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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Films du Losange
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Production : Pierre Grise Productions Distribution : Les films du losange Réalisation : Jacques Rivette Scénario : Pascal Bonitzer, Christine Laurent, d'après La duchesse de Langeais de Balzac Montage : Nicole Lubtchansky Photo : William Lubtchansky Décors : Manu de Chauvigny Son : Florian Eidenbenz Durée : 137 mn
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Bulle Ogier : Princesse de Blamont-Chauvry
Guillaume Depardieu : Armand de Montriveau
Jeanne Balibar : Antoinette de Langeais
Michel Piccoli : Vidame de Pamiers
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Ne touchez pas la hache
France / 2006
28.03.2007
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Adapter Balzac une première fois avait réussi à Jacques Rivette : La belle noiseuse, d'après Chef-d'oeuvre inconnu, avait reçu en 1991 le grand prix du jury à Cannes et lui avait valu cinq nominations aux César. Quinze ans plus tard, il s'attaque donc avec bonheur à Ne touchez pas la hache d'après la Duchesse de Langeais (dont c'était le premier titre), qui appartient à la trilogie de L'histoire des treize.
Pourtant, l'alchimie Balzac/Rivette n'était pas évidente. "C'est un écrivain que j'ai eu beaucoup de peine à lire", avoue-t-il. "J'ai essayé pendant plus de trente ans, sans jamais y arriver ! Au début des années 50, Rohmer m'avait dit : Quand
on veut faire des films, il y a deux écrivains qu'il faut lire : Balzac et Dostoïevski ! J'ai lu Dostoïevski tardivement. Quant à Balzac, je l'ai “découvert” une nuit d'insomnie, en tombant sur Une ténébreuse affaire. Ce roman m'a converti, et m'a donné la clef
pour lire l'ensemble de son oeuvre."
Malgré cela, à l'origine du film, il n'y a pas tant le désir de se frotter à nouveau au texte de Balzac que de réunir Jeanne Balibar et Guillaume Depardieu. "Nous sommes partis d'un projet de film avec Jeanne et Guillaume dont nous n'avions pas trouvé le financement", explique le réalisateur. "Le désir de faire un film fondé sur leur face à face subsistait. Et, après avoir passé en revue l'ensemble de la littérature occidentale, une fois de plus Balzac s'est imposé, en ne mettant d'autre condition à ce choix que notre respect de son récit."
La fidélité est en effet le maîter mot de cette adaptation attentionnée qui respecte à la fois l'esprit de Balzac, mais également son texte. "Ce qui se passe entre la duchesse et le général Armand de Montriveau est une illustration des fautes commises par ce petit clan du faubourg Saint-Germain, à ce moment de la Restauration", explique Jacques Rivette. "On a donc très vite choisi de garder aussi précis que possible le contexte de cette histoire. Ce qui nous intéressait, même si cela peut paraître chimérique, était de transposer en termes cinématographiques l'écriture de Balzac. Cette écriture joue sur des forces contradictoires, qui génèrent comme un système d'explosion contenue : les longues phrases coupées par des incidentes, les changements de vitesse surprenants, cette façon de dire presque en passant les choses les plus importantes... Voilà pourquoi il faut effectivement lire Balzac mot à mot. C'est une écriture à trois dimensions." MpM
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