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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Miramax Réalisation : Mark Herman Scénario : Mark Herman, d'après la pièce de Jim Cartwright Montage : Michael Ellis Photo : Andy Collins Décors : John Bush Musique : John Altman Directeur artistique : Jo Graysmark Durée : 96 mn
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Little Voice
/ 1998
23.06.99
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Miramax place de grands espoirs dans Little Voice. Après une projection dythirambique à Toronto, puis des séances prometteuses à Londres, le studio indie positionne le film pour les Oscars, en le sortant le 4 décembre dans les garndes villes. Ils misent pour ça sur le succès de Brassed Off, mais aussi sur le futur Obi Wan Kenobi, un Michael Caine réssucité et excellent, et une Jane Horrocks, star fraîche, naturelle, et cataloguée découverte de l'anée aux USA. Little Voice devrait être un hit mondial, à la manière des comédies anglaises récentes et réussies comme The Full Monty ou 4 mariages et un enterrement. Sans parler des ventes de CD...
Des planches aux bobines...
Au tout début il s'agissait d'une pièce de théâtre à Londres, écrite par Jim Cartwright. "The Rise and Fall of Little Voice" fut un énorme hit. La pièce frappa les trois premiers coups en juin 92 au National Theater de Londres, avant de bouger à West End, lieu mythique de la comédie musicale dans le monde.
On parlait alors de tour de force de la part de Jane Horrocks (nomination à l'Olivier Award de la meilleure actrice). Mark Herman a très rapidement voulu en écrire et réaliser une adaptation pour le cinéma: "La première fois, je fus subjugué. Habituellement je déteste le théâtre, mais cette fois-ci c'était une expérience jouissive." Pour sortir la fille potentiellement star de sa chambre et de ses tourne-disques, il n'hésite pas à changer la plupart des scènes, tout en gardant l'esprit, et les confrontations.
L'une des différences majeures entre la scène et le film tient dans l'obsession de Billy (joué par McGregor). Sur les planches, il est fasciné par les spots de lumières, sur celluloid, il nous fait partager sa passion pour les pigeons. Pigeons symbolisant l'oiseau en cage, piégé, et l'envie de s'évader. C'est aussi un animal communiquant, contrairement aux deux "tourteraux". Le seul point commun marquant réside dans l'actrice, Jane Horrocks, la même sur les deux affiches. La seule capable de chanter autant de voix graves et de jouer avec sa voix aigüe.
Elle est la personnification unique et idéale du rôle, l'ayant créé et modelé à ses cordes vocales. Mais surtout le contraste entre sa silhouette si fragile, son visage d'enfant, et cette voix si chaude, si "rythm n'blues", rend l'harmonie parfaite, montrant à l foix sa douleur (son père décédé), sa nostalgie, et son envie de s'envoler ailleurs. Le tout est de croire à son don. Et ça marche: il n'y a aucun truc; elle a vraiment toutes ces voix, et cette présence sur scène si diversifiée. La séquence fut donc tournée live pour mieux rendre compte de sa performance. Elle chante donc en direct, un fait assez rare au cinéma, qui exige pas mal de répétitions.
Après le casting 4 étoiles, la production chercha le lieu. Ce fut Scarborough, petit port de mer au nord de l'Angleterre, afin d'augmenter le côté cinématographique du film.
Le film fut finalement prêt pour être présenté au Festival de Toronto en septembre 98.
Maestro
Mark Herman en est à sa seconde adaptation théâtrale, puisque Brassed Off (Les Virtuoses) était déjà une pièce. L'histoire de ce film mélangeant les mineurs au bord du chômage et l'orchestre de mineurs prêt à la finale nationale, a été un grand hit en Europe, avant de récolter quelques beaux prix: Meilleur film au Festival de Paris, César du meilleur film étranger, Meilleur film étranger en Allemagne...
Il y a d'ailleurs des similtudes entre les deux films de Herman: l'humour, la tragédie, les difficultés familiales et sociales, l'envie d'insertion, la marginalité, et surtout la musique et les amourettes.
Il retrouve ainsi Ewan McGregor, qui dans Brassed Off, jouait un mineur-joueur de cor, tombant amoureux d'une copine de collège, récemment intégrée à l'orchestre. Mais cette relation ne fait pas le bonheur de stroupes, et il doit affronter le regard des autres face à ses sentiments pour elle.
Ici Ewan McGregor est beaucoup plus réservé, quasiment silencieux, maladroit et doit faire des signer pour se faire comprendre de la quasi-autiste dont il est amoureux. Ce sont deux êtres incompris, paumés, rejetés par la société, qui arrivent à se trouver improbablement. Cet amour doit les rendre vivants.
Si Brassed Off signait la consécration d'un orchestre d'une ville humiliée par la guerre économique, Little Voice prouve plutôt que c'est l'amour qui est plus fort que la musique, pour s'échapper de ses prisons, de son passé. Herman signe là un film potentiellement prêt pour les Oscars et les prix BAFTA.
Jane "On the Horrocks"
La star du film est une inconnue du grand public, ou presque. Vedette de la série TV "Absolutely Fabulous", elle a déjà été sacrée par la critique de Los Angeles pour son rôle dans le film de Mike Leigh, Life is sweet. On l'a aperçue notamment dans Memphis Belle, Witches, Second Best.
Mais c'est au théâtre qu'elle est le plus (re)connue avec des pièces comme Macbeth, Cabaret, Valued Friends; elle a aussi cotoyé la Royal Shakespeare Company entre autres. vincy
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