company Distribution : Buena Vista International Réalisation : Anthony Minghella Scénario : Anthony Minghella Montage : Lisa Gunning Photo : Benoît Delhomme Décors : Alex McDowell Son : Sven Taits Musique : Gabriel Yared, Underworld Effets spéciaux : Universal Production Partners Costumes : Natalie Ward Maquillage : Ivana Primorac Directeur artistique : Andy Nicholson Durée : 119 mn
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Jude Law : Will Francis
Juliette Binoche : Amira
Robin Wright Penn : Liv
Martin Freeman : Sandy
Rafi Gavron : Miro
Vera Farmiga : Oana
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Par Effraction (Breaking and Entering)
Royaume-Uni / 2007
14.03.2007
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Filmé à Londres et aux studios d’Elstree durant l’été 2005, Par Effraction est le premier scénario original d’Anthony Minghella à être produit depuis son premier film, Truly, Madly, Deeply, en 1991.
Anthony Minghella confie : « Il y a longtemps, j’ai essayé d’écrire une pièce intitulée « Breaking and Entering ». Un couple rentre chez lui après une fête et découvre que sa maison a été cambriolée. En faisant l’inventaire de ce qui a été volé, ils se rendent compte que certaines choses ont été apportées, et ces objets révèlent qu’ils ont des problèmes au sein de leur mariage. J’aimais beaucoup cette idée, mais je n’ai jamais pu la développer de façon satisfaisante. Et puis, il y a deux ou trois ans, nous avons racheté une vieille chapelle dans le nord de Londres pour en faire notre studio. Je me souviens que mon fils Max a dit à l’époque de façon assez inquiétante que c’était « un très mauvais endroit pour un bureau » - on retrouve d’ailleurs cette phrase dans le film. Il allait à l’école dans le quartier et le connaissait bien. Mais j’aimais l’endroit et sa situation. Au cours de la rénovation très coûteuse, je me trouvais en Roumanie pour les repérages de Retour à Cold Mountain, et j’ai reçu des appels du bureau : « Il y a eu une effraction. » ; « Il y a encore eu une effraction. » Je suppose que le bureau était devenu une sorte de centre d’intérêt pour les cités du coin et que c’était amusant de pénétrer dans nos locaux. Nous avons été cambriolés treize fois en huit semaines. Cette espèce de « baptême du cambriolage » m’a rappelé l’idée que j’avais eue quinze ans plus tôt, et j’ai commencé à y penser d’une manière différente : un crime peut réparer quelque chose. Selon moi, quand un tort est commis, sa réparation rend tout le monde plus fort. Il y a aussi cette idée des différentes manières dont on peut voler les gens. Il existe toutes sortes de vols… »
Pour préparer son rôle, Juliette Binoche a séjourné à Sarajevo afin de s’imprégner de la langue et de la culture, de l’atmosphère de la ville et plus important encore, de rencontrer des femmes bosniaques dont les expériences vécues pendant la guerre l’ont aidée à mieux comprendre son personnage. Le producteur Tim Bricknell raconte : « Nous avons longtemps cherché des actrices d’abord bosniaques, puis originaires d’Europe de l’Est, pour tenir le rôle, mais nous avons senti en fin de compte que personne ne saurait mieux interpréter Amira que Juliette Binoche. Elle avait déjà joué des Européennes de l’Est, à commencer par L’insoutenable Légèreté De L’être, et elle a travaillé avec Kieslowski. Pourtant, comme nous tous, Juliette était très soucieuse au départ parce qu’elle n’était pas une vraie Bosniaque. Elle a donc beaucoup travaillé pour apprendre la langue et développer le personnage. »
Anthony Minghella a fait de Liv une femme suédoise et américaine, et non plus seulement suédoise comme dans les premières versions du scénario, pour justifier le choix de Robin Wright Penn. Il avait envie de travailler avec elle depuis qu’il l’avait vue dans The Pledge de Sean Penn. Anthony Minghella commente : « Cela faisait dix ans que j’avais envie d’avoir Robin dans un de mes films. Elle forme un fantastique équilibre avec Juliette – comme un fantôme, fragile, pâle, toute en introspection… Robin est en retrait, en recul, alors que Juliette vous jette la vie à la figure. Elles forment un parfait jeu de miroirs, le yin et le yang. »
Anthony Minghella et Jude Law sont amis depuis longtemps, et les prestations de l’acteur dans Le Talentueux Mr Ripley et Retour à Cold Mountain lui ont valu plusieurs prix, dont deux nominations aux Oscars. Anthony Minghella remarque : « Peu de gens ont l’intelligence, la démarche d’interrogation et le charisme de Jude. Je pense qu’il est parfois sous-estimé en tant qu’acteur, il est puni quelque part à cause de son physique. Les choses devraient être plus faciles pour lui en vieillissant, quand cette beauté brillante s’atténuera et laissera voir ce qu’il est vraiment. Sydney Pollack, mon associé, a travaillé huit ou neuf fois avec Robert Redford, et j’aimerais bien que Jude soit mon Redford. C’est un excellent acteur, complexe et particulier. »
Anthony Minghella confie : « Quand j’écris, je ne songe pas vraiment aux acteurs. C’est assez banal, mais je pense vraiment qu’écrire est une investigation en soi-même. Quand j’écris à propos d’Amira la réfugiée bosniaque, je suis Amira, je pense comme elle. Ce n’est pas aussi mécanique qu’imaginer des gens, c’est plus spécifique et intéressant… et difficile à exprimer. En tant qu’écrivain, j’aspire à plonger le plus loin possible dans mon propre trouble, ma douleur, ma joie, et j’essaie de les rendre vivants. »
Bien que plusieurs scènes aient été tournées sur le site de construction de King’s Cross, la rénovation du quartier a avancé si rapidement qu’il a fallu trouver un autre lieu de tournage pour le studio de Will et Sandy, Green Effect. Il n’était en effet plus possible de trouver des rues mal famées et des bâtiments abandonnés à proximité immédiate… Après avoir étudié 30 à 40 constructions le long du canal en s’éloignant de King’s Cross vers l’est, l’équipe a découvert une fonderie abandonné à Bow, dans l’East End. Le bâtiment était tellement délabré qu’il a fallu le reconstruire entièrement, en employant d’authentiques techniques de construction et non un « maquillage » superficiel comme c’est ordinairement le cas sur un décor de cinéma. Les murs ont été nettoyés au sable, les sols refaits, on a remplacé les fenêtres et des passerelles intérieures d’acier ont été installées. Alex Mcdowell, le chef décorateur, commente : « Il n’y avait pas vraiment d’autre alternative. Avec les restrictions de budget et les exigences géographiques, il fallait trouver un endroit qui existe véritablement et le façonner. C’est ce que nous avons fait dans la plupart de cas : nous avons trouvé des lieux existants et les avons modifiés. Nous avons souvent aussi adapté notre vision aux endroits préexistants plutôt que d’essayer de l’imposer. » ninteen
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