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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Mokép Co Distribution : Memento films Réalisation : Gyorgy Palfi Scénario : Gyorgy Palfi, Zsofia Ruttkay Montage : Gabor Marinkas Photo : Gergely Poharnok Musique : Samu Gryllus, Balazs Barna Durée : 75 mn
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Hukkle (Hic)
Hongrie / 2002
01.10.03
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Né en 1974, Gyorgy Palfi est diplômé de l’Académie Hongroise des Arts Cinématographiques et Dramatiques de Budapest. Il a réalisé plusieurs courts-métrages sélectionnés dans de nombreux festivals. Hic est son premier long-métrage.
Lointainement inspiré d’un mythe rural hongrois du début du siècle dernier, Hic se veut, pour les médias, une comédie policière. Hélas, il ne suffit pas de l’écrire sur l’affiche pour que ce soit vrai. Hic est avant tout, selon son réalisateur, admirateur attendu de David Lynch et Jean-Luc Godard, un film d’auteur.
Palfi décide, alors qu’il est sur le point de boucler sa dernière année d’université, de mettre en scène la vie d’un village typique à travers un leitmotiv assez inattendu, un vieil homme et le rythme de son hoquet. Face au manque d’enthousiasme témoigné par ses professeurs à la lecture de son scénario, Palfi introduit sur le tard la dimension policière du film. Il fut fasciné par cette histoire que les villageois hongrois se racontent les uns aux autres depuis trois-quart de siècle. Dans les années 1920, les femmes d’un village nommé Tiszazug (au sud-est de Budapest) s’engagèrent conjointement dans une lugubre manœuvre. Nées dans la misère, elles se mirent en tête d’empoisonner leurs vieux et riches maris pour hériter plus vite que prévu. Ce crime épidémique, presque terrien, s’étendit comme une racine et causa la mort de plus de deux mille hommes.
La production de Hic, initialement prévu pour être un court-métrage, fut donc lancée. Dans un premier temps, le jeune réalisateur dut subir une longue acclimatation à ce monde fermé qu’est un village. Les habitants-acteurs n’ont jamais été tenus au courant de l’intrigue. Curieux, ils se contentèrent de la fièvre ivre du tournage et de la fierté d’avoir été choisis. Palfi s’est permis de ne faire participer aucun acteur professionnel, d’autant plus que l’histoire nous est racontée sans aucun dialogue. Deux ou trois fois, de lointaines paroles sont prononcées mais le son n’arrive pas distinctement. Pour autant, un effort tout particulier a été articulé autour de la bande son du film. Aucune musique off n’est utilisée mais chaque bruitage, chaque son de la nature est un gros plan sonore.
Hic est, pour beaucoup, une curiosité formelle. Le film de Palfi, en effet, n’a pas une construction narrative classique : «Je voulais faire mon film au présent, à l’instar de la vie réelle. Généralement, les films sont au passé.» Des micro-événements sans liens apparents s’enchaînent devant nos yeux. Sur de courts lapses de temps, nous suivons nonchalamment des femmes, des hommes, des animaux ou des plantes. Presque indistinctement.
Entre sa réalisation, en 2002, et sa sortie en France, le 1er octobre 2003, Hic a fait le tour des sélection des plus grands festivals de cinéma internationaux (plus de cent), parmi lesquels Toronto, Montréal, New York, Mar del Plata, Pusan, Londres, Los Angeles. Il obtient le prix de la révélation européenne aux European Film Awards (2002), le prix spécial du jury à Saint-Sébastien (2002) et à Cottbus (2002), le Grand Prix à Santa Fé (2002) et à Hong Kong (2003), enfin, la mention spéciale du jury à Paris (2003).
axel
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