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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Ocean films
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Production : Paradis Films, BD Cine, Classic, Wanda Vision Distribution : Ocean Films Réalisation : Daniel Burman Scénario : Daniel Burman, Marcelo Birmajer Montage : Alejandro Brodersohn Photo : Ramiro Civita Son : Martin Grignaschi Musique : César Lerner Durée : 100 mn
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Daniel Hendler : Ariel
Adriana Aizemberg : Sonia
Jorge d’Elia : Elias
Sergio Boris : Joseph
Diego Korol : Mitelman
Silvina Bosco : Rita
Atilio Pozzobon : Le vieux Saligani
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El abrazo partido (Le fils d'Elias)
/ 2003
21.04.04
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Jeune cinéaste argentin d’origine polonaise Daniel Burman signe ici son quatrième film. Reconnu par ses pairs dès son premier long métrage de fiction en 1998, Un Crisantemo estalla en cincoesquinas (film qui a fait le tour de prestigieux festivals tels que Sundance, Berlin et San Sebastian), Daniel Burman est un cinéaste de la nouvelle génération des années 90 : ce mouvement, très plébiscité en Europe, de jeunes réalisateurs-producteurs argentins qui ont instauré et développé de nouvelles dynamiques de production, fondées sur le système D et l’entraide mutuelle, crise économique oblige. Parmi cette « nouvelle vague » argentine, et pour les films les plus récents, on retrouve, entre autres, les cinéastes Diego Lerman (Tout à coup, 2002), Pablo Trapero (Mundo Grua, 1999 ; El bonaerense, 2002), Lisandro Alonso (La libertad, 2001), Marcelo Pineyro (Vies brulées, 2000), Israel Adrian Caetano (Bolivia, 2001 ; L’ours rouge, 2002) et Sandra Gugliotta (Un jour de chance, 2002).
Un contre-courant cinématographique sans précédent, fait de films sociaux et militants, souvent des portraits de Buenos Aires, dont le succès à l’international et la prospérité ont marqué une véritable bon en avant pour l’industrie cinématographique du pays. Paradoxalement, à cette période, l’Argentine était en plein chaos économique et social. Il n’en fallut pas plus booster la créativité de ces jeunes cinéastes.
Surfant sur la vague et fort du succès de son premier film, En qué Estacion Estamos en 1993, un documentaire qui obtint une mention spéciale de l’UNESCO, Daniel Burman crée sa propre société de production en 1995, DB Cine (société qui, à ce jour, possède un catalogue de six films). En 1997, Burman produit Plaza de Almas de Fernando Diaz et, deux ans plus tard, Garage Olimpo de Marco Bechis, avant de réaliser son deuxième film, En attendant le messie en 2000. Une fresque urbaine sélectionnée entre autres à Venise, Rotterdam et Biarritz (Prix du public à la Cita 2000). En 2002, suivra son troisième long métrage, Toutes les hôtesses de l’air vont au paradis ; un film accueilli la même année à Berlin et primé à Sundance, pour ne citer que ces deux évènements.
On l’aura compris : Daniel Burman est un habitué des grands festivals internationaux. Le fils d’Elias n’échappe pas à la règle. Le film a reçu deux distinctions à la 54è Berlinale, début février 2004 : le Grand Prix du jury et l’Ours d’argent du meilleur acteur, décerné à Daniel Hendler qui tient ici le rôle d’Ariel. Le fils d’Elias marque sa troisième collaboration avec le réalisateur, après En attendant le messie et Toutes les hôtesses de l’air vont au paradis.
L’histoire de ce quatrième long métrage est intimement liée à la propre vie de Daniel Burman. Tout comme Ariel, son personnage principal, le jeune réalisateur de confession juive a ambitionné un temps de quitter l’Argentine. Son passeport polonais en poche, Daniel Burman s’est trouvé confronté à un véritable cas de conscience. Le fils d’Elias est né de cette expérience. Le cinéaste nous explique : « Il y a quelques années, lorsque la crise argentine a éclaté, j’ai vu tous mes amis se mettre à chercher désespérément des papiers officiels prouvant leurs ‘racines européennes’. (…) A ce moment là, j’ai eu l’impression que j’allais être le dernier Argentin. Que j’allais rester seul pour éteindre la lumière. Je me suis alors rendu compte que moi aussi je pouvais être européen. Que moi aussi je pouvais prendre part à ce fantasme collectif. (…) En très peu de temps, j’ai obtenu mon passeport polonais. J’allais moi aussi être européen. C’est alors que j’ai compris l’énorme dilemme moral auquel je me heurtais. Mes grands-parents, qui n’étaient plus de ce monde, n’auraient pas supporté que moi je demande la citoyenneté à cet Etat même qui les avait expulsés. Je n’ai jamais quitté l’Argentine et le passeport, non tamponné, est toujours dans un tiroir chez moi. Mon dilemme moral n’a pas été résolu mais m’a obligé à faire quelque chose. Ce film ». Une aventure très personnelle et malencontreuse au départ, donc. Mais il ne faut pas s’y tromper : à l’arrivée, c’est un film plein de peps et d’humour que nous offre le jeune cinéaste. A l’image de son tempérament hyperactif, dit-on dans son entourage proche… Daniel Burman n’a pas fini de faire parler de lui... sabrina
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