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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Flash Films
Réalisation : Abdellatif Kechiche Scénario : Abdellatif Kechiche Montage : Tina Baz Legal
Photo : Dominique Brenguier, Marie Emmanuelle Spencer
Son : Joël Riant, Ludovic Henault
Durée : 130 mn
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La faute à Voltaire
France / 2001
14.02.01
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Abdellatif Kechiche, dont c'est le premier film, avoue avoir depuis longtemps des désirs de cinéma. Pour multiplier les chances de trouver des producteurs potentiels à qui l'aventure ne ferait pas peur, Kechiche à écrit plusieurs scénarios. Le script de l'un d'entre eux, La faute à Voltaire, arriva très à propos sur le bureau de Jean-François Lepetit, le producteur, en plein remue-ménage suscité par les lois Debré. Idéal donc.
À l'écriture,michael kors clutches outlet Kechiche s'est interrogé sur la représentation des "clandestins" aux yeux de la majorité des Français, lesquels ont vite fait de les déshumaniser par une vision de masse, proche d'un fléau pour l'économie du pays. Il ne s'agit pourtant que d'êtres humains qui aspirent à une vie meilleure, et filmer l'un d'eux, en l'isolant, ne s'attachant qu'à un visage qui sait aimer, pleurer, rire, peut raisonnablement changer le regard porté sur ces exclus.
La préparation du film, avant même le casting, a nécessité pour Abdellatif Kechiche de nombreux déplacements dans les foyers de la capitale, de longues discussions avec les SDF, de véritables relations pour comprendre leur situation et saisir la part de désillusion et d'espoir dont regorgent des lieux comme le foyer Emmaüs, lequel fut choisit pour le tournage.
La volonté première de Kechiche était d'éviter le piège du "film à idées", qui dessert souvent par maladresse les idées qu'il est censé défendre. Le scénario s'est donc construit sur plusieurs niveaux de lecture, ouvert aux différentes interprétations et proche du conte dans sa narration.
Sans être dégagé de certaines idées politiques évidentes, La faute à Voltaire n'est pas un film militant. Sami Bouajila a tout de suite accepté le rôle de Jallel en qui il a vu un être sensible, en quête de liberté physique et spirituelle, empreint de poésie et d'optimisme. Jallel possède cette faculté presque enfantine de se laisser guider par ses désirs, presque naïvement, dans ce "pays d'accueil" où tout semble possible malgré la grisaille environnante.
Elodie Bouchez incarne Lucie, cette "petite fée" qui libère Jallel de sa propre intolérance et de son éducation axée sur la famille et le respect des traditions. Bien que paumée, Lucie aime la vie sans se soucier des répercussions de ses actes. Elle nourrit ses besoins sexuels sans tabous, sans avoir peur du regard des autres. Ce rôle était un véritable défi pour l'actrice qui prouve une fois de plus son talent et son désir de se mettre en danger.
Aure Atika joue le personnage de Nassera, à l'opposé du genre de rôle qu'elle a pu jouer jusqu'à présent. Nassera est le personnage sauvage du film, aussi paumée que Lucie dans un autre répertoire, sa vie lui échappe et le destin la malmène et la désoriente continuellement. Elle recherche les solutions d'une vie meilleure sans jamais les atteindre, constamment déchirée par ses blessures du passé et son désir de ne plus recommencer les mêmes erreurs. C'est ce qui explique son aspect lunatique et son côté impulsif. romain
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