|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
Production : Section 8, USA Films, TF1 Int'l, Clear Blue Sky
Distribution : ARP selection Réalisation : Todd Haynes
Scénario : Todd Haynes
Montage : James Lyons
Photo : Edward Lachman
Musique : Elmer Bernstein
Durée : 107 mn
|
|
Julianne Moore : Cathy Whitaker
Dennis Quaid : Frank Whitaker
Dennis Haysbert : Raymond Deagan
Patricia Clarkson : Eleanore Fine
|
|
|
|
|
|
Far from Heaven (Loin du paradis)
USA / 2002
12.03.03
|
|
|
|
|
|
Scénario. Musique. Photo. Actrice. Les 4 piliers de ce film ont été nominés aux Oscars. Depuis sa découverte aux festivals de Venise et de Toronto, en septembre dernier, Loin du Paradis s'avère être un des films les plus marquants en provenance des Etats Unis, depuis longtemps. Comme à son habitude, l'Académie n'a pas pris de risque et n'a pas voulu récompenser un film original, subversif, trop indépendant avec les catégories suprêmes (réalisateur, film). La plupart des critiques américains ont décerné un prix de la meilleure actrice et un autre de la meilleure photo. Les European Film Awards ont retenu le film parmi les meilleurs oeuvres non européennes de l'année. Les critiques de New York et Chicago l'ont même élu meilleur film. Cette avalanche de récompense s'achève avec plusieurs prix à Venise : meilleure actrice, prix du public pour Julianne Moore, prix pour la contribution artistique du chef opérateur et une mention pour Todd Haynes.
Haynes, justement, 42 ans, peu connu, n'a réalisé que 4 longs métrages à date. Il a commencé sa filmographie avec Poison (d'après l'oeuvre de Jean Genet), traitant ainsi de ses sujets de prédilection : aliénation, mort, homosexualité, le tout baigné dans la pop culture (science fiction des fifties, histoire d'amour gay) et le SIDA. On retiendra une forte controverse aux USA et un Grand Prix du jury à Sundance. Puis vint le temps de Safe. Le film est considéré comme celui ayant révélé Julianne Moore. C'est son premier grand rôle principal. C'est aussi un film psychologiquement terrifiant sur la vie d'une femme vivant en banlieue. Là encore on reconnaît les obsessions du cinéaste. Avec Velvet Goldmine, il explore le glam-rock et s'offre une sélection cannoise.
Il a retrouvé Moore pour Loin du Paradis, engagé Dennis Quaid dans un contre-emploi étonnant. On découvre aussi Dennys Haybert, qui faisait des allers et retours entre le plateau de la série "24 heures chrono" et celui du Todd Haynes.
Prestige aidant, les deux autres talents du film sont des créateurs. Elmer Bernstein, qui compose des musiques de films depuis 50 ans, parmi lesquelles Les 10 commandements, Les 7 mercenaires, La Grande évasion, Y a-t-il un pilote dans l'avion?, Le Temps de l'innocence... Edward Lachman a 30 ans de métier derrière lui. Ce directeur de la photo a réalisé un travail prodigieux sur ce film. Il avait éclairé des films aussi hétérogènes que Recherche Susan Désespérément, Less than Zero, Mississipi Massala, Selena, Le Limier, The Virgin Suicides, Erin Brockovich, S1m0ne... travaillant ainsi sur tous les genres, et avec des réalisateurs comme Mira Nair, Steven Soderbergh, ou Sofia Coppola.
Tourné pour 14 millions de $ dans le Nord Est des Etats Unis, le film est aussi financé par des capitaux français. A part le public citadin (dans des villes disposant de salles art et essai) et la clientèle gay (ouvertement ciblée), il ne sera certainement pas un énorme succès. Dommage. Avec une centaine de copies, et selon son nombre d'Oscars (on ne doute pas de l'éloge critique), on espère que le film dépassera sans aucun souci les 50 000 entrées de Velvet Goldmine.
vincy
|
|
|