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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Les films Alain Sarde Distribution : Bac films Réalisation : Diane Kurys Scénario : François-Olivier Rousseau, Murray Head, Diane Kurys Montage : Joële van Effenterre Photo : Vilko Filac Musique : Luis Cacalov Durée : 135 mn
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Juliette Binoche : George Sand
Benoît Magimel : Alfred de Musset
Stefano Dionisi : Pietro Pagello
Robin Renucci : François Bulloz
Karin Viard : Marie Dorval
Isabelle Carré : Aimée d'Alton
Patrick Chesnais : Gustave Planche
Denis Podalydès : Burke
Arnaud Giovaninetti : Alfred Tattet
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Les enfants du siècle
France / 1999
22.09.99
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George Sand (née Aurore Dupin) est née en 1804. Eduquée au couvent, elle apprend ses idéaux politiques en lisant Rousseau. Avec le Baron Dudevant, elle se marie à 18 ans et a deux enfants. 8 ans plus tard elle le quitte pour rejoindre son amant à Paris, Jules Sandeau. Sand devient la première "auteure" autonome financièrement avec le succès de son premier ouvrage, Indiana. Elle croise alors Delacroix, Litz, ses amants Chopin (leur liaison inspira une comédie musicale "Sand et les Romantiques" et un film), Musset, ou Flaubert... A travers ses livres, elle tente de faire naître un idéal socialiste. Elle se penche sur le petit peuple avec ses oeuvres les plus connues (La mare au diable, François le Champi ou La petite Fadette). sa vie activiste s'arrêtra avec les événements de 48 et la terrible déception qui en découle. Elle quitte Paris pour écrire et mourir, en 76.
Alfred de Musset est né quelques années plus tard, en 1810. Il est issu d'une famille aisée, érudite. Il étudie le droit et la médecine. Il est mondain, aimanté par la littérature. Il publie ses premiers poêmes dès l'âge de 18 ans. A 23 ans, il rencontre George Sand. Leur liaison durera 2 ans, et s'achèvera bancalement en Italie. Lui qui avait écrit une première pièce nommée La nuit vénitienne, un échec en 1830. C'est avec Lorenzaccio qu'il touche à l'universel en décrivant un héros romantique qui lui ressemble. Il dédiera à Sand des poésies de Nuits et son autobio qui donne le titre du films La confession d’un enfant du siècle. Il se brûle très vite, comme tous les génies précoces frottés aux axtrêmes de la vie. Académicien en 52, il meurt en 57.
Il faudrait avoir perdu tout esprit de rigueur pour essayer de définir le romantisme, selon Paul Valéry. C'est une gageure de vouloir illustrer ce mouvement à la fois politique et sociologique, littéraire et psychologique.
Diane Kurys s'y est attelée, accumulant les obstacles : une star française oscarisée et son futur amant, un casting de second rôles éblouissant, des costumes, des décors historiques... il s'agissait de l'une des plus importantes productions de l'année pour le cinéma français, un parfait produit d'exportation, labellisé art et essai haut de gamme "à la française".
Mais l'échec n'est pas inévitable. Seuls Germinal et Cyrano, ainsi que les Pagnols, ont dépassé le seuil des 4 millions d'entrées. Même l'acclamé Ridicule n'a pas pu franchir la barre des 3 millions. Nombreux sont ceux qui finissent déficitaires. Et Kurys n'est pas une spécialiste du genre, même si son regard féminin sur Sand est un atout.
Les acteurs ne suffisent pas. D'ailleurs Binoche a subi un cruel revers avec son come-back avec Téchiné (Alice et Martin). L'exposition médiatique est prafois un boomerang pervers. Quant à Magimel, il n'est pas encore assez connu, même si la presse people risque de s'emparer du phénomène et si certains ne manqueront pas de rappeler ses débuts en Momo dans La vie est un long fleuve tranquille.
Et puis le même jour, trois films historiques sortent en salle : Songe d'une nuit d'été (Shakespeare, Pfeiffer, Marceau), Le Violon Rouge, et La Lettre (Oliveira, Mastroianni, La Princesse de Clèves). 3 films pour la même cible.
Evincé à Venise (où il aurait eu logiquement sa place), le Festival de Toronto l'a récupéré pour l'avant-première mondiale. Vu les malheurs des récentes productions historiques (Wargnier, Ruiz), et malgré les gros moyens , le romantisme ne sera peut-être pas tendance dans cette époque qui n'aspire qu'au bien-être.
vincy
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