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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Kees Kasander, Cinea
Distribution : Pan Europeenne Réalisation : Larry Clark, Ed Lachman Scénario : Harmony Korine Montage : Andrew Hafitz Photo : Ed Lachman, Larry Clark Décors : John de Meo Musique : Howard Paar, Matt Clark Costumes : Michele Posch Durée : 95 mn
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James Bullard : Shawn
Tiffany Limos : Peaches
Stephen Jasso : Claude
James Ransone : Tate
Mike Apaletegui : Curtis
Adam Chubbuck : Ken Park
Wade Williams : le père de Claude
Amanda Plummer : la mère de Claude
Julio Oscar Mechoso : le père de Peaches
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Ken Park
USA / 2002
08.10.03
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Nos retrouvailles :
Avec Ken Park, Larry Clark renoue sa fructueuse collaboration avec le scénariste – réalisateur Harmony Korine. Pourtant l’écriture du scénario ne date pas d’aujourd’hui, mais fut entreprise dans la foulée de celle de Kids à la fin des années 80. On comprendra que Harmony Korine ait eu tout loisir pour en exploiter certains aspects dans son long métrage dogmatique Julien Donkey Boy, tant il fallu du temps pour monter Ken Park. Le délai s’explique par les contraintes relativement coûteuses du projet qui obligea Larry Clark à se faire un nom dans le cinéma avant de pouvoir envisager de le concrétiser dans les conditions requises. Preuve en est que le tournage compliqué du film nécessita la somme conséquente de 40 jours de prises de vue.
Talentueux ne rime pas avec célèbre :
Pas de véritables têtes d’affiche au sein du casting de ce nouveau long métrage. Larry Clark n’est pas un habitué des incontournables hollywoodiens (Another day in paradise avec James Wood et Melanie Griffith étant l’exception qui confirme la règle). Les jeunes acteurs auront été dénichés, comme c’est souvent le cas avec le cinéaste, au gré des rencontres, avec une préférence pour les skaters. James Ransone qui interprète le rôle particulièrement difficile de Tate a été choisi cependant en fonction de son expérience de comédien, indispensable dans ce cas précis. Impressionnant dans son interprétation de psychotique, le jeune acteur semble pouvoir profiter de cette expérience extrême pour entamer une carrière prometteuse mais surtout singulière. Il tiendra en tout cas l’un des trois premiers rôles de Malachance, film indie américain dans lequel il compose un marginal qui zone sous une fausse identité. Tiffany Limos, qui incarne Peaches, se révèle être la muse inspiratrice du réalisateur puisqu’elle figure dans les trois dernières œuvres de Larry Clark (dont le téléfilm réalisé pour HBO, Teenage Caveman).
S’il faut trouver un visage porteur de souvenirs dans le générique de Ken Park, ce sera plutôt du côté des adultes bien évidemment qu’il faudra chercher, cette partie de la distribution ayant été confiée à des pros. Il faudra citer Amanda Plummer, la mère de Claude aux ongles de pied récalcitrants. L’actrice reste inoubliable dans sa prestation de l’ultra timide Lydia de Fisher King (Terry Gilliam) que Robin Williams tente maladroitement de séduire. Tout aussi illustre, son braquage impromptu d’un déjeuner dans Pulp Fiction appuyé d’une sentence rendant culte son personnage de Honey Bunny ("(Any of you fuckin' pricks move and I'll execute every one of you motherfuckers! Got that?"), puisque figurant dans la bande originale du film.
Les autres acteurs revendiqués auront moins marqué les esprits. Wade Williams (le père bourru de Claude) est un habitué des queues de peloton des productions prestigieuses (Ali, Erin Brockovich…) de même que Julio Oscar Mechoso (le père prêcheur de Peaches), vieux routier discret mais régulièrement sollicité qui a participé récemment à Jurassik Park 3, Phone Booth et qui sera identifiable très prochainement dans Once upon a time in Mexico, la suite de Desperado.
Boycott :
Familier de la censure, depuis son premier film, Kids, Larry Clark rencontre les mêmes difficultés avec Ken Park. Le film n’a pas trouvé un distributeur courageux pour exploiter le film sur le sol américain et s’est vu interdire en Australie après une carrière éclaire. L’Europe semble en revanche moins réfractaire aux propos du cinéaste puisque Ken Park semble réussir à se frayer un accès sur les écrans de l’ensemble de la communauté. En France les bobines n’auront suscité qu’une limitation – heureuse – aux plus de 16 ans.
petsss
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