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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Valhalla Motion Pictures, Good Machine, Gale Anne Hurd, Avi Arad, James Schamus, Larry Franco
Réalisation : Ang Lee Scénario : James Schamus, d’après un comic créé par Stan Lee
Montage : Tim Squyres Photo : Frederick Elmes Décors : Rick Heinrichs Son : Eugene Gearty, Gary Rydstrom, Michael Semanick Musique : Danny Elfman Effets spéciaux : ILM Costumes : Marit Allen
Maquillage : Dennis Liddiard Durée : 140 mn
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Eric Bana : Bruce Banner
Jennifer Connelly : Betty Ross
Nick Nolte : David Banner
Sam Elliott : Général Ross
Josh Lucas : Glenn Talbot
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The Hulk (Hulk)
USA / 2003
02.07.03
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Avant d’exploser des hélicoptères sur grand écran, The Hulk fit ses premiers pas dans les cases de comics américains en 1962. Ses heureux géniteurs étaient au nombre de deux, Jack Kirby pour la partie dessin et le très fertile Stan Lee pour les histoires. Ce dernier accoucha de la grande majorité des vengeurs masqués qui firent la joie des adolescents d’alors mais aussi de ceux d’aujourd’hui puisque le succès de la BD ne s’est pas démenti et se perpétue encore dans les kiosques. Malgré sa corpulence imposante, le colosse fut très vite extirpé du support papier bon marché pour envahir la petite lucarne par le biais d’une série devenue culte essentiellement en raison de la performance du culturiste Lou Ferrigno grimé de façon particulièrement hilarante pour incarner l’énervé surpuissant.
Bluette nostalgique, l’heure n’est plus à la rigolade chez Marvel, la maison d’édition de tout ce charmant petit monde, qui a décidé dorénavant de voir les choses en grand et principalement en cinémascope. Aux commandes de la machine à billets (verts), il faudra créditer Avi Arad, qui a géré ces dernières années la mise en chantier de toutes les franchises cinéma des personnages de la société. Homme d’argent et de commerce dans son cursus, il pourrait incarner dans la branche marketing du super héros, ce que Michael Eisner est dans celle des petits mickeys chez Disney.
L’affaire The Hulk intéressait en tout cas beaucoup les Studios Universal, persuadés de pouvoir décrocher le gros lot avec cette histoire de dédoublement qui tire son inspiration du côté de Frankenstein et autres Dr Jeckyll et Mr Hyde. Le sujet semble parfaitement adapté à un réalisateur tel que Ang Lee, surtout depuis que celui ci a prouvé de façon aussi inattendue que justifiée avec Tigre & Dragon qu’il était capable de cartonner sur le sol américain…
L’affaire prend bonne tournure avec la mise à pied de l’anabolisé Ferrigno qui ne réenfile pas ses bermudas en piteux état (on le gratifiera cependant d’un caméo sympathique dans le service d’ordre en plus de celui désormais traditionnel dans les adaptations Marvel de l’auteur Stan Lee). En effet, Dennis Muren, le petit génie des effets spéciaux digitaux de ILM (le flic liquide de Terminator 2, les dinosaures agités de Jurassik Park) passant par là, tout semble devoir devenir possible par le truchement de l’infographie dernière génération. The Hulk sera modélisé et animé en 3D, mais devra néanmoins trouver un acteur pour lui prêter ses traits. L’inspiration viendra du visage de Eric Bana, un australien dont la carrière aux USA semble prendre de l’altitude depuis son affectation dans le régiment de La chute du Faucon Noir sous les ordres du commandant Ridley Scott et la participation prochaine au revival péplumesque Troy. Bana n’aura pas à se déguiser mais devra assurer l’interprétation de la créature au repos, par conséquent du Docteur Bruce Banner. La tâche n’est pas ingrate, Ang Lee a confié à son complice scénariste James Schamus, la rédaction d’un script alambiqué qui fait la part belle à la psychologie des personnages et réjouira l’ensemble du casting allant de l’irascible Nick Nolte à la encore fraîchement oscarisée Jennifer Connelly. Bien évidemment l’acteur le moins payé mais qui coûte néanmoins le plus cher restera absent des plateaux. Les acteurs prendront l’habitude de gesticuler devant divers témoins qui figurent The Hulk et dont un des éléments récurent sera étrangement baptisé Elvis…
Tout ça ne se fera pas sans casse, même à l’ère du digital. Le turbulent géant vert sèmera derrière lui pas mal de catastrophes qu’il faut s’employer à rendre crédibles. La production aura donc recourt à un nombre incalculable de câbles pour envoyer en l’air tout ce qui traîne dans le studio, frigos, autobus, acteurs… pour un résultat qui se budgète par une coquette somme de 120 millions de dollars. On cache soigneusement le protagoniste essentiel de ce qui est annoncé comme le blockbuster incontournable de la saison estivale 2003, mais la chose finit par apparaître timidement lors d’un spot du Superbowl. Le résultat partage, certains évoquent Shrek pour la couleur et l’animation quelque peu « too much ». Le fruit serait-il un peu trop vert pour être digéré convenablement par un public qui n’a pourtant pas l’estomac réputé si délicat en cette chaude période?...
petsss
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