Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Pathé, Aconit, Natural Nylon II, Alliance Atlantis
Distribution : Pathé
Réalisation : Menno Meyjes
Scénario : Menno Meyjes
Montage : Chris Wyatt
Photo : Lajos Koltai
Musique : Dan Jones
Durée : 109 mn
 

John Cusack : Max Rothman
Noah Taylor : Adolf Hitler
Leelle Sobieski : Liselore Von Peltz
Molly Parker : Nina Rothman
 

 
 
Max


USA / 2002

17.09.03
 

"Max s'inscrit dans le sillage de nombreux personnages réels, mais il incarne, avant tout, l'humanisme profond, l'idéalisme des Juifs européens qui culmina avant l'Holocauste." explique son créateur. "Il représente un amalgame de diverses figures du siècle dernier. On retrouve en lui les traces de grands artistes européens d'avant-garde qui tentèrent d'exprimer la folie de cette ère et celle de plusieurs marchands d'art juifs qui aidèrent Hitler à vendre ses toiles."




Parmi tout ce qui choqua l'opinion lors de la sortie de ce film, ce n'est évidemment pas le portrait de Max qui fut décrié. Mais bien celui d'Hitler en "être humain dépouillé de ses clichés habituels". Ce n'est pas la première fois que le dictateur fut enrôlé pour les besoins d'une fiction : Robert Carlyle (le téléfilm "The Rise of Evil"), Billy Frick (Paris brûle-t-il?), Bruno Ganz (Der Untergang), Roy Goldman (dans la parodie de To be or not to be), Alec Guiness (Hitler, the last ten days), Anthony Hopkins (le téléfilm "The Bunker"), Derek Jacobi (pour la télé aussi), Ian McKellen (un autre téléfilm), Gïnter Meisner (L'As des As), Leonid Mozgovoy (Moloch, de Sokurov), Armin Mueller-Stahl (Conversations with a beast), Peter Sellers (Soft beds, hard battles), Michael Sheard (Indiana Jones & the last crusade), sans oublier Charles Chaplin dans Le Dictateur, pour ne citer que les plus connus. On s'en moqua, on le décria, on tenta de l'expliquer. Noah Taylor (Shine, Tomb Raider, Almost Famous) ajoute son nom à la liste, avec une interprétation au dessus de tout soupçon
. L'auteur et réalisateur part de cette hypothèse pour justifier son travail : "Hitler fut un petre humain, qui fit le choix de la monstruosité. (...) D'autres Hitler surgiront à l'avenir, et si vous voulez comprendre le mal, vous devez commencer par analyser les émotions humaiens fondamentales." Hitler, qui considérait en tant qu'homme politique que l'art moderne était de la débauche était pourtant un artiste, qui se présenta à l'école des Beaux-Arts de Vienne.
Pour contrebalancer ce personnage, Meyjes créa Max, et "une dimension quasi intemporelle, comme si son idéalisme et son énergie pouvaient encore faire partie de notre culture." Malgré cela, Meyjes n'eut que des déconvenues. Meyjes, scénariste de The Color Purple (mais aussi du prémonitoire The Siege), à l'origine de l'histoire du troisième Indiana Jones, demanda naturellement à Spielberg d'entrer dans la production. Le cinéaste de La Liste Schindler refusa pour une seule raison : il ne pouvait produire un film déshonorant les victimes de la Shoah. Le producteur Andras Hamori (quelques Cronenberg, Sunshine, The 51st State) rejetta tout aussi vite le projet. Sa famille, hongroise, avait été persécutée par les Nazis. Menno Meyjes, néerlandais, eut le droit à un rendez vous et réussit à le convaincre en lui montrant quelques scènes dessinées comme au burin. Il restait à choisir Max.
Il fut choisir grâce à un magazine "hype", Details Magazine, où Cusack faisait la couverture. L'acteur, démocrate, est issu d'une famille où la politique est activiste et la citoyenneté, une responsabilité (une mère prof et anti-guerre du Vietnam, un père documentariste). Star et antistar, acteur célèbre pour sa filmographie étonnante et comédien discret par sa faible présence dans les médias, Cusack alterne les films pour l'argent (Identity, Couple de stars) et ceux où il ne prend aucun cachet, comme Max. Le film, tourné à Budapest, a coûté 11 millions de $ et n'en a rapporté que 500 000! Cusack aime ce film. Dans Libération, il déclare :"Ça n'a pas été compris. Sans même toujours avoir été vu, ce film a été attaqué. Hitler est un monstre, il ne peut donc avoir été un humain, avoir connu des sentiments humains comme l'angoisse, la frustration. Dans ce film, le mal est encore diffus, pas absolu. Et ça, les Américains ne l'ont pas compris. Le public européen sera, je crois, moins manichéen". Après Max, il sera dans The Runaway Jury, après nous avoir frappé les esprits chez Eastwood, Joffe, Sayles, Jonze, Reiner, Frears, Allen, Robbis, Altman, Parker, Malick, Newell, ...
A noter enfin, le directeur photo : Lajos Koltai, l'un des plus grands chef op' du moment. Il a travaillé sur des films comme Colonel Redl, Un week end en famille, Sunshine, La légende du pianiste sur l'océan, Malèna, ...Enfin , nous vous conseillons l'achat d'un livre de Ron Rosenbaum pour mieux comprendre le personnage qu'était Hitler. Pourquoi Hitler? Enquête sur l'origine du mal.
 
vincy
 
 
 
 

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