Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : aramount Pictures, David Foster, Cooper Layne et Sean Bailey
Réalisation : Jon Amiel
Scénario : Cooper Layne, John Rogers
Montage : Terry Rawlings
Photo : John Lindley
Décors : Philip Harrison
Musique : Christopher Young
Costumes : Dan Lester
Durée : 134 mn
 

Aaron Eckhart : Dr John Keyes
#412 : Major Rebecca "Beck" Childs
Delroy Lindo : Dr Ed "Braz" Brazzelton
Stanley Tucci : Dr Conrad Zimsky
Tchéky Karyo : Dr Serge Leveque
 

site officiel
 
 
The Core (Fusion)


USA / 2003

16.04.03
 

Au cœur des bourrasques, tremblements de terre, irruptions volcaniques, ras de marée, incendies, chutes de météores et autres invasions de coléoptères, le cinéma catastrophe se porte bien, merci pour lui.




On croyait un temps l’avoir vu flirter ici avec le film policier (un flic en maillot de corps qui tire à tout va dans une tour en provocant plus de dommages que des flammes infernales) là avec la romance (deux tourtereaux sur un ersatz du Poséidon qu’une simple collision avec un glaçon pousse à la nage), mais il semble avoir retrouvé les pantoufles de ce bon vieil Irwin Allen pour un nouveau grand-huit.

Irwin Allen a, en une décennie – les seventies – provoqué sur nos écrans plus de catastrophes naturelles sur la planète que Dieu depuis la création et fait flamber ou réduire en poussières tours, avions, navires et des trucs même pas encore construits bien avant Ben Laden. Producteur et à l’occasion réalisateur, il a détruit une demi-douzaine de fois la Belle Bleue sans qu’Hollywood ne lui cherche des poux dans la barbe. Bien au contraire.
Les titres parlent d’eux-mêmes : Le sous-marin de l’Apocalypse, Horizons en flammes; La tour infernale, L’aventure… et Le dernier secret du Poséidon, Le jour de la fin du monde, L’inévitable catastrophe (ce dernier cumulant deux records : le pire film jamais tourné selon un critique du Sunday Times et celui possédant le plus de figurants vivants à l’écran, 22 millions d’abeilles !).
En 1976, un simple requin en fibre de verre lui vole la vedette en flirtant sur sa vague jusqu’à lui bouffer son surf et son steak. Il meurt en 1991…
Entre-temps, personne, et surtout pas les pontes d’Hollywood, n'a néanmoins oublié cet impact commercial qu’est le genre catastrophe, même s’il s’avère au résultat catastrophique : la série des Airport, Tremblement de Terre et autre Avalanche en témoignent, où des stars à l’abandon venaient s’aligner à l’affiche pour gonfler leur fond de retraite... Mais il faudra le milieu des années 90 et l’avancée des nouvelles technologies numériques en effets spéciaux pour en redorer le blason.

C’est d’abord l’assassin qui sert la soupe : Steven Spielberg produit Twister (et plus tard Deep Impact). S’en suit un magma de Volcano, Pic de Dante et autre cigarette mal éteinte, avant que Jerry Bruckheimer ne flaire le poisson et sorte à son tour son Armageddon. L’autoroute a réouvert et on y circule maintenant dans les deux sens.
Il n’en faut pas plus pour Cooper Layne, producteur et scénariste, témoin d’une éruption volcanique à Hawaï, pour se dire, boudieu ! «il serait passionnant de plonger à l’intérieur du volcan et progresser vers le centre de la Terre et son noyau liquide» (sic !). Passé les effluves, il n’en démord pas pour autant et va voir son pote Jon Amiel. «Ca te dit ?». «On fonce !».
Et c’est à partir de là qu’on rigole avec eux…
Jon Amiel est un gentil garçon. Il dit toujours «ou ». Remarqué par le public au Festival de Deauville en 1990 pour Tante Julie et le Scribouillard avec notre ange à nous, Peter Falk, puis plus ou moins pour un remake inutile du Retour de Martin Guerre, re-intitulé Summersby, il intéresse rapidement les directeurs de projets de diverses majors. Il signe sans âme en 1995 une variante sur le serial killer avec Copycat, une comédie en 1997, L’Homme qui en savait trop… peu et un Haute Voltige, présenté hors-compétition à Cannes en 1999, fort de la présence au générique de Sean Connery et de Catherine Zeta-Jones.
Caressé dans le sens du poil, il réunit un casting de géniaux mal-connus. La petite Hilary Swank récompensée par l’Oscar et dix-huit autres prix pour son rôle de travesti dans Boys don’t cry de Kimberly Pierce en 1999, Aaron Eckart, découvert chez Neil LaBute dans quatre films (En compagnie des hommes, Entre amis et voisin, le génial Nurse Betty et Possession) ou notre amusant Tcheky Karyo national qui prouve ici encore à quel point il est le second rôle idéal du film « chips » à l’américaine.

Maintenant, un peu de neige, de fontes des glaces, de secousses sismiques du Morbihan à la Floride, et Hollywood n’est pas là de cesser de nous amuser. A leur bonne grâce…
 
arnaud
 
 
 
 

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