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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Nord-Ouest Films, Le Bureau, Pathé, France2 Cinéma, Blackfeet Pictures, Une Hirondelle Productions Distribution : Pathé Distribution Réalisation : Christian Carion Scénario : Eric Raynaud, Christian Carion Montage : Andréa Sedlackova Photo : Walther Vanden Ende Format : 35mm Décors : Jean-Michel Simonet Son : Pierre Mertens Musique : Clint Mensell Maquillage : Mabi Anzalone Durée : 113 mn
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Emir Kusturica : Grigoriev
Guillaume Canet : Pierre
Alexandra Maria Lara : Jessica
Oleskii Gorbunov : Choukov
Philippe Magnan : Mitterrand
Niels Arestrup : Vallier
Fred Ward : Reagan
David Soul : Hutton
William Dafoe : Feeney
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L'Affaire Farewell
France / 2009
23.09.2009
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La véritable affaire. Il faudra pourtant attendre plusieurs années pour prendre toute la mesure de cette "affaire d'espionnage unique dans les annales de l'espionnage", selon Raymond Nart, ex-numéro deux de la DST, 72 ans, qui a dirigé de bout en bout le dossier "Farewell", nom de code de Vladimir Vetrov, et qui était l'un des seuls à connaître son identité.
Cet officier soviétique du KGB livra à la DST (services français de contre-espionnage) en 1981 et 1982 quelque 3.000 documents sur l'espionnage soviétique en Occident, dont les noms de près de 500 espions ou agents du KGB dans les pays occidentaux. Il avait été approché auparavant par la DST par l'intermédiaire de Xavier Amiel, un cadre moscovite de Thomson.
"Farewell" révéla non seulement l'ampleur de l'implantation de l'espionnage soviétique en Occident mais surtout les retards technologiques de l'URSS. Pour Raymond Nart, "Farewell" a en effet "permis de dégrader le système soviétique en tapant au coeur même du tout puissant KGB".
A la suite de ces révélations transmises à Ronald Reagan par François Mitterrand, le président américain lançait en mars 1983 le programme de "Guerre des étoiles" (détection et destruction de missiles balistiques) marquant la supériorité définitive de la technologie américaine sur l'URSS.
Affecté à la direction X du KGB où il "voyait passer tout le pillage scientifique et technique du KGB en Occident", Vetrov a en effet fait passer à la DST pendant une dizaine de mois une masse imposante de documents : catalogues des besoins de recherches demandées au KGB par la communauté soviétique militaro-industrielle et bilans 1979, 1980, 1981 de ces recherches; documents recueillis par les agents du KBG sur l'avion furtif américain; 400 noms d'officiers du KGB dans le monde relevant de la direction X, recopiés sur un cahier d'écolier; noms de 70 agents infiltrés dans seize pays occidentaux.
La DST avait confié à Vetrov deux appareils photos miniatures, mis au point par la CIA, de la taille d'une petite boîte d'allumettes, avec des pellicules spéciales de cent clichés capables de photographier des documents de format 21X27.
Vetrov remettait les pellicules au commandant Patrick Ferrand, attaché militaire adjoint à l'ambassade de France à Moscou. Elles étaient ensuite rapatriées en France par porteur spécial, puis remises à la DST, raconte M. Nart. Leur contenu était développé à Paris, puis transféré à 70 % à la CIA.
Vetrov, que Raymond Nart n'a jamais rencontré, "avait été impressionné par la vie en Occident" lors de séjours pour le KGB en France et au Canada. "Personnalité complexe qui alternait les périodes d'exaltation et de dépression, Vetrov estimait qu'il n'avait pas eu la carrière qu'il méritait au KGB", explique M. Nart.
Condamné à 15 ans de prison pour avoir tenté de tuer sa maîtresse et tué un policier en 1983, Vetrov fut ensuite démasqué et fusillé en 1985.
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