Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Les enfants du siècle


France / 1999

22.09.99
 



ON NE BADINE PAS AVEC L'AMOUR





Le couple Georges Sand-Alfred de Musset, romantiques nés, écrivains de leur temps, est l'une des unions les plus fascinantes de la littérature.
Passionnés, généreux, fous, voyageurs, bravant les tabous et survolant les interdits, provocateurs et auteurs sans concessions, ils formaient sans aucun doute un duo digne d'être transposé au cinéma (après une carrière en comédie musicale sous l'archet de Catherine Lara).
Las, Les Enfants du siècle n'emballent pas. Un comble pour une épopée romantique. Cette fresque sombre prend plus ses origines dans le tourmenté film de Chéreau (La Reine Margot) que dans le léger et poétique film de Rappeneau (Cyrano). A cause d'un scénario trop superficiel, un montage trop haché (dans les deux cas, on se demande si une version plus longue n'aurait pas été plus souhaitable), le film manque de fougue, de chair, et de profondeur.
On regrette qu'un film sur deux auteurs si connus, si respectés parlent si peu de leurs oeuvres, montrent si peu leur génie, leur travail, leur collaboration professionnelle (unique si l'on considère qu'il se donnait leurs oeuvres). Il est clair qu'on attendait plus d'un film typiquement "label Qualité Française" réalisé par Diane Kurys, observatrice experte des peines de coeur. Mais il semblerait que les costumes, les décors, la pesanteur d'une telle production (qui plaira à coups sûrs aux anglo-saxons) ont bridé la sensibilité de la cinéaste. L'oeuvre manque de sentiments.
Artistiquement, il n'y a rien à redire : la musique est somptueuse, les "petites mains" ont fait un travail précis et fidèle dans la restitution. Le principal écueil s'appelle Juliette Binoche. Grande actrice (elle est capable de tout jouer....), elle n'offre hélas aucune nouveauté à son répertoire. On a demandé à Juliette de jouer du Binoche. A la manière d'Adjani répétant ses rôles de névrosées prêts pour l'Asile, cette George Sand ressemble trop aux personnages incarnés par l'Oscarisée frenchy. Pire que cela, on peut dire que chacun des seconds-rôles est gâché par la concision de leurs apparitions, le peu de dialogues et d'émotions à dévoiler... hélas pour Renucci, Carré, Viard, et autres grandes figures du cinéma français.
Heureusement, Benoît Magimel en De Musset nous touche et nous permet d'être happé par cette histoire d'amour qui glisse vers la folie et les déraisons. Une révélation optimiste depuis le temps qu'un jeune acteur n'avait pas eu le haut de l'affiche dans une production chère du cinéma français. Répliquant sans gêne à Binoche et aux autres, Magimel promet d'être un enfant du siècle... prochain.
Le reste n'est que histoire, passé, et fait penser à ces films des années 50, un peu kitsch et trop pastels, qui se démoderont vite. Une gageure pour de tels artistes, censés avoir inspiré Kurys.
 
vincy

 
 
 
 

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